Ce joyau du XVIIe siècle, marquant l'étrave de l'île Saint-Louis, à Paris, avec son jardin suspendu et sa galerie en abside sur la Seine, a été racheté en juillet 2007 par Hamad Ben Khalifa al-Thani, frère de l'émir du Qatar, à Guy de Rothschild (Le Monde des 20, 25 décembre 2008 et 19 janvier).
Voilà deux mois que le débat fait rage sur les travaux que propose de réaliser Alain-Charles Perrot, l'architecte en chef des monuments historiques, sur ce chef-d'oeuvre signé Louis Le Vau, architecte qui a agrandi Versailles. Après la montée au front de la Commission du Vieux Paris et du maire Bertrand Delanoë (PS), il semblerait que des avancées aient été faites sur le projet originel : l'ascenseur qui devait prendre place dans le cabinet au plafond à solives peint de putti et médaillons de Jean-Baptiste Lambert serait déplacé. Et l'ouverture sur le quai pour la sortie d'un parking souterrain serait abandonnée.
Plusieurs points sont toujours au coeur de la controverse : la création d'un cuvelage en béton, sous la cour et le jardin suspendu, au risque de provoquer, en cas de crue de la Seine, une pression très forte sur les fondations du bâtiment. Et de mettre en danger les arbres aux racines mutilées. Henri Gaudin, architecte du Musée Guimet, à Paris, enfonce le clou : "Ce lieu, si élégant, si fin, si fragile : il ne faut pas toucher à sa façon d'arriver à lui."
Si Jean-Michel Leniaud, directeur des études à l'Ecole pratique des hautes études, se réjouit de savoir le charmant escalier néogothique de Lassus sauvé, il s'émeut à l'idée de la disparition de l'atelier aménagé en 1843 pour le prince Czartoryski, dans les combles de l'hôtel Lambert, par le même Lassus, lequel restaurait Notre-Dame de Paris avec Viollet-le-Duc. "Ce fut un haut lieu du romantisme, de la vie littéraire et artistique de la capitale. Il est important d'en conserver le témoignage. Autre "problème grave", pointé par M. Leniaud, qui fait partie de la Commission nationale des monuments historiques, l'installation de salles de bains au-dessus de la galerie d'Hercule peinte par Le Brun, et les travaux d'étanchéité qui modifieraient les planchers.
Si le dossier a évolué dans le bons sens, tout n'est pas acquis. M. Perrot ne manque pas de rappeler que le propriétaire de l'hôtel Lambert, grand amateur d'art, n'a aucune exigence et souhaite une restauration exemplaire. Mais, les options en matière d'aménagement intérieur du décorateur Alberto Pinto vont bien au-delà du souhaitable, alertent encore les experts. Le coût des travaux pourrait doubler le budget de 13 millions d'euros originellement prévu.
Après le vote à main levée des 25 membres de la Commission qui donneront leur avis, la ministre de la culture, Christine Albanel, prendra sa décision, acceptant ou non le projet, avec ou sans modifications.
Source: Yahoo News
Voilà deux mois que le débat fait rage sur les travaux que propose de réaliser Alain-Charles Perrot, l'architecte en chef des monuments historiques, sur ce chef-d'oeuvre signé Louis Le Vau, architecte qui a agrandi Versailles. Après la montée au front de la Commission du Vieux Paris et du maire Bertrand Delanoë (PS), il semblerait que des avancées aient été faites sur le projet originel : l'ascenseur qui devait prendre place dans le cabinet au plafond à solives peint de putti et médaillons de Jean-Baptiste Lambert serait déplacé. Et l'ouverture sur le quai pour la sortie d'un parking souterrain serait abandonnée.
Plusieurs points sont toujours au coeur de la controverse : la création d'un cuvelage en béton, sous la cour et le jardin suspendu, au risque de provoquer, en cas de crue de la Seine, une pression très forte sur les fondations du bâtiment. Et de mettre en danger les arbres aux racines mutilées. Henri Gaudin, architecte du Musée Guimet, à Paris, enfonce le clou : "Ce lieu, si élégant, si fin, si fragile : il ne faut pas toucher à sa façon d'arriver à lui."
Si Jean-Michel Leniaud, directeur des études à l'Ecole pratique des hautes études, se réjouit de savoir le charmant escalier néogothique de Lassus sauvé, il s'émeut à l'idée de la disparition de l'atelier aménagé en 1843 pour le prince Czartoryski, dans les combles de l'hôtel Lambert, par le même Lassus, lequel restaurait Notre-Dame de Paris avec Viollet-le-Duc. "Ce fut un haut lieu du romantisme, de la vie littéraire et artistique de la capitale. Il est important d'en conserver le témoignage. Autre "problème grave", pointé par M. Leniaud, qui fait partie de la Commission nationale des monuments historiques, l'installation de salles de bains au-dessus de la galerie d'Hercule peinte par Le Brun, et les travaux d'étanchéité qui modifieraient les planchers.
Si le dossier a évolué dans le bons sens, tout n'est pas acquis. M. Perrot ne manque pas de rappeler que le propriétaire de l'hôtel Lambert, grand amateur d'art, n'a aucune exigence et souhaite une restauration exemplaire. Mais, les options en matière d'aménagement intérieur du décorateur Alberto Pinto vont bien au-delà du souhaitable, alertent encore les experts. Le coût des travaux pourrait doubler le budget de 13 millions d'euros originellement prévu.
Après le vote à main levée des 25 membres de la Commission qui donneront leur avis, la ministre de la culture, Christine Albanel, prendra sa décision, acceptant ou non le projet, avec ou sans modifications.
Source: Yahoo News