France
11/02/2009 18:00

Education : le PS veut faire preuve de 'responsabilité'

Paris- S'il est de toutes les manifestations et ne perd pas une occasion d'affirmer 'son plein soutien au mouvement en cours' dans l'éducation nationale, le Parti socialiste veut afficher 'un esprit de responsabilité', voire une certaine retenue.


'Personne n'a intérêt à ce que l'on s'installe dans une crise qui dure', estime Bertrand Monthubert, ancien président de Sauvons la recherche, devenu secrétaire national du PS chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche. 'Il s'agit d'un débat compliqué, et nous ne prônons pas un statu quo dont, d'ailleurs, personne ne veut', insiste-t-il.

Dans un communiqué publié lundi 9 février, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, avait lui aussi souligné que 'ce n'est pas le principe d'une réforme qui est en cause, ni même l'idée de l'évaluation (...), mais les modalités prévues pour l'application de ces mesures.'

Le PS veut marquer sa différence sur la méthode. M. Monthubert juge ainsi que la nomination par le gouvernement d'une médiatrice 'qui n'est pas universitaire' - Claire Bazy-Malaurie - 'ressemble un peu à une provocation'.

Mardi, les députés Marietta Karamanli (Sarthe) et Jean-Yves Le Déaut (Meurthe-et-Moselle) ont présenté un plan de 'sortie de crise' visant, notamment, à constituer une mission parlementaire. Celle-ci permettrait 'd'ouvrir, enfin, une vraie négociation permettant de travailler avec les acteurs du terrain qui ont des propositions à faire'. En préalable, les socialistes exigent la suspension des réformes sur le statut des enseignants-chercheurs, la formation des enseignants et les organismes de recherche. Ils réclament aussi le gel des suppressions d'emplois.

Cette proposition restera probablement sans lendemain, mais elle témoigne de la volonté du PS d'offrir un débouché politique au mouvement de protestation des enseignants-chercheurs.

Rue de Solferino, l'idée selon laquelle les socialistes animeraient en sous-main les conflits en cours dans l'enseignement fait plutôt sourire. 'Il ne suffira pas de descendre dans la rue pour combler le fossé qui, ces dernières années, s'était creusé entre les socialistes et le monde enseignant, souligne le secrétaire national à l'éducation, Bruno Julliard. Il nous faut d'abord retrouver une ligne politique claire, et cela ne se fera pas du jour au lendemain.' L'ancien président de l'UNEF (2005-2007) observe que ce sont souvent des coordinations qui se trouvent en première ligne d'un mouvement marqué 'par une nette gauchisation'.


Source: Yahoo News


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