J’ai du mal à croire, à propos de l’euthanasie, à l’image idyllique qu’on veut nous donner d’une équipe médicale, d’une famille entourant un mourant qui partirait vers l’au-delà dans la sérénité. C’est une autre image qui s’impose à moi: celle des déficits des comptes sociaux qui nous entraineraient, si ce n’est déjà fait, volontairement ou non, vers le suicide social assisté.
Je vous laisse imaginer en quoi cela consisterait : les menaces de radiation par le Pôle Emploi, le fait qu’on nous jette à la gueule le système social qui coûterait cher etc.
L’analogie que je fais n’est certainement pas pertinente au premier degré. Et les équipes médicales, dans leur grande majorité, conservent de nobles desseins. Mais, à y réfléchir, des mécanismes économiques et sociaux sont sur le point de déclencher l’exclusion de n’importe qui du simple fait que ce n’importe qui se sentirait inemployable. Si donc nous ne sommes que des objets de consommation et de production, si donc l’euthanasie dont la définition serait de «pratiquer une action ou une omission destinée à provoquer la mort d’un individu atteint d’une maladie incurable qui inflige une souffrance physique ou morale que la médecine n’est pas capable de rendre supportable par le patient», alors l’exclusion sociale provoque une douleur morale, psychique et la médecine n’y peut rien ou pas grand-chose. A tenter une définition de la mort sociale ou du suicide, nous en arrivons, faute de convaincre ceux qui nous gouvernent que la priorité est à la vie, à l’humain d’abord, à accepter de fait que la mort sociale soit organisée, encadrée, pour la rendre la plus douce possible.
Dans ce cas, qu’est-ce que la médecine pourrait faire? Tout comme pour l’euthanasie physique, pas grand-chose, sinon fournir à ceux qui nous administrent les moyens techniques de faire mourir dans le sommeil. C’est ainsi que la société pourrait s’endormir, ne pas évoluer, enrayer le progrès et l’élévation socio-culturelle pour consacrer le fait que, lorsque nous ne sommes ni objets de consommation, ni objets de production, nous ne sommes rien.
Je vous laisse imaginer en quoi cela consisterait : les menaces de radiation par le Pôle Emploi, le fait qu’on nous jette à la gueule le système social qui coûterait cher etc.
L’analogie que je fais n’est certainement pas pertinente au premier degré. Et les équipes médicales, dans leur grande majorité, conservent de nobles desseins. Mais, à y réfléchir, des mécanismes économiques et sociaux sont sur le point de déclencher l’exclusion de n’importe qui du simple fait que ce n’importe qui se sentirait inemployable. Si donc nous ne sommes que des objets de consommation et de production, si donc l’euthanasie dont la définition serait de «pratiquer une action ou une omission destinée à provoquer la mort d’un individu atteint d’une maladie incurable qui inflige une souffrance physique ou morale que la médecine n’est pas capable de rendre supportable par le patient», alors l’exclusion sociale provoque une douleur morale, psychique et la médecine n’y peut rien ou pas grand-chose. A tenter une définition de la mort sociale ou du suicide, nous en arrivons, faute de convaincre ceux qui nous gouvernent que la priorité est à la vie, à l’humain d’abord, à accepter de fait que la mort sociale soit organisée, encadrée, pour la rendre la plus douce possible.
Dans ce cas, qu’est-ce que la médecine pourrait faire? Tout comme pour l’euthanasie physique, pas grand-chose, sinon fournir à ceux qui nous administrent les moyens techniques de faire mourir dans le sommeil. C’est ainsi que la société pourrait s’endormir, ne pas évoluer, enrayer le progrès et l’élévation socio-culturelle pour consacrer le fait que, lorsque nous ne sommes ni objets de consommation, ni objets de production, nous ne sommes rien.