Agée de 76 ans, Aquino avait appris en mars de l'an dernier qu'elle souffrait d'un cancer et elle a subi une chimiothérapie et une opération.
La présidente Gloria Arroyo, actuellement en visite aux Etats-Unis, a décrété un deuil national de dix jours et déclaré dans un message : "Aujourd'hui, les Philippines viennent de perdre un trésor national. Elle a contribué à ce que notre nation connaisse des jours meilleurs".
La famille d'Aquino ne souhaite pas de funérailles nationales et compte l'inhumer dans l'intimité mercredi, aux côtés de son mari Benigno, a déclaré leur fils.
Le président américain Barack Obama lui a rendu hommage: "Son courage, sa détermination et son autorité morale sont une source d'inspiration pour nous et illustrent ce qu'a de meilleur la nation philippine".
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a indiqué de son côté que "Comme des millions de personnes dans le monde entier, Bill (l'ancien président américain Bill Clinton) et moi-même étions inspirés par sa force tranquille et son attachement inébranlable à la justice et à la liberté. Nous nous associons aux Américains et aux Philippins qui rendent hommage à sa vie et honorent sa mémoire".
Vieille rivale d'Aquino, Imelda Marcos, veuve de l'ancien président Ferdinand Marcos, revenue aux Philippines après la mort de son époux en exil, a déclaré: "Maintenant que Cory est près du Seigneur, soyons unis dans la prière pour le peuple philippin".
La famille Aquino a annoncé que l'ancienne présidente était décédée aux premières heures de samedi à l'hôpital où elle avait été admise voici plus d'un mois. Une messe a été dite dans sa chambre peu avant sa mort, et ses cinq enfants étaient à son chevet lorsqu'elle a rendu l'âme. "Notre mère s'est éteinte paisiblement à 03h18 (vendredi à 19h18 GMT) à la suite d'un arrêt cardio-respiratoire", a déclaré à la télévision publique son fils, le sénateur Benigno Aquino Jr.
A l'annonce du décès d'Aquino, des centaines de personnes ont afflué vers sa résidence, déposant des fleurs et des bougies. Nombre d'entre eux ont attaché des rubans jaunes à leurs voitures, ainsi qu'aux arbres près de chez elle.
Plus familièrement appelée Cory par des millions de Philippins, elle fut présidente de 1986 à 1992, succédant au dictateur Ferdinand Marcos renversé par un soulèvement populaire. Corazon Aquino était devenue dirigeante après bien des atermoiements. Ce n'est qu'après l'assassinat de son mari, l'opposant Benigno Aquino, en 1983 à l'aéroport de Manille alors qu'il rentrait d'exil aux Etats-Unis, qu'elle s'était lancée dans l'arène politique.
Accusant Ferdinand Marcos d'avoir commandité l'assassinat, Corazon Aquino avait marché en tête des défilés de protestation. Trois ans plus tard, ce n'est qu'après des hésitations qu'elle s'était portée candidate à la présidence.
"Que diable sais-je du métier de président?", disait-elle avant de relever le défi et de se présenter contre Marcos.
Durant sa présidence, elle dut faire face à une série de tentatives de putsches militaires. Sa ténacité et son courage lui valurent l'admiration de la population, mais le spectre d'une intervention militaire plana sur tout son mandat, qui, outre les bruits de botte, ne fut pas de tout repos: plusieurs catastrophes naturelles, dont l'éruption spectaculaire du volcan Pinatubo en 1991, affectèrent fortement la situation économique.
Fervente catholique, Corazon Aquino s'est tournée fréquemment vers la foi pour l'aider à traverser les passes difficiles de sa carrière politique.
"A aucun moment je n'ai douté que Dieu m'aiderait(...). Si ce doit être le moment de mourir, alors qu'il en soit ainsi", avait-elle déclaré lorsque des soldats mutinés pilonnaient le palais présidentiel au mortier, en 1987. "Je n'ai pas toujours gagné, mais je n'ai jamais esquivé un combat", déclarait-elle en 1992 avant de transmettre les rênes du pouvoir à son successeur, l'ex-ministre de la Défense Fidel Ramos.
Sous sa présidence, elle supervisa la rédaction d'une nouvelle Constitution qui limitait à un mandat de six ans l'exercice du pouvoir par le chef de l'Etat.
Née le 25 janvier 1933 dans une ville agricole de la province de Tarlac, au nord de la capitale Manille, Corazon Sumulong Cojuangco était le sixième de huit enfants d'une famille aisée, sino-philippine, qui possédait une plantation de sucre et une banque.
Après des études qui la conduisirent à New York vers 1953, elle épousa Benigno Aquino, étoile montante de la politique philippine, dont elle eut cinq enfants - quatre filles et un fils. Jeté en prison par Marcos, Benigno Aquino fut ensuite contraint à partir en exil.
Après son retrait de la présidence en 1992, celle que le magazine Time avait sacrée "femme de l'année" en 1986 se plaça à la tête d'un mouvement de protestation, en 1997, pour empêcher son successeur d'amender la Constitution afin d'autoriser plus d'un mandat présidentiel. En 2001, elle contribua au renversement du gouvernement du président Joseph Estrada, accusé de corruption et de mauvaise gestion. En 2005, elle avait réclamé la démission de la présidente Gloria Arroyo.
L'an dernier, juste avant Noël, elle s'était publiquement excusée pour avoir contribué à la chute d'Estrada. "Nous faisons tous des erreurs, s'il vous plaît, pardonnez-moi", disait-elle. Estrada, naguère son implacable ennemi, dira de ces excuses : "Ce fut le meilleur cadeau de Noël qu'on m'ait jamais fait".
