Depuis, à part un cercle de familiers, nul ne l'a approché. Aucune visite n'est tolérée dans l'aile qu'il occupe au palais d'Aso Villa. Dans l'autre aile, Goodluck Jonathan, auquel la gestion par intérim de l'Etat a été confiée par le Parlement, le 9 février, au terme d'une lutte d'influence qui a affaibli les institutions, tente d'imposer son autorité sur le huitième exportateur de pétrole mondial.
Alors que les proches de M. Yar'Adua tentent par tous les moyens d'empêcher le vice-président de prendre le pouvoir de manière irréversible, tous les ennemis, en politique et en affaires, du président se sont ralliés à Goodluck Jonathan. Jeudi 4 mars, une trêve était signalée entre les deux camps, relevée avec soulagement par les Etats-Unis. M. Jonathan a promis d'organiser des 'élections sans violence' en 2011. Pour éviter que l'armée tranche le différend entre les deux groupes en s'emparant du pouvoir, le Parti démocratique du peuple (PDP), auquel appartiennent les deux hommes, avait décidé l'avant-veille que les élections générales seraient avancées au mois de janvier, et que le candidat serait du Nord, d'où est originaire Umaru Yar'Adua.
Le Nigeria, avec ses 152 millions d'habitants, ses trente-six Etats, gagne une forme de sursis, alors que les attaques des groupes armés rebelles ont repris dans la région pétrolière du delta du Niger. Le pays ne produisait, fin février, que 1,9 million de barils par jour, contre 2,5 millions en 2005. Jeudi, le Conseil conjoint révolutionnaire (JRC), un groupe armé, a revendiqué le sabotage d'un pipeline.
Source: LeMonde.fr via Yahoo
Afrique et Moyen-Orient
05/03/2010 19:47
Deux présidents à la tête du Nigeria
Dans l'enceinte du palais présidentiel, au Nigeria, deux présidents coexistent sans se rencontrer. L'un, Umaru Yar'Adua, élu en 2007, est peut-être en vie. L'autre, Goodluck Jonathan, son vice-président, est peut-être au pouvoir.
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