Dans "Le Cauchemar de Darwin", sorti en 2005, le cinéaste autrichien Hubert Sauper établit une équation entre la pêche intensive de la perche du Nil, un poisson carnassier introduit dans le lac Victoria il y a 50 ans et qui a entraîné la disparition des espèces autochtones, la misère des populations locales et un trafic d'armes.
Sans le dire, il suggère en effet que les énormes Iliouchine affrétés pour le transport du poisson servent, à l'aller, à faire transiter des armes.
Après une carrière remarquable --le film a été vu par plus d'un million de personnes dans le monde et a reçu de nombreux prix, dont le César 2006 du meilleur premier film --, la polémique a éclaté, après la publication fin 2005 d'un article au vitriol de François Garçon dans la revue Les temps modernes.
Un an plus tard, l'historien a réitéré ses accusations dans un ouvrage intitulé "Enquête sur Le cauchemar de Darwin". Mais ce sont des propos prononcés sur RFI en janvier 2007 qui sont poursuivis par le réalisateur.
Dans cet entretien, François Garçon reprochait au cinéaste de n'avoir pas démontré le trafic d'armes qu'il dénonce, d'avoir fait croire que les carcasses de poisson étaient destinées à la consommation humaine (et non animale) ou encore d'avoir payé des enfants pour "jouer et rejouer des scènes".
Sur ce dernier point, l'universitaire de 58 ans produit le témoignage de Richard Mgamba, journaliste tanzanien, interprète de Hubert Sauper durant son séjour. Selon M. Mgamba, les scènes avec les enfants auraient bien été "mises en scènes et payées".
Considérant cette dernière accusation comme "le sommet des insultes", le réalisateur l'a vigoureusement démentie. Selon lui, Richard Mgamba est aujourd'hui "sous une très forte pression" des autorités tanzaniennes, ce qui explique qu'il ait dû "changer de cap". A l'été 2006, l'association Reporters sans frontières avait déjà fait état de mesures d'intimidation à l'égard de Richard Mgamba et de plusieurs protagonistes du film.
Devant la 17e chambre correctionnelle, François Garçon a de nouveau mis en cause la réalité d'un trafic d'armes.
Appelé comme témoin, un journaliste de Charlie Hebdo a confirmé ces doutes. Après avoir soutenu le documentaire à sa sortie, Antonio Fischetti dit s'être rendu en Tanzanie afin "de confronter le film à la réalité". Et là, "je n'ai eu aucun élément qui permette de confirmer qu'il y ait un tel trafic d'armes sur l'aéroport de Mwanza", a-t-il déclaré.
"Au point de vue des faits, cela ne tient pas la route", a-t-il déploré, gêné que cette idée ait "contribué au succès planétaire du film".
Deux témoins, membres de l'équipe de Hubert Sauper, ont pourtant assuré vendredi avoir bien vu "des caisses d'armes". Mais, a témoigné la monteuse, on a décidé "de ne pas les inclure" car il ne s'agissait "pas d'un film-enquête, mais d'un documentaire de création" donnant "le regard d'un réalisateur sur une réalité qu'il a découverte".
La 17e chambre devait encore entendre réquisitoire et plaidoiries avant de mettre, dans la soirée, son jugement en délibéré.
Sans le dire, il suggère en effet que les énormes Iliouchine affrétés pour le transport du poisson servent, à l'aller, à faire transiter des armes.
Après une carrière remarquable --le film a été vu par plus d'un million de personnes dans le monde et a reçu de nombreux prix, dont le César 2006 du meilleur premier film --, la polémique a éclaté, après la publication fin 2005 d'un article au vitriol de François Garçon dans la revue Les temps modernes.
Un an plus tard, l'historien a réitéré ses accusations dans un ouvrage intitulé "Enquête sur Le cauchemar de Darwin". Mais ce sont des propos prononcés sur RFI en janvier 2007 qui sont poursuivis par le réalisateur.
Dans cet entretien, François Garçon reprochait au cinéaste de n'avoir pas démontré le trafic d'armes qu'il dénonce, d'avoir fait croire que les carcasses de poisson étaient destinées à la consommation humaine (et non animale) ou encore d'avoir payé des enfants pour "jouer et rejouer des scènes".
Sur ce dernier point, l'universitaire de 58 ans produit le témoignage de Richard Mgamba, journaliste tanzanien, interprète de Hubert Sauper durant son séjour. Selon M. Mgamba, les scènes avec les enfants auraient bien été "mises en scènes et payées".
Considérant cette dernière accusation comme "le sommet des insultes", le réalisateur l'a vigoureusement démentie. Selon lui, Richard Mgamba est aujourd'hui "sous une très forte pression" des autorités tanzaniennes, ce qui explique qu'il ait dû "changer de cap". A l'été 2006, l'association Reporters sans frontières avait déjà fait état de mesures d'intimidation à l'égard de Richard Mgamba et de plusieurs protagonistes du film.
Devant la 17e chambre correctionnelle, François Garçon a de nouveau mis en cause la réalité d'un trafic d'armes.
Appelé comme témoin, un journaliste de Charlie Hebdo a confirmé ces doutes. Après avoir soutenu le documentaire à sa sortie, Antonio Fischetti dit s'être rendu en Tanzanie afin "de confronter le film à la réalité". Et là, "je n'ai eu aucun élément qui permette de confirmer qu'il y ait un tel trafic d'armes sur l'aéroport de Mwanza", a-t-il déclaré.
"Au point de vue des faits, cela ne tient pas la route", a-t-il déploré, gêné que cette idée ait "contribué au succès planétaire du film".
Deux témoins, membres de l'équipe de Hubert Sauper, ont pourtant assuré vendredi avoir bien vu "des caisses d'armes". Mais, a témoigné la monteuse, on a décidé "de ne pas les inclure" car il ne s'agissait "pas d'un film-enquête, mais d'un documentaire de création" donnant "le regard d'un réalisateur sur une réalité qu'il a découverte".
La 17e chambre devait encore entendre réquisitoire et plaidoiries avant de mettre, dans la soirée, son jugement en délibéré.