Essais avec des cadavres
La Wayne State University à Détroit fut la première à effectuer des essais sérieux, dans le but de récolter des données sur le comportement des corps humains lors de collisions (étude de traumatologie). A la fin des années 1930, il n'existait encore aucune donnée fiable concernant la réponse du corps humain à des blessures extrêmes et aucun dispositif ne permettait alors d'en récolter. La biomécanique n'en était qu'à ses balbutiements.
Les premiers sujets des essais utilisés furent des personnes ayant donné leur corps à la science. Ils furent utilisés pour déterminer comment le corps humain réagissait aux forces et aux chocs subis lors d'un accident. Dans ce but, des roulements à billes furent projetés sur des crânes, et des cadavres furent lâchés du haut de cage d'ascenseurs sur des plaques en acier. D'autres furent équipés d'accéléromètres et positionnés dans des automobiles qui étaient ensuite soumises à des collisions frontales.
Un article publié en 1995 dans la revue Journal of Trauma, intitulé "Les bénéfices humains de l'utilisation de cadavres dans la recherche pour la prévention des traumatismes" (anglais: Humanitarian Benefits of Cadaver Research on Injury Prevention), mettait clairement en exergue le nombre de vies humaines épargnées suite aux essais sur cadavres. Il souligne notamment que, suite à ces recherches, 61 personnes survivent chaque année grâce à une ceinture de sécurité, 147 grâce à un coussin gonflable de sécurité, et 68 un impact avec le pare-brise.
Cependant, l'utilisation de cadavres créait presque autant de problèmes qu'elle en résolvait. Non seulement les aspects moraux et éthiques concernant l'usage de cadavres posaient question, mais des problèmes expérimentaux apparaissaient également. La majorité des corps employés étaient des américains blancs, décédés à la suite de mort non-violentes, qui ne représentaient pas un échantillon représentatif. Les victimes décédées à la suite d'accidents ne pouvaient être utilisées, car toute donnée récoltée sur un tel cadavre serait compromise par les blessures subies précédemment. De plus, chaque corps n'étant utilisable qu'une fois, et tous étant différents, il était extrêmement difficile de produire des données fiables de comparaison. Par ailleurs, il était difficile pour les chercheurs de se procurer des cadavres d'enfants, et l'opinion publique ainsi que la législation interdisaient pratiquement leur usage. Finalement, les essais avec cadavres devenant de plus en plus courants, les cadavres eux-mêmes devenaient de plus en plus rares. En conséquence, les données biométriques étaient limitées, et concernaient essentiellement des hommes blancs et âgés.
Il existe a Marseille une unité de recherche mixte gérée par l'université de la méditerranée et l'INRETS(institut national de recherche sur les transports et la sécurité) qui réalise de nombreux essais sur des corps donnés à la science: des essais full-scale (pleine échelle) ou des essais fractionnés qui sont spécifiques à une partie du corps. Ces études serviront à valider un modèle numérique pour, dans l'avenir, réaliser des essais numériques fiables et reproductibles à l'infini.
Un second Laboratoire de l'INRETS est situé à Lyon-Bron, c'est le Laboratoire de Biomécanique et de Mécanique des Chocs, également unité mixte avec l'Université de Lyon 1. Ce Laboratoire, dans le cadre réglementaire du don de corps à la science, réalise des expérimentations biomécaniques sur des corps humains afin de mieux comprendre la tolérance humaine aux chocs et de développer des lois de comportements des organes et des matériaux biologiques dans le but de réaliser des modèles du corps humains qui soient biofidèles et d'améliorer la protection offerte aux usagers des transports. En parallèle, des recherches sont aussi menées sur volontaires pour améliorer le confort et l'ergonomie des véhicules.
Essais avec des volontaires
Certains chercheurs se sont portés volontaires pour servir de support de l'essai. Le Colonel John Paul Stapp fut précipité à plus de 1000 km/h, et s'arrêta en 1.4 seconde. Lawrence Patrick, un professeur de la Wayne State University a effectué environ 400 essais afin d'analyser les effets des accélérations rapides sur le corps humain. Avec ses étudiants, ils permirent de se faire percuter le torse par de lourds pendules, ou le visage par des marteaux pneumatiques, ainsi que de recevoir des éclats de verres afin de simuler l'éclatement du pare-brise. Tout en admettant que cela lui faisait "un petit peu mal", Patrick et ses étudiants affirmaient que les recherches qu'ils effectuaient étaient fondamentales afin de développer un modèle mathématique auquel pourraient être comparées de futures expériences.
