France
10/04/2015 02:12

François Bayrou croise le fer avec Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy aurait dit de François Bayrou qu'il était "comme le sida... Quiconque le touche meurt !". François Bayrou, profitant de la brèche ouverte par son principal adversaire, annonçait qu'il pourrait se porter candidat aux présidentielles 2017 si Alain Juppé ne sortait pas vainqueur des primaires ouvertes à l'UMP.


Si la menace n'est pas mince pour Nicolas Sarkozy (François Bayrou pèse actuellement 10% des suffrages aux présidentielles), l'essentiel du message consiste bien en son soutien indéfectible à Alain Juppé.
Nicolas Sarkozy aurait lâché cette comparaison assassine devant quelques proches. Vraie ou fausse, le fait que cette phrase ait fuité démontre qu'il y a, parmi ses proches, au moins un imbécile. On peut supposer en effet que l'auteur de la fuite tentait de décocher une flèche à Alain Juppé sensé succomber de sa fréquentation de François Bayrou.
Ce positionnement anti-Bayrou, s'il contredit les alliances UMP – UDI des élections départementales, renvoie tout de même Nicolas Sarkozy dans les filets d'une droite dure et rappelle sa campagne de 2012, laquelle restera associée au dossier Bygmalion et à ses contorsions financières.
Proche de la droite extrême, Nicolas Sarkozy ne ferait que cultiver le jardin du FN sans en récolter les fruits. Que faire d'un candidat quasi FN quand on en a un (en l'occurrence une) 100% FN ? C'est bien le problème.
Si l'on revient sur ce commentaire concédé comme une farce entre amis et que l'on imagine le contexte dans lequel il a été prononcé, il y a de quoi se faire du souci pour Nicolas Sarkozy. S'il se soucie à ce point du sort de son adversaire le plus proche, de ce qui pourrait le plomber, c'est qu'il nourrit, en son for intérieur, de solides craintes envers lui-même. Un candidat à la présidence de la république doit se sentir capable de soulever des montagnes, de rassembler suffisamment de forces pour gagner et non pas compter sur les faiblesses de son adversaire. Mais il semble que rien ne puisse affaiblir, pour l'instant, Alain Juppé, et surtout pas, avec cette triste phrase, François Bayrou.


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