Certains hommes traitent les femmes si mal que des wagons de métro leur sont depuis longtemps réservées aux heures de pointe, la police se chargeant de séparer les usagers des deux sexes sur les quais.
Et depuis cette semaine, la capitale mexicaine, l'une des plus grandes villes du monde, applique également ce principe à son service de bus, de loin le moyen de transport le plus usité. En réponse à des plaintes d'associations de femmes, elle a mis à disposition des autobus "Exclusivo damas", réservés aux femmes, et signalés par des panneaux, roses, bien sûr...
Si les femmes semblent ravies, certains hommes obligés d'attendre quelques minutes de plus ont manifesté leur colère, et d'autres sont montés en dépit des panneaux.
La mesure a en tout cas changé les habitudes des femmes qui prennent le bus. Jeudi, sur l'avenue Reforma, les passagères d'un des véhicules "Exclusivo damas" ont pu passer la majeure partie de leur trajet à bavarder ou à se maquiller, au lieu de s'épuiser à repousser des hommes leur portant une attention qu'elles ne recherchaient pas.
Et quand un homme est monté par erreur, elles ont aussitôt commencé à le taquiner. "C'est un monsieur! Il devrait descendre", a lancé Yolanda Altamirano, 64 ans.
Le monsieur a rougi, bafouillé des excuses, puis a ignoré les railleries avant de finir par descendre plusieurs arrêts plus loin.
"Maintenant, il sait comment les femmes se sentent", a estimé Yolanda Altamirano, pas le moins du monde désolée de lui en avoir fait voir de toutes les couleurs.
Les autobus uniquemement réservés aux femmes empruntent pour le moment trois itinéraires très fréquentés dans la journée, mais la ville envisage d'en ajouter 15 en avril, d'après Ariadna Montiel, qui dirige le service des bus. "Les femmes demandaient ce service en raison du harcèlement sexuel, particulièrement le pelotage et les regards concupiscents", explique-t-elle.
Si certains hommes se sont plaints de devoir attendre plus longtemps l'arrivée d'un bus, les femmes, dit-elle, sont "vraiment heureuses. Nous recevons beaucoup d'e-mails et de lettres de leur part".
Juliana Romero, une secrétaire de 49 ans, juge ainsi "fantastique" de ne pas devoir voyager à côté d'hommes. "Quand le bus est bondé, il y aura inévitablement un homme lubrique qui viendra vous embêter", confie-t-elle.
Mexico n'est pas le seul endroit de la planète où des moyens de transport sont uniquement réservés aux femmes. Cette disposition est en vigueur dans des bus ou des métros en Inde, au Brésil et au Japon notamment. La capitale mexicaine a fini par adopter cette mesure face aux plaintes relatives à une discrimination envers les femmes, précise Ariadna Montiel.
Si sept femmes seulement se sont plaintes l'an dernier, Mme Montiel souligne que le nombre des délits a été probablement beaucoup plus élevé, car les Mexicaines protestent rarement ouvertement contre le harcèlement sexuel.
Certaines femmes, comme Maria Elena Sanchez, ont appris à faire face aux attitudes inconvenantes. Cette quadragénaire explique avoir toujours une épingle de couture en guise de protection, afin de "pouvoir se défendre" contre des hommes "grossiers". Et ajoute avoir dû s'en servir à deux reprises au cours de ce seul mois.
Voyager en compagnie de femmes, note-t-elle, lui permet de se sentir plus en sécurité, et de se détendre un peu sur le chemin du travail. "Je ne pense pas que j'utiliserai l'épingle dans ces bus", remarque-t-elle en gloussant. AP
Et depuis cette semaine, la capitale mexicaine, l'une des plus grandes villes du monde, applique également ce principe à son service de bus, de loin le moyen de transport le plus usité. En réponse à des plaintes d'associations de femmes, elle a mis à disposition des autobus "Exclusivo damas", réservés aux femmes, et signalés par des panneaux, roses, bien sûr...
Si les femmes semblent ravies, certains hommes obligés d'attendre quelques minutes de plus ont manifesté leur colère, et d'autres sont montés en dépit des panneaux.
La mesure a en tout cas changé les habitudes des femmes qui prennent le bus. Jeudi, sur l'avenue Reforma, les passagères d'un des véhicules "Exclusivo damas" ont pu passer la majeure partie de leur trajet à bavarder ou à se maquiller, au lieu de s'épuiser à repousser des hommes leur portant une attention qu'elles ne recherchaient pas.
Et quand un homme est monté par erreur, elles ont aussitôt commencé à le taquiner. "C'est un monsieur! Il devrait descendre", a lancé Yolanda Altamirano, 64 ans.
Le monsieur a rougi, bafouillé des excuses, puis a ignoré les railleries avant de finir par descendre plusieurs arrêts plus loin.
"Maintenant, il sait comment les femmes se sentent", a estimé Yolanda Altamirano, pas le moins du monde désolée de lui en avoir fait voir de toutes les couleurs.
Les autobus uniquemement réservés aux femmes empruntent pour le moment trois itinéraires très fréquentés dans la journée, mais la ville envisage d'en ajouter 15 en avril, d'après Ariadna Montiel, qui dirige le service des bus. "Les femmes demandaient ce service en raison du harcèlement sexuel, particulièrement le pelotage et les regards concupiscents", explique-t-elle.
Si certains hommes se sont plaints de devoir attendre plus longtemps l'arrivée d'un bus, les femmes, dit-elle, sont "vraiment heureuses. Nous recevons beaucoup d'e-mails et de lettres de leur part".
Juliana Romero, une secrétaire de 49 ans, juge ainsi "fantastique" de ne pas devoir voyager à côté d'hommes. "Quand le bus est bondé, il y aura inévitablement un homme lubrique qui viendra vous embêter", confie-t-elle.
Mexico n'est pas le seul endroit de la planète où des moyens de transport sont uniquement réservés aux femmes. Cette disposition est en vigueur dans des bus ou des métros en Inde, au Brésil et au Japon notamment. La capitale mexicaine a fini par adopter cette mesure face aux plaintes relatives à une discrimination envers les femmes, précise Ariadna Montiel.
Si sept femmes seulement se sont plaintes l'an dernier, Mme Montiel souligne que le nombre des délits a été probablement beaucoup plus élevé, car les Mexicaines protestent rarement ouvertement contre le harcèlement sexuel.
Certaines femmes, comme Maria Elena Sanchez, ont appris à faire face aux attitudes inconvenantes. Cette quadragénaire explique avoir toujours une épingle de couture en guise de protection, afin de "pouvoir se défendre" contre des hommes "grossiers". Et ajoute avoir dû s'en servir à deux reprises au cours de ce seul mois.
Voyager en compagnie de femmes, note-t-elle, lui permet de se sentir plus en sécurité, et de se détendre un peu sur le chemin du travail. "Je ne pense pas que j'utiliserai l'épingle dans ces bus", remarque-t-elle en gloussant. AP