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VG/ Source web
La Wayne State University à Détroit fut la première à effectuer des essais sérieux, dans le but de récolter des données sur le comportement des corps humains lors de collisions (étude de traumatologie). A la fin des années 1930, il n'existait encore aucune donnée fiable concernant la réponse du corps humain à des blessures extrêmes et aucun dispositif ne permettait alors d'en récolter. La biomécanique n'en était qu'à ses balbutiements.
Les premiers sujets des essais utilisés furent des personnes ayant donné leur corps à la science. Ils furent utilisés pour déterminer comment le corps humain réagissait aux forces et aux chocs subis lors d'un accident. Dans ce but, des roulements à billes furent projetés sur des crânes, et des cadavres furent lâchés du haut de cage d'ascenseurs sur des plaques en acier. D'autres furent équipés d'accéléromètres et positionnés dans des automobiles qui étaient ensuite soumises à des collisions frontales.
Un article publié en 1995 dans la revue Journal of Trauma, intitulé "Les bénéfices humains de l'utilisation de cadavres dans la recherche pour la prévention des traumatismes" (anglais: Humanitarian Benefits of Cadaver Research on Injury Prevention), mettait clairement en exergue le nombre de vies humaines épargnées suite aux essais sur cadavres. Il souligne notamment que, suite à ces recherches, 61 personnes survivent chaque année grâce à une ceinture de sécurité, 147 grâce à un coussin gonflable de sécurité, et 68 un impact avec le pare-brise.
Cependant, l'utilisation de cadavres créait presque autant de problèmes qu'elle en résolvait. Non seulement les aspects moraux et éthiques concernant l'usage de cadavres posaient question, mais des problèmes expérimentaux apparaissaient également. La majorité des corps employés étaient des américains blancs, décédés à la suite de mort non-violentes, qui ne représentaient pas un échantillon représentatif. Les victimes décédées à la suite d'accidents ne pouvaient être utilisées, car toute donnée récoltée sur un tel cadavre serait compromise par les blessures subies précédemment. De plus, chaque corps n'étant utilisable qu'une fois, et tous étant différents, il était extrêmement difficile de produire des données fiables de comparaison. Par ailleurs, il était difficile pour les chercheurs de se procurer des cadavres d'enfants, et l'opinion publique ainsi que la législation interdisaient pratiquement leur usage. Finalement, les essais avec cadavres devenant de plus en plus courants, les cadavres eux-mêmes devenaient de plus en plus rares. En conséquence, les données biométriques étaient limitées, et concernaient essentiellement des hommes blancs et âgés.
Il existe a Marseille une unité de recherche mixte gérée par l'université de la méditerranée et l'INRETS(institut national de recherche sur les transports et la sécurité) qui réalise de nombreux essais sur des corps donnés à la science: des essais full-scale (pleine échelle) ou des essais fractionnés qui sont spécifiques à une partie du corps. Ces études serviront à valider un modèle numérique pour, dans l'avenir, réaliser des essais numériques fiables et reproductibles à l'infini.
Un second Laboratoire de l'INRETS est situé à Lyon-Bron, c'est le Laboratoire de Biomécanique et de Mécanique des Chocs, également unité mixte avec l'Université de Lyon 1. Ce Laboratoire, dans le cadre réglementaire du don de corps à la science, réalise des expérimentations biomécaniques sur des corps humains afin de mieux comprendre la tolérance humaine aux chocs et de développer des lois de comportements des organes et des matériaux biologiques dans le but de réaliser des modèles du corps humains qui soient biofidèles et d'améliorer la protection offerte aux usagers des transports. En parallèle, des recherches sont aussi menées sur volontaires pour améliorer le confort et l'ergonomie des véhicules.
Essais avec des volontaires
Certains chercheurs se sont portés volontaires pour servir de support de l'essai. Le Colonel John Paul Stapp fut précipité à plus de 1000 km/h, et s'arrêta en 1.4 seconde. Lawrence Patrick, un professeur de la Wayne State University a effectué environ 400 essais afin d'analyser les effets des accélérations rapides sur le corps humain. Avec ses étudiants, ils permirent de se faire percuter le torse par de lourds pendules, ou le visage par des marteaux pneumatiques, ainsi que de recevoir des éclats de verres afin de simuler l'éclatement du pare-brise. Tout en admettant que cela lui faisait "un petit peu mal", Patrick et ses étudiants affirmaient que les recherches qu'ils effectuaient étaient fondamentales afin de développer un modèle mathématique auquel pourraient être comparées de futures expériences.
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VG/ Source web