France
30/06/2008 11:19

Fusillade de Carcassonne: l'armée privilégie la thèse de l'accident


Le président Nicolas Sarkozy se rendra lundi matin au chevet des victimes, a annoncé l'Elysée dans la nuit de dimanche à lundi.


Le drame survenu dimanche au 3e RPIMa de Carcassonne, où 17 personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles, relève "à 99,9% (d')une faute non volontaire", a déclaré lundi à l'AFP le colonel Benoît Royal, chef du Sirpa-terre (Service d'informations de l'armée de terre).

Dix-sept personnes, dont quinze civils et deux militaires, ont été blessées dimanche, dont quatre grièvement, lorsqu'un militaire a ouvert le feu à balles réelles pour une raison inexpliquée lors d'une journée portes ouvertes dans une caserne de Carcassonne (sud).

"Dans l'état actuel de l'analyse par l'autorité militaire et sans préjuger des résultats de l'enquête, il s'agit à 99,9% d'une faute non volontaire due à un mélange de munitions réelles et à blanc", a indiqué le colonel Royal.

Selon lui, des munitions à balles réelles ont été "conservées indûment". Il s'agit désormais de la "thèse privilégiée" par l'armée de terre, a-t-il ajouté.

Le colonel Royal a fait valoir que des munitions à balles réelles ne pouvaient être perçues par les militaires que dans trois cas: les exercices réalisés précisément à balles réelles sur un champ de tir ou dans un stand de tir, les gardes autour de points sensibles ou les patrouilles "vigipirate"

Quatre des dix-sept personnes blessées sont sorties de l'hôpital dans la nuit de dimanche à lundi, a-t-on appris auprès de la Préfecture de l'Aude.

Ces quatre blessés légers étaient hospitalisés à la clinique Montréal de Carcassonne, avec deux autres blessés, dont l'un, ayant reçu une balle dans la jambe et une autre dans le bassin, a été opéré dans la nuit, son état étant à présent jugé "satisfaisant".

Cinq autres blessés sont hospitalisés à l'hôpital de Carcassonne, où le président Nicolas Sarkozy doit se rendre lundi en milieu de matinée, avant d'effectuer un déplacement à Toulouse, où quatre blessés sont hospitalisés.

Une fillette de 6 ans, hospitalisée au CHU de Carcassonne et atteinte à l'avant-bras et à l'épaule gauche, a également subi une intervention dans la nuit. Son état est qualifié de "stable".

Un garçonnet de trois ans, souffrant d'une fracture de l'humérus droit et hospitalisé au CHU de Purpan à Toulouse, a été opéré dans la nuit et son état est "stabilisé", précise-t-on de même source.

Sur les 17 blessés, dont 5 enfants, 15 sont des civils et 2 des militaires.

Au total, 11 blessés ont été hospitalisés à Carcassonne, 4 à Toulouse, 1 à Montpellier et 1 à Perpignan.

"Le drame a eu lieu sur une sorte de rectangle, recouvert de gravier, tout de suite à l'entrée de la caserne, à gauche de la porte d'entrée", selon des témoignages recueillis sur place par l'AFP.

Il s'est produit lors d'une démonstration de libération d'otages du Groupe de commandos parachutistes du 3e Régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa).

L'auteur des coups de feu, un sergent du 3e RPIMa, a été placé en garde à vue.

"La question qui se pose est: est-ce-que le militaire a fait un geste criminel ou pas?. Pour l'instant, personne ne peut y répondre", a souligné le préfet.

"La thèse qui prédomine, c'est qu'il y a eu erreur, sous réserve des investigations qui sont engagées par la gendarmerie", a-t-il ajouté.

Interrogé sur le comportement de l'auteur des coups de feu, le ministre de la Défense Hervé Morin, qui s'est rendu dimanche soir au chevet des victimes, a déclaré: "Selon le début de l'enquête, il s'agit d'un militaire parfaitement noté, rentrant d'opération, avec sept à huit années d'expérience. Il n'existe pas d'éléments permettant de penser qu'il y a eu chez lui un quelconque trouble de comportement, ou trouble psychologique".

Selon une source de la gendarmerie nationale, "des armes ont été saisies et mises sous scellé, et les auditions de plusieurs personnes ont débuté". "Toutes les hypothèses sont envisagées", a ajouté cette source.

Un couple avec deux enfants, parti avant le drame, a expliqué "avoir assisté à différents exercices" tandis que plusieurs centaines de spectateurs étaient massés "à une distance d'une vingtaine de mètres environ".

Dans un communiqué, M. Sarkozy a annoncé qu'il attendait "au plus tôt le résultat des enquêtes déjà diligentées pour en tirer les conséquences qui seront exemplaires".

Le Premier ministre François Fillon a demandé "à la justice de faire toute la lumière sur les raisons pour lesquelles des tirs à balles réelles se sont produits lors d'une journée de démonstration au grand public des activités de cette base."

Le 3e Régiment parachutiste de marine (RPIMa) compte quelque 2.000 hommes.

Source: news.yahoo.com


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