Afrique et Moyen-Orient
20/03/2008 13:43

En Afghanistan, Dick Cheney bat le rappel de ses alliés


A deux semaines du sommet de l'Otan, le vice-président américain Dick Cheney s'est rendu jeudi en Afghanistan pour battre le rappel des alliés de Washington face à la recrudescence de la guérilla islamiste.



L'Isaf, la mission de l'Otan en Afghanistan, divise ses pays membres, et de nombreux spécialistes la considèrent comme la plus cruciale pour la crédibilité et l'avenir de l'Alliance atlantique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Cheney a d'ailleurs souligné que le mandat de l'Isaf (Force internationale d'assistance à la sécurité) serait l'un des principaux sujets à l'ordre du jour du sommet de Bucarest du 2 au 4 avril.

"L'Isaf a provoqué un énorme changement dans ce pays et l'Amérique demandera à ses alliés de l'Otan de s'engager encore davantage pour son avenir", a déclaré Cheney lors d'une conférence de presse à Kaboul. "Tous les pays libres ont intérêt à un Afghanistan sûr et démocratique."

Le vice-président américain, qui s'est entretenu avec le président Hamid Karzaï, n'avait pas annoncé au préalable cette visite effectuée dans le cadre de sa tournée au Moyen-Orient.

Lors de sa précédente visite, en février 2007, un attentat suicide contre la base aérienne de Bagram où il se trouvait avait fait 14 morts.

UNE PRÉSENCE "INÉBRANLABLE"

L'Isaf compte 43.000 hommes, mais les Etats-Unis et le Canada déplorent que certains pays européens, dont la France et l'Allemagne, y contribuent insuffisamment ou refusent d'exposer leurs troupes sur les théâtres d'opération les plus dangereux. Parallèlement à l'Isaf, qui compte environ 15.000 soldats américains, les Etats-Unis commandent l'opération Liberté immuable forte de 14.000 militaires américains.

"Les Etats-Unis et les autres membres de la coalition doivent disposer de forces suffisantes pour (...) faire face à la menace que représente la poursuite des activités des radicaux et extrémistes comme les taliban ou Al Qaïda", a déclaré Cheney.

Dans le Sud et l'Est, les troupes américaines, britanniques, canadiennes et néerlandaises se heurtent quasi quotidiennement aux taliban, qui se sont juré d'étendre cette année leur guérilla à la région - censée être plus sûre - de Kaboul afin de saper la volonté de combattre des troupes de l'Otan et les amener à se retirer du pays.

Des fissures sont déjà apparues au sein des partenaires. Le Canada, qui a déployé 2.500 hommes dans le Sud, réclame qu'un millier d'hommes soit envoyé en renfort par d'autres pays pour l'aider dans sa mission, sous peine de se retirer.

La population afghane est en outre de plus en plus lasse de la présence des troupes étrangères, sans parler des bavures des forces alliées, et par la lenteur des progrès en matière de développement, de lutte contre la corruption ou de sécurité.

Tout en assurant que la présence américaine est "ferme et inébranlable", Cheney a répété que l'armée et la police afghanes prendraient de plus en plus en charge la sécurité du pays.

L'armée afghane compte actuellement 70.000 hommes mais le ministère de la Défense juge ce nombre encore nettement insuffisant. Quant à la police, elle est mal formée, notoirement corrompue et résiste mal aux attaques des taliban.

Hamid Karzaï a assuré que la pression et la responsabilité incombant aux forces armées étrangères se dissiperaient avec le renforcement de l'armée nationale afghane.

yahoo.com

Y.K/sourcesWeb



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