Europe
16/03/2020 19:17

France: de multiples tempêtes depuis début Février

Les tempêtes en France deviennent de plus en plus récurrentes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la transition entre février et mars a été agitée ! En une semaine, pas moins de 6 tempêtes se sont succédé sur la France. Cette situation s’explique par un courant d’ouest bien établi depuis le début du mois de février, avec d’un côté des hautes pressions sur le sud Atlantique, et de l’autre, des basses pressions de l’Islande à la Scandinavie.




Les tempêtes en France deviennent de plus en plus récurrentes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la transition entre février et mars a été agitée ! En une semaine, pas moins de 6 tempêtes se sont succédé sur la France. Cette situation s’explique par un courant d’ouest bien établi depuis le début du mois de février, avec d’un côté des hautes pressions sur le sud Atlantique, et de l’autre, des basses pressions de l’Islande à la Scandinavie. Cette configuration est propice à des vents d’ouest souvent forts sur la France. Retour sur les évènements et petit focus sur la persistance ou non de cette situation ventée.
6 tempêtes en une semaine !
Déjà début février, plusieurs tempêtes ont secoué la France. C’est le cas de la tempête Ciara en Méditerranée le 10-11 février, et de la tempête Dennis sur l’ouest le 16 février. Mais ces derniers jours, la succession des coups de vent s’est accélérée.
Le 26 février, une tempête secoue la Corse avec des rafales jusqu’à 205km/h à Cagnano (!), 146km/h à Ajaccio et 136km/h à Bastia d’après les relevés des stations de Météo-France.
Le lendemain, la tempête Bianca secoue principalement le nord-est du pays avec 116km/h à Paris, plus forte rafale observée dans la capitale depuis 10 ans, 109km/h à Strasbourg et 107km/h à Auxerre, sous de forts grains. Dans les Vosges, les rafales dépassent les 150km/h, occasionnant des dégâts sur les remontées mécaniques.
Après un court répit le vendredi 28, une nouvelle tempête, Jorge, traverse la moitié nord le 29 février. Les rafales atteignent 126km/h à Valenciennes, et à nouveau 107km/h à Strasbourg.
Le 1er mars, la tempête Léon occasionne à nouveau des vents violents du Poitou au nord-est. On relève 117km/h à Bâle-Mulhouse, où le seuil des 100km/h est dépassé pour la 5e depuis le 1er février, 104km/h à Châteauroux.
Depuis début février, on ne compte ainsi pas moins de onze épisodes tempétueux:
    • la tempête Hervé du 3-4 février ,
    • tempête Céara, 9-11 février,
    • Tempête Inès, 13 février,
    • tempête Dennis, 16 février,
    • Épisode tempétueux du 26 février, en Corse,
    • Tempête Bianca, 27 février,
    • Tempête Jorge, le 29 février,
    • Tempête Léon, le 1er mars
    • tempête Karine, le 2 mars.
    • tempête Myriam, le 3 mars
    • Tempête Norberto, le 5 mars
Les régions méridionales et notamment le sud-ouest de la France viennent de connaître deux tempêtes notables durant les journées du lundi 2 et mardi 3 mars. La tempête Myriam a provoqué des rafales exceptionnellement fortes à proximité des Pyrénées (entre Biarritz, Pau, Tarbes et Saint-Girons avec des valeurs entre 120 et 130 km/h et bien plus fortes à haute altitude). Myriam est ainsi la sixième tempête à toucher la France en l'espace d'une semaine.
La séquence perturbée et venteuse s'est amorcée dès le début de l'hiver et s'est surtout accentuée en février. Le nombre d'épisodes avec rafales dépassant 100 km/h dans certaines stations est remarquablement élevé depuis un mois glissant.
Le mois de février a été marqué par des anomalies de pression, montrant un fort dipôle entre :
- de basses pressions intenses sur le nord de l'Atlantique et de l'Europe (anomalies atteignant -15 à -20 hPa sur le mois) ;
- de hautes pressions intenses de l'Atlantique subtropical (Açores) jusqu'à la Méditerranée (anomalies supérieures à +5 hPa).
Cette configuration, typique d'une structure "NAO+" (oscillation nord-atlantique en phase positive) s'accompagne de vents d'ouest/sud-ouest plus forts que la normale sur l'Europe (et d'un courant-jet d'altitude plus fort également), illustrant ce mois très venteux et très doux.
Donner un nom aux tempêtes permet de communiquer plus efficacement à l'approche d'un phénomène de vent violent. Des sondages menés au Royaume-Uni et en Irlande avant la mise en place en 2016 de leur sytème de dénomination montrent que la population est beaucoup plus attentive aux consignes de sécurité quand la menace de vent fort est clairement identifiée comme reliée à une tempête nommée.
Une dépression est nommée seulement si elle risque de provoquer une vigilance vent au moins de niveau orange dans un des pays du groupe. Le service météorologique qui prévoit d'émettre le premier l'alerte de couleur orange ou rouge attribue un nom à cette dépression tempétueuse à partir de la liste préétablie et informe les deux autres. La dépression qui génère la tempête garde le même nom durant tout son cycle de vie. À noter que les tempêtes dues aux vents régionaux comme le Mistral ne rentrent pas dans ce cadre et ne sont donc pas nommées.

Henri Vario-Nouioua



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