France
05/03/2015 00:11

Des jeunes investis d'une mission de service public

C'est un souhait de François Hollande: l'administration du service civique serait confiée aux élèves de l'Ecole nationale d'administration (ENA). En 2014, 35 000 jeunes ont effectué un service civique. L’État en prévoit 45 000 en 2015 et 170 000 en 2017. Ce souhait présidentiel va dans le sens de la participation des jeunes à la "vie de la cité" et constitue un premier pas vers la société de demain.



C'est un geste encore bien timide mais s'il est mis en place, ce mécanisme représente cependant un premier pas vers la transformation du travail en activité puisque les jeunes, durant leur service civique, sont sensés effectuer des travaux d'intérêt général. Il esquisse également les contours de la société de demain dans laquelle les ressources seront dissociées du travail tel qu'on l'entend jusqu'à aujourd'hui mais attachées aux actions menées en faveur de la collectivité.

Dans ce sens, et pour permettre de faire de tous les habitants des citoyens engagés dans leur communauté, pourquoi ne pas généraliser le recours aux jeunes dans l'ensemble de la fonction publique ? Au 31 décembre 2012, 5,373 millions de personnes travaillaient dans les trois versants de la fonction publique, hors 135 300 bénéficiaires de contrats aidés, soit 20,0 % de l’emploi total (salarié et non salarié) en France. (fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/rapports_annuels/2014/pdf/Chiffres_cles_web_2014_DEF.pdf)

Selon l'Insee (pyramide des âges), au 1° janvier 2015, la France compte environ 7 800 000 jeunes de 16 à 25 ans qui représentent un gisement non pas d'emplois mais d'activités totalement délaissé. Avec l'allongement de la durée de vie en bonne santé, pourquoi ne pas prévoir des études plus longues alternées avec les missions de service public? A lieu de confier ces missions à un groupe de salariés titulaires, cela reviendrait à les confier à chacun au commencement de sa vie professionnelle et pour une période qui ne pourrait pas excéder un nombre d'années connu à l'avance. Cela rendrait à tous ceux qui se sentent inutiles leur dignité et leur intégrité sociale, contribuerait autant que faire se peut à la stabilité de la société.

La grande question à laquelle les États devront apporter des réponses dans 15 ou 20 ans, ne sera plus le chômage ni son corollaire l'insuffisance des ressources mais la citoyenneté, la mise à disposition des compétences de chacun au profit de la communauté et sa rétribution. Or, les politiques ne semblent pas s'en soucier. Tout au moins, ils ne communiquent pas si ce n'est à propos des catastrophes qu’entraînera le changement climatique. Leur silence entêté ne provoquera que de la peur et des comportements réactionnaires.

Sylvie Delhaye S. D.



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