Asie & Extrême Orient
08/03/2022 13:48

Élections présidentielles sous tension en Corée du Sud

Celui qui remportera l'élection présidentielle sud-coréenne du mercredi 9 mars sera confronté à une foule de problèmes majeurs :
- la flambée des prix de l'immobilier,
- les menaces de la Corée du Nord dotée d'armes nucléaires
- la réconciliation d'une nation fortement divisée par des critères idéologiques, de genre et générationnels.


Le président élu prendra ses fonctions le 10 mai pour un mandat unique de cinq ans. Le candidat qui reçoit le plus de voix est déclaré vainqueur, même s'il ne parvient pas à obtenir le soutien de la majorité. Le système électoral actuel a été adopté en 1987 lorsque le gouvernement sud-coréen, alors soutenu par l'armée, a cédé aux protestations massives en faveur de la démocratie et a accepté des mesures de libéralisation radicales.

La campagne électorale s'est déroulée autour d’une confrontation entre le candidat du Parti démocrate libéral au pouvoir, Lee Jae-myung, et son rival conservateur de l'opposition, Yoon Suk Yeol, du Parti du pouvoir du peuple à propos de l'arsenal nucléaire nord-coréen. Il a été reproché à l’un comme à l’autre de ne pas avoir présenté de visions à long terme sur la manière de diriger la Corée du Sud

Environ 44 millions de ressortissants sud-coréens âgés de 18 ans ou plus ont le droit de voter, sur une population d'environ 52 millions d'habitants. Environ 16 millions d'entre eux ont déjà voté lors du vote anticipé la semaine dernière. Par ailleurs, environ 161 820 électeurs vivant à l'étranger ont également déjà voté dans des isoloirs établis dans les installations diplomatiques sud-coréennes. Des dizaines de milliers d'autres sur des îles éloignées, dans des maisons de retraite ou sur des navires ont voté par courrier ou par fax. La clôture des bureaux de vote aura lieu ce 8 mars, à 19 h 30.

Lee et Yoon ont des objectifs diamétralement opposés quant à l'arsenal nucléaire de la Corée du Nord et l'intensification de la rivalité américano-chinoise.
Lee espère relancer les projets de coopération économique intercoréens au point mort. Il souhaite que Séoul devienne médiateur entre Washington et Pyongyang. Il est favorable à un équilibre entre Washington et Pékin.
Yoon a déclaré qu'il chercherait à renforcer l'engagement des États-Unis en matière de sécurité pour dissuader l'agression nord-coréenne. Il a d’ailleurs clairement indiqué qu'une alliance renforcée avec les États-Unis serait au centre de sa politique étrangère. Il veut lancer des frappes préventives sur le Nord s'il montre des signes d'attaque.
Tous deux ont promis d'offrir un soulagement économique aux propriétaires de petites entreprises touchés par les restrictions liées à la pandémie, de fournir des millions de logements sociaux dans tout le pays et de créer plus d'emplois.

Le vote se déroule sous tension alors que les infections à coronavirus augmentent. Les patients infectés par le virus et les autres personnes placées en quarantaine sont autorisés à voter dans des isoloirs désignés, tandis que les travailleurs électoraux seront équipés de gants, de masques, d'écrans faciaux et de combinaisons de protection.

 


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