Les parents
Ils sont en première ligne et souvent accusés de ne pas remplir leur rôle. À l’automne 2005, un sondage CSA pour La Croix révélait que, pour 69 % des Français, « le contrôle insuffisant des parents sur leurs enfants » était la principale explication à la flambée de violence dans les banlieues (1).
Georges Kritchmar, éducateur spécialisé de l’aide sociale à l’enfance du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), estime cependant que « la majorité des parents arrivent à faire face dans les quartiers sensibles, même si on ne parle pas d’eux. Ils exercent leur autorité, avec de belles réussites : il y a des élites qui ont grandi en banlieue, il ne faut pas l’oublier », tient à rappeler ce thérapeute familial.
Georges Kritchmar n’en est pas moins conscient des difficultés rencontrées par certains parents, dont l’influence est mise à mal. Pour des raisons sociales, tout d’abord. « Nous rencontrons beaucoup de mères seules qui travaillent, avec des temps de transport très longs. Leur présence à la maison est réduite de ce fait », souligne l’éducateur, en rappelant que les bandes qui sévissent dans les cités « sont très prédatrices ».
Il évoque aussi la difficulté de certains pères, licenciés au moment des chocs pétroliers, qui ont «perdu leur statut de chef de famille» en même temps que leur statut social. De son côté, Ana Cislaghi, qui dirige la maison des parents de Bobigny, parle de chocs de culture et de générations. Souvent en forme de paradoxe.
« Beaucoup de parents se veulent autoritaires et tentent de reproduire, vis-à-vis de leurs enfants, les méthodes d’éducation très strictes qu’ils ont eux-mêmes subies. Cela produit souvent l’effet inverse, avec des jeunes en rupture, qui dès 14 ou 15 ans, rejettent l’autorité parentale. »Après les violences de 2005, beaucoup de parents ont confié à Ana Cislaghi la crainte que leur enfant leur échappe. « Cette peur est très pressante. Je ne connais pas de parents indifférents, qui ne soient pas soucieux de leurs enfants. Mais des parents qui n’y arrivent pas, oui. » Jusqu’à abdiquer, parfois, parce qu’ils ne trouvent plus leur place.
« Notre rôle, c’est souvent de les revaloriser et d’être des médiateurs avec les institutions comme l’école ou la justice, quand il y a incompréhension », conclut Georges Kritchmar. À la maison des parents de Bobigny, on travaille justement sur cet aspect, afin de replacer les parents dans leur rôle.
Lire la suite: http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2321617&rubId=788
Georges Kritchmar, éducateur spécialisé de l’aide sociale à l’enfance du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), estime cependant que « la majorité des parents arrivent à faire face dans les quartiers sensibles, même si on ne parle pas d’eux. Ils exercent leur autorité, avec de belles réussites : il y a des élites qui ont grandi en banlieue, il ne faut pas l’oublier », tient à rappeler ce thérapeute familial.
Georges Kritchmar n’en est pas moins conscient des difficultés rencontrées par certains parents, dont l’influence est mise à mal. Pour des raisons sociales, tout d’abord. « Nous rencontrons beaucoup de mères seules qui travaillent, avec des temps de transport très longs. Leur présence à la maison est réduite de ce fait », souligne l’éducateur, en rappelant que les bandes qui sévissent dans les cités « sont très prédatrices ».
Il évoque aussi la difficulté de certains pères, licenciés au moment des chocs pétroliers, qui ont «perdu leur statut de chef de famille» en même temps que leur statut social. De son côté, Ana Cislaghi, qui dirige la maison des parents de Bobigny, parle de chocs de culture et de générations. Souvent en forme de paradoxe.
« Beaucoup de parents se veulent autoritaires et tentent de reproduire, vis-à-vis de leurs enfants, les méthodes d’éducation très strictes qu’ils ont eux-mêmes subies. Cela produit souvent l’effet inverse, avec des jeunes en rupture, qui dès 14 ou 15 ans, rejettent l’autorité parentale. »Après les violences de 2005, beaucoup de parents ont confié à Ana Cislaghi la crainte que leur enfant leur échappe. « Cette peur est très pressante. Je ne connais pas de parents indifférents, qui ne soient pas soucieux de leurs enfants. Mais des parents qui n’y arrivent pas, oui. » Jusqu’à abdiquer, parfois, parce qu’ils ne trouvent plus leur place.
« Notre rôle, c’est souvent de les revaloriser et d’être des médiateurs avec les institutions comme l’école ou la justice, quand il y a incompréhension », conclut Georges Kritchmar. À la maison des parents de Bobigny, on travaille justement sur cet aspect, afin de replacer les parents dans leur rôle.
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