Bonne Année!
Malheureusement, on a beau s'enterrer sous les cadeaux et se péter la fiole en deux, ça n'empêche pas le monde de tourner. Or, le monde, ces temps-ci, tourne plutôt mal.
Surtout au Darfour.
Le confort et l'indifférence
Le Darfour est une région située à l'ouest du Soudan, dans le désert du Sahara.
Depuis 2003, le gouvernement soudanais mène une campagne de purification ethnique destinée à massacrer les tribus noires africaines. Résultat : plus de 350 000 morts et 2,5 millions de personnes chassées de leur terre.
Dans les environs du camp de Kalma, le plus gros camp de réfugiés du monde, les femmes et les filles sont systématiquement violées. Selon l'organisme Urgence Darfour, le nombre d'agressions sexuelles est passé de dix par mois à dix par jour.
Les milices de l'armée soudanaise pillent les villages du Darfour, violent les femmes dès l'âge de huit ans, castrent les jeunes hommes, brûlent les villageois vivants, incendient les maisons, empoisonnent les puits...
Ce génocide monstrueux -- le premier du XXIe siècle -- se déroule à la face du monde dans une indifférence scandaleuse.
Ce qui se passe là-bas est horrible, épouvantable.
Or, nous n'en parlons presque pas, trop occupés que nous sommes à chasser les terroristes en Irak et en Afghanistan.
«On ne savait pas...»
Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, quand les soldats américains, britanniques, russes et canadiens ont découvert les camps de la mort, le monde a dit : «Plus jamais ça.» Or, «ça» s'est reproduit maintes et maintes fois au cours des soixante dernières années.
En ex-Yougoslavie. Au Tibet. Au Rwanda. Et maintenant au Darfour.
Au moins, dans les années 40, le monde avait une excuse : on ne savait pas. On ne connaissait pas l'existence de ces camps. Même les fermiers qui vivaient à côté de ces usines de destruction ignoraient à quoi elles servaient.
Mais aujourd'hui, cette excuse ne tient plus. Le monde est un village. Que dis-je ! un triplex...
Grâce aux satellites de surveillance qui flottent autour du globe, on peut voir combien de poils vous avez au menton.
On a maintenant des réseaux d'information continue qui fonctionnent huit jours sur sept, vingt-cinq heures sur vingt-quatre. Nous sommes inondés d'information, l'information nous sort par les trous du nez, et nous ne savons pas ce qui se passe au Darfour ?
Come on...
Une indignation sélective
Nos gouvernants disent qu'ils n'acceptent pas les violations des droits humains. C'est pour cela qu'ils envoient des troupes en Irak (où sévissait l'ex-dictateur Saddam Hussein) et en Afghanistan (où rôdent les talibans).
O.K., parfait.
Mais que fait-on pour le Soudan ? Et pourquoi sommes-nous copains comme cochons avec la Chine, un pays qui se fout des droits de la personne comme de son premier bol de riz ?
Y aurait-il deux sortes de crimes contre l'humanité, deux sortes de victimes, deux sortes de bourreaux ?
Désolé de casser votre party, mais il fallait que j'écrive sur le sujet.
Paix sur la Terre, comme on dit.
Enfin, sur une partie de la Terre. La bonne.
source "Canoé"
Surtout au Darfour.
Le confort et l'indifférence
Le Darfour est une région située à l'ouest du Soudan, dans le désert du Sahara.
Depuis 2003, le gouvernement soudanais mène une campagne de purification ethnique destinée à massacrer les tribus noires africaines. Résultat : plus de 350 000 morts et 2,5 millions de personnes chassées de leur terre.
Dans les environs du camp de Kalma, le plus gros camp de réfugiés du monde, les femmes et les filles sont systématiquement violées. Selon l'organisme Urgence Darfour, le nombre d'agressions sexuelles est passé de dix par mois à dix par jour.
Les milices de l'armée soudanaise pillent les villages du Darfour, violent les femmes dès l'âge de huit ans, castrent les jeunes hommes, brûlent les villageois vivants, incendient les maisons, empoisonnent les puits...
Ce génocide monstrueux -- le premier du XXIe siècle -- se déroule à la face du monde dans une indifférence scandaleuse.
Ce qui se passe là-bas est horrible, épouvantable.
Or, nous n'en parlons presque pas, trop occupés que nous sommes à chasser les terroristes en Irak et en Afghanistan.
«On ne savait pas...»
Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, quand les soldats américains, britanniques, russes et canadiens ont découvert les camps de la mort, le monde a dit : «Plus jamais ça.» Or, «ça» s'est reproduit maintes et maintes fois au cours des soixante dernières années.
En ex-Yougoslavie. Au Tibet. Au Rwanda. Et maintenant au Darfour.
Au moins, dans les années 40, le monde avait une excuse : on ne savait pas. On ne connaissait pas l'existence de ces camps. Même les fermiers qui vivaient à côté de ces usines de destruction ignoraient à quoi elles servaient.
Mais aujourd'hui, cette excuse ne tient plus. Le monde est un village. Que dis-je ! un triplex...
Grâce aux satellites de surveillance qui flottent autour du globe, on peut voir combien de poils vous avez au menton.
On a maintenant des réseaux d'information continue qui fonctionnent huit jours sur sept, vingt-cinq heures sur vingt-quatre. Nous sommes inondés d'information, l'information nous sort par les trous du nez, et nous ne savons pas ce qui se passe au Darfour ?
Come on...
Une indignation sélective
Nos gouvernants disent qu'ils n'acceptent pas les violations des droits humains. C'est pour cela qu'ils envoient des troupes en Irak (où sévissait l'ex-dictateur Saddam Hussein) et en Afghanistan (où rôdent les talibans).
O.K., parfait.
Mais que fait-on pour le Soudan ? Et pourquoi sommes-nous copains comme cochons avec la Chine, un pays qui se fout des droits de la personne comme de son premier bol de riz ?
Y aurait-il deux sortes de crimes contre l'humanité, deux sortes de victimes, deux sortes de bourreaux ?
Désolé de casser votre party, mais il fallait que j'écrive sur le sujet.
Paix sur la Terre, comme on dit.
Enfin, sur une partie de la Terre. La bonne.
source "Canoé"