Régions
21/09/2005 22:38

Fos sur Mer: l'incinérateur est interdit

René Raimondi lance un appel

"Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons gagner!"


"J'ai besoin de vous à mes côtés! C'est le moment de prouver à la CUM notre force et notre union afin qu'elle revoie sa copie au plus vite!"
"Nous ne voulons plus de nouvelles industries polluantes sur le territoire de Fos sur mer."
C'est ainsi que René Raimondi a fait appel à la population de sa ville et de tous ceux qui se sentent concernés.
Le 19 septembre, en réunion publique, Il rappelait la citation de Saint Exupéry : "Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants".



René Raimondi et Bernard Granié
Dans une correspondance adressée le 14 septembre à ses concitoyens et à tous ceux que le sujet sensibilise, René Raimondi, Maire de Fos sur Mer, reprend l'initiative et l'inscrit dans le cadre de l'assemblée générale du SAN Ouest Provence du 2 septembre dernier. Il annonce son opposition à l'enquête publique devenue inutile par l'interdiction Fos sur Mer et les populations riveraines de l'Etang de Berre ne veulent plus d'industries polluantes. En invitant le public à une réunion le lundi 19 septembre à 18H au centre culturel Marcel Pagnol, Fos sur Mer René Raimondi nous responsabilise et ente, dans le débat et la concertation, une démonstration de force à laquelle Monsieur Gaudin, Maire de Marseille,


devrait être sensible. Dans le cas contraire, il faudrait penser que force resterait à une métropole n'assumant pas ses ordures ménagères. La chose serait d'autant plus invraisemblable que d'autres solutions existent, auraient été proposées à Monsieur Gaudin, lequel, refusant le débat, se réfugie derrière des voies de recours dilatoires. L'avenir nous apprendra si la justice nous imposera la dioxine de l'incinérateur ou la sagesse des peuples.


LES ELUS DES BOUCHES DU RHONE ET 800 PERSONNES REPONDENT A L'APPEL

Claude Forgnon, militant PS Fos était là
C'est entouré de tous les élus du Syndicat d'agglomérations nouvelles (SAN ouest Provence) que René Raimondi, Maire PS de Fos sur Mer (Bouches du Rhône) a accueilli, lors de la réunion publique du 19 septembre 2005, plus de 800 personnes.
Bernard Granié, Président, a introduit le débat en faisant l'historique du dossier de l'implantation de l'incinérateur. La position du Président Granié n'a pas varié d'un pouce et c'est avec force qu'il affirmait son intention de continuer le combat aux côtés des élus de Fos sur Mer.
De la tribune jusqu'au fond d'une salle comble, un même élan l'emportait sur les divergences personnelles ou politiques. C'est d"une seule voix que la population des communes de l'ouest de l'Étang de Berre a dit "non" à la Communauté urbaine de Marseille (CUM).
C'était une bonne soirée. Ce mouvement de solidarité, affirmant une lutte sans concession et dans l'intérêt général, faisait chaud au cœur.
Le lendemain, cette soirée était déjà presque trop loin. D'un ordre péremptoire, le Préfet des Bouches du Rhône demandait à Monsieur Guérini, Président du Conseil général, d'inscrire l'implantation de l'incinérateur marseillais à son programme. J'avais bien remarqué, la veille, l'absence du Président du Conseil général et du Sous-préfet... Obligation de réserve sans doute! Il n'empêche: malgré l'isolement politique de la CUM de Marseille et du consensus des élus et de leurs administrés quant à l'application d'un projet alternatif favorisant le tri et le traitement biologique des déchets sans incinération, le Préfet affirmait la volonté de Jean Pierre Gaudin, maire de Marseille (voir ci-après dossier FR3)
Ce faisant, le pouvoir central fait fi de la position des élus et de leurs administrés: "mobilisez-vous, c'est moi qui commande."

