France
30/04/2009 17:41

Entre quinze à vingt ans de réclusion requis contre Jacques Viguier

Une peine de 15 à 20 ans de réclusion criminelle a été requise hier par l'accusation contre Jacques Viguier, jugé pour le meurtre de sa femme disparue sans laisser de traces en février 2000.


Le verdict est attendu jeudi, après les dernières plaidoiries des avocats de la défense, qui demandent un acquittement, l'universitaire s'étant toujours dit innocent.

L'avocat général Marc Gaubert avance depuis neuf jours devant la cour d'assises de Haute-Garonne des indices jugés accablants et les policiers se disent sûrs de la culpabilité de l'accusé, mais il n'existe aucune preuve du crime.

L'existence d'un meurtre n'est même pas avérée puisque Suzanne Viguier a disparu sans laisser de traces un soir où elle quittait son amant pour rentrer chez elle.

"Jacques Viguier, vous avez commis ce meurtre. Je sais que c'est vous qui avez tué votre femme", a dit dans son réquisitoire Marc Gaubert.

"Le crime était presque parfait. Le vôtre. Mais il y avait trop de mensonges. Mais il y a aussi beaucoup de mensonges de la part de l'accusé, des mensonges souvent extraordinaires, toujours accablants. Devant une cour, le mensonge, c'est l'ami de l'accusation", a ajouté l'avocat général.

Jacques Viguier, qui comparaît libre après avoir été écroué durant neuf mois en 2000, s'est effondré en larmes pendant le réquisitoire.

Le représentant de l'accusation a évoqué la thèse d'un crime commis dans "un instant de folie, d'égarement" et s'est adressé aux jurés, qui peuvent en théorie, en droit, retenir la culpabilité sur le fondement de leur "intime conviction", même en l'absence de preuves.

"Certes, dans ce dossier, il n'y a pas de cadavre. Mais c'est à cause de lui, Jacques Viguier, qui l'a fait disparaître. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de cadavre que vous ne pourrez pas le condamner", a dit Marc Gaubert.

L'accusation s'appuie notamment sur le fait que Jacques Viguier, qui connaissait l'infidélité de sa femme, s'est débarrassé le jour de sa disparition d'un matelas. Des micro-traces de sang de la victime ont été retrouvées au domicile du couple.

L'accusé a tardé aux yeux de l'avocat général à signaler sa disparition, trois jours durant. Les affaires personnelles de le jeune femme ont été retrouvées au domicile, et c'est pour cette raison qu'est écartée la thèse d'une disparition volontaire.

L'amant de Suzanne Viguier accuse son mari de l'avoir tuée, sur la foi d'une simple conviction personnelle. Les trois enfants du couple Viguier défendent leur père.

Les condamnations aux assises pour des meurtres sans cadavre sont rares mais pas inexistantes dans les annales criminelles françaises. En octobre 2008, l'avocat Maurice Agnelet a été condamné à vingt ans de réclusion pour le meurtre de sa maitresse Agnès Le Roux, disparue en 1977.

Georges Catala, premier avocat de la défense à plaider, a demandé aux jurés l'acquittement au bénéfice du doute, estimant que de nombreuses pistes avaient été négligées.

"Il y a cet amant, le dernier à avoir vu Suzy vivante, qui n'a jamais vraiment été inquiété par la police. Il y a ces cabarets ou Suzy allait, la nuit. Il y a la drogue qu'elle avouait avoir essayé, et cet homme qui l'avait harcelée téléphoniquement avec ses propos obscènes", a dit l'avocat.

Il a conclu : "Dans cette affaire, finalement, personne n'est d'accord. L'avocat général dit que c'est un meurtre, les parties civiles parlent de violences mortelles, les enfants de Jacques Viguier, qui sont restés auprès de lui, l'ont acquitté. Moi, je vous dis qu'il est innocent".


Source: Yahoo News


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