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27/10/2007 19:27

DARFOUR: Négociation en Libye entre les 'rebelles' et le Soudan

Une conférence de paix sans les principaux rebelles du Darfour


SYRTE, Libye - Plusieurs groupes rebelles du Darfour et le gouvernement soudanais ont entamé samedi en Libye des négociations visant à mettre fin au conflit qui sévit depuis 2003 dans cette région de l'ouest du Soudan


Le gouvernement soudanais a annoncé un cessez-le-feu immédiat et unilatéral à l'ouverture de cette réunion parrainée par l'Onu et l'Union africaine, mais boycottée par trois des principales factions rebelles.

Le Mouvement justice et égalité (JEM), l'Armée de libération du Soudan-Unité et le fondateur d'une fondateur d'une autre faction de l'ALS, Abdel Wahed Mohamed el Nour, ne sont pas représentés à Syrte.

Le JEM et l'ALS-Unité représentent la plus grande menace militaire pour le gouvernement soudanais, et Nour jouit d'un important soutien parmi la population du Darfour.

Selon des analystes, leur absence à Syrte voue quasiment la conférence à l'échec.

"Les espoirs du peuple du Darfour reposent sur vous", a déclaré le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon dans un message adressé de New York aux participants à la réunion.

"Ce ne sera ni facile ni nécessairement rapide. Il faudra que toutes les parties fassent des compromis douloureux", a-t-il ajouté.

A l'ouverture de la réunion, le représentant de Khartoum, le conseiller présidentiel Nafie Ali Naife a annoncé un cessez-le-feu unilatéral et immédiat de la part des forces gouvernementales.

Auparavant, le ministre soudanais des Relations extérieures, Al Samani Al Wassila, avait déclaré à des journalistes à Syrte: "Nous désirons profondément trouver une solution. Ils (les rebelles) devraient faire connaître leurs revendications au gouvernement. Leurs revendications doivent être objectives et raisonnables. Nous venons ici l'esprit ouvert pour les écouter."

Le gouvernement du Soudan a envoyé une grosse délégation. Une demi-douzaine de factions rebelles étaient représentées. Les Etats-Unis, la Ligue arabe, la Chine, l'Erythrée, la Grande-Bretagne et la Russie ont également envoyé des délégations.

LE PRÉCÉDENT D'ABUJA

La conférence vise une nouvelle fois à produire un accord de paix, après celle de 2006 à Abuja, où l'Union africaine avait obtenu la signature d'un cessez-le-feu par le gouvernement et une faction rebelle - sur trois - participant aux négociations.

Cet accord n'avait eu aucun effet positif sur le terrain et avait abouti à la scission en dizaines de factions difficilement contrôlables des principaux groupes rebelles.

Selon des experts internationaux, 200.000 personnes ont trouvé la mort depuis que les rebelles du Darfour ont pris les armes contre le gouvernement central, en 2003, l'accusant de négliger leur région, vaste comme la France.

Le gouvernement soudanais accuse les médias occidentaux d'exagérer l'ampleur de la crise - une catastrophe humanitaire, selon l'Onu - et avance le chiffre de 9.000 morts.

Des analystes craignent qu'en l'absence des principaux groupes rebelles à la table des négociations la conférence ne débouche sur un résultat similaire à celui des pourparlers d'Abuja.

Le négociateur en chef du JEM, Ahmed Tugod Lissan, a expliqué vendredi à Reuters que son mouvement et l'ALS-Unité avaient décidé de ne pas aller à Syrte car les médiateurs n'ont pas invité selon lui les "parties qui devraient vraiment participer au processus de paix".

Pour Alex de Waal, un expert du Darfour, le retrait du JEM et de l'ALS-Unité est un "très gros coup dur".

"Un processus (de paix) peut être initié mais après Abuja il était essentiel que tout accord implique tout le monde. Aucun processus ne réussira en l'absence du JEM et de l'ALS-Unité", a-t-il dit.


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