France
21/06/2022 17:46

Elisabeth Borne a remis sa démission, Emmanuel Macron l’a refusé

Après le second tour des législatives françaises, l’heure est à l’habitude qui une fois encore se traduit par la démission de la première ministre. Seulement que le scénario est inversé cette fois-ci : « démission refusé », au lieu de « démission acceptée et reconduction ».


Macron refuse la démission de sa première ministre

Plusieurs analystes politiques l’avaient prédit et précisé même que la probabilité du refus est forte. C’est exactement ce qui s’est passé ce mardi 21 Juin 2022. Pour Emmanuel Macron, le gouvernement doit pouvoir « demeurer à la tâche » s’il faut rester fidèle à ses propos. 
Une décision que plusieurs qualifient de contraignante. Le choix d’Elisabeth Borne après la présidentielle en dit assez.

Un usage ou une contrainte légale ?

C’est là, la question que plusieurs curieux se posent sur la démission de la première ministre. Il faut comprendre avant tout qu’elle n’avait aucune obligation légale de remettre sa démission après les législatives. La constitution française ne l’y oblige pas de toute façon. Toutefois, il convient de remarquer la force imposante de la nouvelle législature qui appelait déjà à la démission avec le dépôt d’une motion. Mathilde Panot en est l’initiatrice sur RTL.  
Il faut remonter dans le passé pour comprendre cette manière qui date de longtemps. Le premier ministre donne sa démission et est probablement reconduit pour la formation d’un nouveau gouvernement, après les élections. On l’appelle la « démission de courtoisie ». Edouard Philippe ; Jean-Marc Ayrault ; François Fillon ; Michel Rocard, l’ont fait respectivement en 2017 ; 2012 ; 2007 et 1988.

Que cache cette démission et ce refus ?

   

Si le président Macron est le seul à pouvoir répondre avec précision à cette question, il faut quand même se permettre une analyse de la situation.
Il faut remarquer premièrement que contrairement aux cas de démissions précitées, Elisabeth Borne est fortement contestée au regard des résultats défavorables des législatives. La conséquence directe est qu’elle a moins de chance d’être reconduite après une démission acceptée. 

La réponse peut se trouver dans la phrase présidentielle « afin que le gouvernement puisse demeurer à la tâche et agir en ces jours » comme ailleurs. S’il faut reconnaitre que « ces jours » sont effectivement difficiles pour le gouvernement à cause du mauvais score, il faut se poser des questions sur ce qu’il fera pour « agir ». 

Macron ne serait-il pas aussi en train de craindre une formation de gouvernement en son absence ? S’il devait accepter la démission pour la reconduire alors qu’il serait au conseil Européen G7 et au sommet de l’Otan à partir de Jeudi, cela est risqué !


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