Faits Divers - Société
12/12/2014 22:42

Fin de vie sous sédation: ticket de sortie in extremis

La naissance, le mariage, la mort sont les sujets de société auxquels les gouvernement de François Hollande se sont attachés depuis 2012; est-ce parce que la loi devait subir une adaptation nécessaire à ces mutations sociales ou plutôt est-ce par cynisme. la législation prévue sur la fin de vie n'a d'autre signification que de donner à des personnes en situation de mort sociale depuis plus ou moins longtemps une occasion de partir en marquant une volonté.


La naissance, le mariage, la mort sont les sujets de société auxquels les gouvernement de François Hollande se sont attachés depuis 2012.
Pour le mariage, il est étendu aux couples de même sexe. Ce n'est pas intervenu plus tôt parce que notre société, n'ayant pas encore réussi à trouver un consensus à propos des critères acceptables du désir, on l'avait cantonné aux couples de sexe différent: ça rassure et ça évite d'ouvrir cette boite de Pandore qui nous ferait admettre que le désir, ce n'est pas uniquement dans le cadre du contrat de mariage qu'il s'exprime.
Pour la naissance, le Conseil d'Etat a validé aujourd'hui, tout en continuant d'interdire la gestation pour autrui, l'octroi de la nationalité française aux enfants nés à l'étranger via une gestation pour autrui. Reconnaissons que c'est une mesure d'équité.
Il ne restait que ce qu'on nomme pudiquement la fin de vie. Et la loi Leonetti de 2005, a annoncé aujourd'hui François Hollande, sera modifiée pour y inscrire la "sédation profonde et continue " à la demande du patient sans toutefois que l'euthanasie active soit autorisée.
Le gouvernement Hollande aura ainsi imprimé sa marque sur les étapes de la vie inscrites au registre d'état civil, exception faite du divorce: c'était déjà fait. On peut s'interroger sur le pourquoi de ces modifications législatives: est-ce parce que la loi devait subir une adaptation nécessaire à ces mutations sociales ou plutôt est-ce par cynisme, simplement pour marquer le quinquennat ou plus exactement pour mettre sa petite touche sur ces mments?   
Quelle que soit notre opinion sur ces sujets, on se sent tout de même un peu lâchés: impuissants à apporter à leurs concitoyens le bien-être minimum, les gouvernements n'auraient donc plus prise que sur ces grandes étapes de l'existence, celles qui justement sont aussi anciennes que la vie et qu'on ne peut pas remettre en cause? De fait, les êtres vivants naissent, se reproduisent ou on accompagnent des petits jusqu'à l'âge adulte et meurent en dehors de toute législation depuis la nuit des temps. Je me sens bien seule ce soir.
Et je ne peux pas m'empêcher de penser que la législation prévue sur la fin de vie n'a d'autre signification que de donner à des personnes en situation de mort sociale depuis plus ou moins longtemps une occasion de partir en marquant une volonté que les médecins et les services de santé doivent prendre en compte. D'ailleurs, François Hollande a expliqué que cette modification législative permettrait de "mourir dans la dignité pour vivre pleinement sa vie, telle est aujourd'hui la volonté que le législateur mettra dans le droit de notre pays". Traduisez: mourir dans la dignité même quand on a mal vécu, pour ne pas tout rater. Traduisez encore: avoir prise sur sa mort même quand on n'a pas eu prise sur son existence. On dirait que le Gouvernement rachète in extremis nos tickets de sortie... Un marché de dupe en quelque sorte. On notera que de nombreux médecins pratiquent déjà la sédation avant décès.

 


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