France
11/09/2014 23:18

France: encore trop de dépenses budgétaires

La France ne parvient décidément pas à ramener son déficit budgétaire au-dessous de 3% du PIB et n'y réussira pas davantage en 2015 conformément aux engagements qu'elle avait pris devant l'Europe et les États membres. A la veille d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Milan, on entend de nouveau les discours sur l'austérité soutenus notamment par l'Allemagne alors que politique de l'austérité évoquée par l'Europe soulève de plus en plus de critiques. Le gouverneur de la Banque de France (serait-ce un effet d'annonce?) presse le Gouvernement de couper davantage dans les dépenses de l’État. La CGPME profite de cette configuration pour proposer un contrat de travail conditionnel que l'entreprise pourrait rompre en cas de baisse de son chiffre d'affaires alors que le CDD peut convenir à ce genre de situation. Les pays membres attendent par ailleurs de la France des réformes structurelles portant sur le travail.


MESURER ET ÉVALUER LES RÉFORMES: L'aveu de Paris a suscité des critiques en Allemagne, où le gouvernement n'aura pas besoin de recourir à l'emprunt en 2015, et dans d'autres pays de la zone euro. "De tels excès nuisent au débat sur un assouplissement raisonnable des règles, qui ne devrait être accessible qu'aux pays qui remplissent leurs obligations", a estimé le haut responsable. Les ministres devraient ainsi signifier à Michel Sapin que la croissance est au ralenti dans d'autres pays également, ce qui ne les empêche pas de faire des efforts. "Le message clé sera que les règles s'appliquent à tous, quelle que soit la taille du pays ou ses problèmes spécifiques", a dit un autre haut responsable. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, a donné quelque espoir aux Français en affirmant le 22 août, lors du séminaire des banquiers centraux à Jackson Hole aux Etats-Unis, qu'une contribution budgétaire des Etats serait la bienvenue pour appuyer les mesures de soutien monétaires à l'économie. Mais il a souligné que les gouvernements devaient aussi assumer leurs responsabilités en matière de réformes structurelles, touchant notamment au marché du travail. (Reuters)

LES CRÉATIONS DE POSTES CONFIRMÉES: Le plus gros effort est prévu pour 2015, avec 21 milliards d'euros, un montant confirmé mercredi par Michel Sapin qui avait laissé entendre le contraire la semaine passée en invoquant l'impact de la faiblesse de l'inflation. Cela signifie que, en plus de ce qui est déjà programmé, le gouvernement devra trouver encore deux milliards d'euros d'économies pour boucler ses projets de budget de l'Etat et de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015. Pour Christian Noyer, il faut aller plus loin, les économies réalisables sans pénaliser la croissance étant nombreuses. "Il y a des gisements d'économies très importants", a-t-il déclaré jeudi, évoquant les multiples rapports de la Cour des comptes qui proposent des milliards d'euros d'économies dans tous les domaines. Dans son dernier rapport sur les finances publiques, la Cour s'intéressait à trois postes de dépenses dont elle juge la maîtrise prioritaire : la masse salariale, les dépenses d'assurance maladie et celles des collectivités. (Reuters)

LA CGPME PROPOSE UN CONTRAT DE TRAVAIL CONDITIONNEL: La CGPME propose un nouveau contrat de travail, dont la durée serait subordonnée à des objectifs contractuels, à l'évolution de la situation économique et à l'activité de l'entreprise, pour encourager les PME à créer des emplois. Ce "contrat de croissance" permettrait de surmonter les réticences des chefs d'entreprise à embaucher, explique l'organisation patronale dans un communiqué. De nombreux patrons de PME renoncent en effet à embaucher de crainte de se retrouver dans l'impossibilité d'adapter leurs effectifs en cas de contraction de leur activité, "en raison d'une législation sociale lourde et inadaptée", écrit-elle. Le contrat proposé par la CGPME serait un contrat à durée indéterminée (CDI) mais fondé sur des "objectifs collectifs liés à des indicateurs économiques annuels prédéterminés de maintien ou de progression de l'activité de l'entreprise". (Reuters)


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