Carla Del Ponte a estimé lors de cette séance que tous ces fugitifs sont actuellement en Serbie, ou que les autorités de ce pays sont en mesure de les appréhender, et a fait savoir que ses services ne disposaient actuellement d'aucune information sur le lieu où se trouve Radovan Karadzic.
« Il est inquiétant de constater que les services compétents ont perdu sa trace, et il semble que personne ne le recherche activement », a-t-elle dit, ajoutant qu'elle demeurait pourtant convaincue que les Etats concernés de la région avaient les moyens de le retrouver et de l'appréhender.
Revenant sur son bilan au cours des dernières années, la Procureure a noté que des enquêtes avaient été ouvertes pendant cette période sur les crimes commis pendant les conflits qui ont eu lieu en Croatie, en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo et dans l'ex-République yougoslave de Macédoine.
« Durant mes huit années de mandats, 91 accusés ont été transférés à La Haye, et 59 ont été déclarés coupables en première instance, le dernier pas plus tard que la semaine dernière », a-t-elle indiqué.
Elle a cependant regretté que de nombreux accusés de rang intermédiaire ou subalterne n'aient pas pu être jugés à La Haye en raison de la stratégie d'achèvement des travaux du Tribunal international.
Elle a, à ce sujet, appelé la communauté internationale à rester vigilante en ce qui concerne les procédures engagées devant les juridictions nationales, dans le cadre desquelles la tentation d'intervenir, pour les Gouvernements de la région, demeure très forte.