Source: Reuters via Yahoo News
La présidente Gloria Arroyo, actuellement en visite aux Etats-Unis, a décrété un deuil national de dix jours et déclaré dans un message : "Aujourd'hui, les Philippines viennent de perdre un trésor national. Elle a contribué à ce que notre nation connaisse des jours meilleurs".
La famille d'Aquino ne souhaite pas de funérailles nationales et compte l'inhumer dans l'intimité mercredi, aux côtés de son mari Benigno, a déclaré leur fils.
Le président américain Barack Obama lui a rendu hommage: "Son courage, sa détermination et son autorité morale sont une source d'inspiration pour nous et illustrent ce qu'a de meilleur la nation philippine".
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a indiqué de son côté que "Comme des millions de personnes dans le monde entier, Bill (l'ancien président américain Bill Clinton) et moi-même étions inspirés par sa force tranquille et son attachement inébranlable à la justice et à la liberté. Nous nous associons aux Américains et aux Philippins qui rendent hommage à sa vie et honorent sa mémoire".
Vieille rivale d'Aquino, Imelda Marcos, veuve de l'ancien président Ferdinand Marcos, revenue aux Philippines après la mort de son époux en exil, a déclaré: "Maintenant que Cory est près du Seigneur, soyons unis dans la prière pour le peuple philippin".
La famille Aquino a annoncé que l'ancienne présidente était décédée aux premières heures de samedi à l'hôpital où elle avait été admise voici plus d'un mois. Une messe a été dite dans sa chambre peu avant sa mort, et ses cinq enfants étaient à son chevet lorsqu'elle a rendu l'âme. "Notre mère s'est éteinte paisiblement à 03h18 (vendredi à 19h18 GMT) à la suite d'un arrêt cardio-respiratoire", a déclaré à la télévision publique son fils, le sénateur Benigno Aquino Jr.
A l'annonce du décès d'Aquino, des centaines de personnes ont afflué vers sa résidence, déposant des fleurs et des bougies. Nombre d'entre eux ont attaché des rubans jaunes à leurs voitures, ainsi qu'aux arbres près de chez elle.
Plus familièrement appelée Cory par des millions de Philippins, elle fut présidente de 1986 à 1992, succédant au dictateur Ferdinand Marcos renversé par un soulèvement populaire. Corazon Aquino était devenue dirigeante après bien des atermoiements. Ce n'est qu'après l'assassinat de son mari, l'opposant Benigno Aquino, en 1983 à l'aéroport de Manille alors qu'il rentrait d'exil aux Etats-Unis, qu'elle s'était lancée dans l'arène politique.
Accusant Ferdinand Marcos d'avoir commandité l'assassinat, Corazon Aquino avait marché en tête des défilés de protestation. Trois ans plus tard, ce n'est qu'après des hésitations qu'elle s'était portée candidate à la présidence.
"Que diable sais-je du métier de président?", disait-elle avant de relever le défi et de se présenter contre Marcos.
Durant sa présidence, elle dut faire face à une série de tentatives de putsches militaires. Sa ténacité et son courage lui valurent l'admiration de la population, mais le spectre d'une intervention militaire plana sur tout son mandat, qui, outre les bruits de botte, ne fut pas de tout repos: plusieurs catastrophes naturelles, dont l'éruption spectaculaire du volcan Pinatubo en 1991, affectèrent fortement la situation économique.
Fervente catholique, Corazon Aquino s'est tournée fréquemment vers la foi pour l'aider à traverser les passes difficiles de sa carrière politique.
"A aucun moment je n'ai douté que Dieu m'aiderait(...). Si ce doit être le moment de mourir, alors qu'il en soit ainsi", avait-elle déclaré lorsque des soldats mutinés pilonnaient le palais présidentiel au mortier, en 1987. "Je n'ai pas toujours gagné, mais je n'ai jamais esquivé un combat", déclarait-elle en 1992 avant de transmettre les rênes du pouvoir à son successeur, l'ex-ministre de la Défense Fidel Ramos.
Sous sa présidence, elle supervisa la rédaction d'une nouvelle Constitution qui limitait à un mandat de six ans l'exercice du pouvoir par le chef de l'Etat.
Née le 25 janvier 1933 dans une ville agricole de la province de Tarlac, au nord de la capitale Manille, Corazon Sumulong Cojuangco était le sixième de huit enfants d'une famille aisée, sino-philippine, qui possédait une plantation de sucre et une banque.
Après des études qui la conduisirent à New York vers 1953, elle épousa Benigno Aquino, étoile montante de la politique philippine, dont elle eut cinq enfants - quatre filles et un fils. Jeté en prison par Marcos, Benigno Aquino fut ensuite contraint à partir en exil.
Après son retrait de la présidence en 1992, celle que le magazine Time avait sacrée "femme de l'année" en 1986 se plaça à la tête d'un mouvement de protestation, en 1997, pour empêcher son successeur d'amender la Constitution afin d'autoriser plus d'un mandat présidentiel. En 2001, elle contribua au renversement du gouvernement du président Joseph Estrada, accusé de corruption et de mauvaise gestion. En 2005, elle avait réclamé la démission de la présidente Gloria Arroyo.
L'an dernier, juste avant Noël, elle s'était publiquement excusée pour avoir contribué à la chute d'Estrada. "Nous faisons tous des erreurs, s'il vous plaît, pardonnez-moi", disait-elle. Estrada, naguère son implacable ennemi, dira de ces excuses : "Ce fut le meilleur cadeau de Noël qu'on m'ait jamais fait".
Source: Reuters via Yahoo News