France
05/05/2008 10:23

Enigme du couple Fourniret au procès des Ardennes

Par Thierry Lévêque pour Yahoo


Pendant huit audiences, la cour entendra une soixantaine de témoins de personnalité, frères et soeurs des accusés, leurs enfants, leurs amis, leurs ex-maris et ex-femmes, des enquêteurs, psychologues et psychiatres belges et français pour tenter de comprendre ce cas sans précédent en France.



La cour d'assises des Ardennes se penche à partir d'aujourd'hui sur l'énigme du couple formé par Michel Fourniret et Monique Olivier, qui menait une vie sociale et professionnelle banale tout en établissant un funèbre record criminel durant 14 années entre 1987 et 2003.

Après la fin de l'examen des sept meurtres du dossier la semaine dernière, Monique Olivier, 59 ans, sera la première à être interrogée lundi. Les dépositions de ses deux anciens maris, André Michaux et Mark Wilson, et d'un des deux fils, Murphy Michaux, sont prévues.

Le tribunal entendra ensuite, mardi et mercredi, les proches de Michel Fourniret, 66 ans, dont son frère André, ses deux ex-épouses Annette Renesson et Nicole Clerget, et ses enfants Jean-Christophe Renesson et Anne Clerget.

Les sept meurtres de jeunes filles âgées de 12 à 22 ans, relatés par Monique Olivier au procès et reconnus par Michel Fourniret, relèvent d'une dynamique de couple, ont estimé les experts lors de l'instruction.

Pour le moins particulier, ce fonctionnement de couple était aussi classique, ont-ils jugé. Isolés, les deux époux n'auraient peut-être pas fait ce qu'ils ont fait ensemble. C'était une "complicité criminelle organisée, intentionnelle et alimentant ses propres fantasmes", a écrit un psychologue.

"L'emprise entre l'un et l'autre était quasi-totale et réciproque par l'aliénation de chacun dans le fantasme de l'autre", a écrit un autre. Dans des jeux sexuels, le couple rejouait certaines scènes des crimes, a reconnu l'accusée.

LA VIE DES FOURNIRET

Cette interprétation est contestée par la défense, qui présente Monique Olivier comme une quasi-victime de son mari. Michel Fourniret est jugé intelligent par les experts, passé de la profession d'ouvrier à celle de dessinateur industriel grâce à une formation par correspondance.

C'est aussi un "pervers narcissique" au profil criminel, délinquant sexuel dès les années 1960, dont les incarcérations ont ruiné les deux premiers mariages. C'est lui qui a proposé le fameux "pacte criminel" en 1987 à Monique Fourniret, avec qui il correspondait de sa prison.

Ce pacte, où Michel Fourniret proposait d'éliminer les deux anciens maris de Monique Olivier en échange d'une aide dans sa "chasse" aux jeunes filles, n'a été exécuté que par l'accusée. Ses deux ex-maris sont toujours en vie.

Au procès, balbutiante, parfois en larmes, elle se présente en épouse terrorisée. "La peur était permanente, elle habitait en moi", a-t-elle dit. Simulation, selon les psychologues: elle serait surdouée avec un quotient intellectuel de 131, et malgré ses complexes, elle serait la véritable "égérie" de Fourniret.

D'autres experts sont plus sceptiques sur son rôle.

Un témoin pourrait plus que tous les autres éclairer cette histoire singulière. Selim Fourniret, enfant unique du couple, aura 20 ans le 9 septembre mais ne témoignera pas. Les parties civiles n'ont pas souhaité faire citer ce témoin, qu'elles considèrent comme une victime.

Son père, selon ses avocats, tente d'entrer en contact avec lui, mais il n'aurait pas répondu. Il habiterait aujourd'hui chez un des enfants de Monique Olivier.

Il a été conçu dans les jours qui ont suivi le premier meurtre, celui d'Isabelle Laville, le 11 décembre 1987. Quand la deuxième victime Fabienne Leroy a été tuée en août 1988, Monique Olivier, qui a tenu en joue la victime avec un fusil, était enceinte de huit mois.

En 1989, année du mariage des Fourniret, la présence de Selim, nourrisson dans son couffin, a mis en confiance Jeanne-Marie Desramault puis Elisabeth Brichet, enlevées et tuées.

Fourniret en prison en 2003, sa mère a mis son fils à contribution pour cacher le "trésor de guerre" du couple, volé au gang des Postiches.

Source: news.yahoo.com

Y.K/sourcesWeb



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