FOS SUR MER ET RENE RAIMONDI SOUS LE CHOC

Lorsque, dans son allocution du lundi 19 septembre, le Maire de Fos sur Mer faisait sienne la formule Saint Exupéry : "nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants" notre Préfet était sans doute aux champs pour préparer, avec Monsieur Gaudin, les recours judiciaires dilatoires vraisemblablement prescrits par le Gouvernement. C'est que, en cette veille de Congrès fédéral du Parti Socialiste (Istres), la droite veut faire diversion et mettre en évidence l'impuissance des élus de gauche. Ouest Provence doit payer l'insolence de son unité politique dans le dossier de l'incinérateur. Sans doute René Raimondi, même en le prévoyant, n'a-t-il pas imaginé un tel manque de respect, une telle arrogance! Aujourd'hui, c'est le choc. Demain, à sa permanence de l'Hôtel de ville de Fos, il recevra les encouragements de ses administrés et pourra, par son intervention dans leur vie quotidienne, se ressourcer et puiser les armes de la riposte. Car, à n'en pas douter, ceux des élus qui, en public, l'ont soutenu, sont engagés à ses côtés. Tiendront-ils bon? Dans le cas contraire, le choc, pour l'homme et l'élu serait encore plus terrible. L'avenir nous l'apprendra.

MICHEL VAXES PERSISTE ET SIGNE

Dans une allocution volontairement grave et solennelle, Michel Vaxes, député des Bouches du Rhône, a réaffirmé son engagement de s'opposer au projet d'implantation de l'incinérateur. Patricia Fernandez, Maire PCF de Port de Bouc, a montré sa détermination de lutter aux côtés des nombreuses associations et ONG qui militent.

MICHEL CAILLAT, MAIRE D'ISTRES, MESURE L'ENJEU DU CONGRES FEDERAL PS

Le maire d'Istres entouré de Guy Queytan et Raymond Lattanzio
Le doute n'est pas permis: il est clair que la droite, à travers sa volonté d'implanter un incinérateur à Fos sur Mer, veut démontrer l'impuissance de nos élus. Michel Caillat a, dores et déjà, mis ses troupes en ordre de bataille et les militants PS préparent avec soin leur congrès fédéral, prévu le 12 novembre prochain à Istres. Pour les socialistes des Bouches du Rhône, il ne s'agit plus de compter les tenants du oui référendaire ou du non mais de réussir une démonstration de force et d'unité. Même s'il n'est pas à l'ordre du jour, l'ombre de l'incinérateur planera sur ce congrès.
Guy Queytan, blogger Editoweb, Président de l'Union des Istréens de Gauche (UDIG), affirme son soutien sans réserve à Michel Caillat dans ce dossier. Il insiste: "c'est dans l'union de toutes les gauches que le PS confirmera son influence et sa détermination à lutter contre l'incinérateur des ordures ménagères marseillaises."

LE CONSEIL GENERAL BDR ET LE CONSEIL REGIONAL PACA SONT OPPOSES A L'INCINERATEUR

DOSSIER FR3

Environnement: L'élimination des déchets en Bouches du Rhône

Bras de fer sur une poubelle


Les déchets : tout le monde en fait, personne n'en veut !

28 septembre 2004 : Fos entre en rebellion contre le projet d'implantation d'incinérateur sur son territoire
Fos-sur-Mer et les six communes de la communauté Ouest-Provence saisissent la Commission nationale du débat public (CNDP) sur l'implantation sur son territoire de l'incinérateur de déchets de Marseille. Le projet vise à pallier la fermeture en 2007 de la plus grande décharge à ciel ouvert d'Europe, située à Entressen (Bouches-du-Rhône)

Incinérateur : un dossier brûlant

Fos, et les 6 communes avoisinnantes, dénoncent le lieu, mais aussi le procédé

La saisie de la Commission nationale du débat public par la commune de Fos et ses voisines fait suite aux "déclarations provocatrices" du sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin. Ce dernier a en effet réaffirmé vendredi dernier que "l'incinérateur sera implanté sur un domaine de l'Etat géré par le port autonome de Marseille, dans une zone industrielle à Fos".
Réunis le même jour, les représentants de l'intercommunalité ont voté une motion réaffirmant leur "opposition totale" au projet de la Communauté urbaine de Marseille (CUM, 18 communes). Ces élus rejettent "le principe même du traitement des déchets par incinérateurs" et dénoncent "la manière abusive dont use la CUM pour installer son incinérateur sur une commune extérieure à son périmètre".
Selon la communauté de Ouest-Provence, le projet d'incinérateur "nécessite un débat public permettant une parfaite information de la population quant à la dangerosité des installations". "Il accueillera des déchets des communes du département et également d'autres départements dans un seul souci de rentabilité", précise la communauté de communes.

