Sport
26/12/2008 19:34

Football: l'équipe de France change d'ère dans la douleur

Paris- L'équipe de France a douloureusement basculé dans un nouveau cycle en 2008, contrainte de renouveler des hommes et un projet de jeu apparus soudainement dépassés lors d'un Euro raté.



Après l'élimination au premier tour en juin, la Fédération française a confié la "reconstruction" des Bleus à celui qui les a menés à ce qu'elle a pourtant qualifié d'"échec retentissant": Raymond Domenech.

Maintenu en poste malgré des appels médiatiques pressants en faveur de Didier Deschamps, le sélectionneur a été prié de faire à partir du second semestre tout le contraire de ce qui a été accompli en début d'année: gagner, plaire, attaquer, rajeunir, s'ouvrir au public.

Le bilan de cette deuxième partie d'année a été jugé globalement positif, suffisamment en tout cas pour que Domenech soit confirmé dans ses fonctions après avoir frôlé le couperet en septembre.

"La machine est lancée", a commenté Jean-Pierre Escalettes, le président de la FFF, en annonçant le maintien du sélectionneur en octobre.

En 2008, la France a perdu quatre de ses 14 matches, son pire bilan depuis 1992, quand elle commençait à peine à accueillir en son sein les joueurs qui la porteraient ensuite aux titres de championne du monde 1998 et d'Europe 2000.

Les Bleus avaient perdu l'habitude de perdre autant. Pendant 15 ans, ils ont appliqué avec plus de succès que d'échecs une recette mêlant talent, rigueur défensive et impact athlétique.

Ces ingrédients sont apparus périmés à l'Euro, où toutes leurs certitudes ont été balayées.

Malgré l'âge et le manque de forme, Domenech a intégralement reconduit en début de tournoi la défense des vice-champions du monde 2006, qui s'est noyée dès le deuxième match sous les vagues offensives des jeunes attaquants néerlandais (défaite 4-1).

SOULAGEMENT

Ce naufrage a symboliquement emporté Lilian Thuram, dernier représentant des titulaires de la finale mondiale contre le Brésil en 1998. Le défenseur a quitté l'équipe de France avec un record de 142 sélections.

L'Euro, remporté par une Espagne joueuse et conquérante, a imposé cette évidence: la France n'a plus les moyens de s'appuyer sur sa défense. Quand bien même les aurait-elle, la FFF ne veut plus d'une "équipe triste comme le temps, fermée à double tour".

Par choix et par nécessité, le pouvoir est passé du côté de l'attaque, avec un Thierry Henry plus régulièrement capitaine que Patrick Vieira, absent presque toute l'année sur blessures.

Les Bleus ont inscrit en 2008 autant de buts qu'ils en ont concédé (16). Alors qu'ils ont trouvé le chemin des filets adverses à peine plus d'une fois tous les deux matches en première partie d'année, ils ont marqué quasiment deux buts par rencontre au deuxième semestre.

Au-delà des chiffres, la France a posé à l'automne les fondations d'une nouvelle équipe, notamment lors de son match nul 2-2 en octobre en Roumanie. Après avoir été rapidement menée 2-0, elle a réussi à préserver son avenir dans le groupe 7 de qualification pour la Coupe du monde 2010, dont elle occupe la troisième place.

Elle a aussi trouvé en Yoann Gourcuff un nouveau chef d'orchestre, auquel Raymond Domenech a pour la première fois confié la responsabilité du jeu lors d'une victoire essentielle (2-1) contre la Serbie en septembre.

Avant cette rencontre, le sélectionneur a rageusement dénoncé le goût des journalistes pour "l'odeur du sang", les accusant de vouloir obtenir sa destitution après une troisième défaite de rang en match officiel, en Autriche.

Quatre matches plus tard, la tension a laissé place au soulagement et à l'espoir.

"On est en course pour la Coupe du monde, on est toujours là", a commenté Domenech en novembre.

"Je n'ai qu'une envie, c'est de faire des matches le plus vite possible. L'équipe se construit, le prochain match est en février, j'ai l'impression que c'est le bout du monde."


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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