France
30/04/2009 15:34

Défilé du 1er mai très revendicatif en France

Les huit syndicats français veulent faire du 1er mai le troisième round de leur conflit avec Nicolas Sarkozy pour arracher un plan de soutien au pouvoir d'achat, sur fond de montée des violences sociales.



Ils manifesteront dans l'unité, vendredi, le jour de la fête du Travail, une situation inédite selon la CGT, avec l'espoir de dépasser les mobilisations des 29 janvier et 19 mars qui ont réuni entre un et trois millions de manifestants.

"Au total, il y a 283 initiatives, rassemblements et initiatives. C'est du jamais vu en tous cas depuis très longtemps, il faudrait sans doute remonter de plusieurs décennies pour retrouver une mobilisation aussi importante", a déclaré Bernard Thibault, le dirigeant de la CGT, mercredi sur i-Télé.

L'annonce par le gouvernement de son intention de relancer son texte sur le travail le dimanche devrait fournir un nouveau motif de colère aux manifestants, alors que le chômage a poursuivi son envolée en mars.

Le Parti socialiste, qui a retrouvé une certaine pugnacité face à Nicolas Sarkozy, soutient le mouvement syndical mais ses dirigeants ne manifesteront pas ensemble comme prévu.

Son premier secrétaire, Martine Aubry, l'ex-candidate à la présidentielle Ségolène Royal et le maire de Paris, Bertrand Delanoë, devaient défiler ensemble dans le cortège parisien pour donner une image d'unité.

Mais la présidente de Poitou-Charentes a finalement préféré, avec l'accord de la maire de Lille, manifester aux côtés des salariés de Heuliez à Niort, dans les Deux-Sèvres, indique son entourage. Ségolène Royal s'était fortement impliquée dans les tentatives de sauvetage de l'équipementier.

Le dirigeant du NPA Olivier Besancenot manifestera pour sa part en Guadeloupe, à Petit-Canal, un lieu symbolique de l'esclavage. Il rencontrera à cette occasion Elie Domota, le leader du collectif LKP à l'origine de la grève générale de 44 jours qui a paralysé l'île au début de l'année.

Les syndicats cherchent à maintenir la pression tout en calmant le jeu face aux réactions exaspérées à l'annonce de plans sociaux.

Mais des fissures sont apparues dans le front syndical, le "G8" né de la crise qui regroupe les organisations CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU et Solidaires.

Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, voudrait en effet prolonger cette nouvelle journée de manifestations par une grève public-privé de 24 heures pour contraindre le gouvernement à faire des concessions.

Or, François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, a réaffirmé son opposition à une grève "qui ne règlerait pas" les problèmes.

Du coup, les syndicats ne décideront que lundi 4 mai des objectifs, des modalités et du calendrier "des prochaines initiatives".

"Malgré quelques réponses gouvernementales, les organisations syndicales constatent que ni le maintien de l'emploi, ni l'amélioration du pouvoir d'achat, ni la relance économique tournée vers la consommation n'ont fait l'objet de négociations", ont-ils déclaré à l'issue d'une réunion lundi.

Le gouvernement se montre préoccupé par la radicalisation des conflits, une situation qui a poussé l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin à parler de "risque révolutionnaire", des propos jugés "irresponsables" par des dirigeants de l'UMP.

Des ministres ont assuré que les auteurs de séquestrations de cadres et de saccages de locaux seraient poursuivis en justice, mais les syndicats et la gauche réclament la clémence dans le climat lié à la crise.

Selon un sondage TNS Sofres réalisé pour Europe 1 et diffusé mardi, les Français privilégient les modes de revendication traditionnels et seuls 17% soutiennent la séquestration de dirigeants. La négociation est jugée plus efficace (77%) que la grève (68%) pour obtenir satisfaction.

Face aux revendications syndicales, le gouvernement reste ferme et mise pour contenir les tensions sur les mesures déjà annoncées, dont le plan sur l'emploi des jeunes d'un montant de 1,3 milliard d'euros dévoilé vendredi dernier.

"Une grève générale, cela ne résout rien, cela ne crée pas un emploi. Face à la crise, ça ne serait pas un plus, ça serait un moins", a répété le ministre du Travail, Brice Hortefeux.

Source: Reuters via Yahoo News

Awa Diakhate



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