Entressen, un "énorme" problème

Marseille verse ses déchets à Entressen depuis bientôt cent ans. On atteint aujourd'hui 1200 tonnes/jour

Le projet d'incinérateur vise à sortir d'une impasse écologique dans laquelle se trouve Marseille et nombre de communes avoisinantes. Entre Miramas et les Baux de Provence, la décharge "d'Entressen" (en fait sur la commune de St-Martin de Crau), accueille les déchets de Marseille et des environs depuis près de 100 ans. Cette décharge, longtemps considérée comme décharge sauvage puis "légalisée", est située en Crau, sur un terrain de galets sans une étanchéité suffisante pour la nappe phréatique.

Sur une centaine d'hectares grillagés, la décharge d'Entressen reçoit chaque jour entre 70 et 100 wagons remplis d'ordures, soit plus de 1000 tonnes de déchets divers. Des ordures non triées, qui sont entassées sur un gigantesque tumulus à ciel ouvert.

Une situation devenue illégale depuis deux ans. Marseille, comme nombre d'autres villes, avait déjà bénéficié d'un délai de 10 ans accordé par la loi de 1992, pour ne plus mettre en décharge les déchets bruts (c'est à dire sans extraction de la part valorisable ou réduction du caractère polluant ou dangereux). L'échéance était fixée au 1er juillet 2002.

Selon le président de la CUM, Jean-Claude Gaudin, cet incinérateur "ultra moderne, aux normes européennes, ne diffusera aucun produit toxique" et s'accompagnera d'une "généralisation du tri sélectif". "On ne peut pas me dire qu'il est honteux d'envoyer chaque jour les 1.200 tonnes d'ordures ménagères des Marseillais à la décharge d'Entressen et me mettre tous les bâtons dans les roues de mon projet d'incinérateur. Le conseil général regarde s'il ne vaudrait pas mieux créer des décharges, mais où, quelle commune acceptera?" s'interroge également le sénateur-maire de Marseille

Entre écologie, finance... et politique

Que faire des 610 000 tonnes de déchets ménagers par an des 18 communes de la CUM ?

En mars 2003, le conseil de la Communauté Urbaine Marseille Provence métropole a voté l'acquisition d'un terrain destiné à une "unité de valorisation énergétique des déchets ménagers et assimilés". Un site dont la capacité serait de 300 000 tonnes par an plus 150 000 tonnes provenant d'autres communes, et devant être exploité pendant 20 ans par délégation de service public à un industriel.

L'implantation, selon la Communauté Urbaine de Marseille, devrait se situer sur les 18 ha que le Port Autonome de Marseille a accepté de céder dans la zone industrielle de Fos-sur-mer prés de Port-Saint-Louis du Rhône, en bord de mer entre Camargue et Crau.

Pour la ville de Marseille, dont la population a déjà rejeté deux projets d'incinérateur dans les quartiers Est et dans les quartiers Nord, ce terrain appartenant au Port Autonome, mais loin de Marseille, constitue le site idéal. Il permettrait surtout de procéder enfin à la fermeture de la décharge d'Entressen (et à la création d'un Centre d'Enfouissement Technique des machefers dont le projet reste à définir).

De leur côté, le golfe de Fos et l'ouest du département dénoncent ce projet depuis son lancement. L'affaire a même pris sous certains aspects un tour politique, puisque la Communauté Urbaine de Marseille ne semble pas avoir de soutien dans ce dossier de la part de la Région, ni même du Conseil Général des Bouches du Rhône...



S. D. / Com. Fos



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