"Les interventions publiques dans cette affaire sont un moyen de pression indirect sur la justice", a déclaré la déléguée régionale de l'USM, Virginie Valton, lors d'une conférence de presse à Avesnes-sur-Helpe (Nord).
"Un membre du gouvernement n'a pas à intervenir sur un dossier en cours, et ce en application de la séparation des pouvoirs (...) C'est ce qui préserve l'indépendance de la magistrature, ce n'est pas juste une réaction corporatiste", a-t-elle ajouté.
Virginie Valton, vice-présidente chargée de l'instruction au TGI d'Arras (Pas-de-Calais), a estimé qu'"à force de critiquer de manière systématique les interventions de la justice, on saborde aussi l'autorité de l'Etat".
Revenant sur les faits, la magistrate a souligné que le collégien giflé n'était "pas un baraqué des banlieues tel qu'on a pu le laisser penser" mais "un enfant qui a 11 ans".
"Quand on vient dire que la gifle est la riposte à l'insulte, je pense que c'est plutôt l'insulte qui est la riposte aux violences du professeur", a affirmé la représentante de l'USM.
"Sa garde à vue était justifiée par les nécessités de l'enquête", a-t-elle dit, en précisant que le professeur avait "demandé aux enfants de taire l'incident".
L'enseignant sera jugé le 27 mars pour "violence aggravée sur mineur" devant le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe.
Le 28 janvier, ce professeur de technologie au collège Gilles-de-Chin aurait poussé par terre les affaires de l'élève de 6e après lui avoir demandé de ranger une table en désordre au fond de la classe, avait-il expliqué.
Mais l'élève lui aurait demandé une explication et le professeur l'aurait poussé contre une porte. L'enfant, le regardant dans les yeux, aurait soufflé "connard" à l'adresse de l'enseignant qui l'aurait alors giflé.