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20/10/2007 18:34

Cuba: le processus électoral dès dimanche

Les Cubains entament dimanche un long processus électoral

Les Cubains votent dimanche, première étape d'un cycle électoral qui s'achèvera par la désignation de leur président et pourrait mettre fin au suspense autour du maintien de Fidel Castro à la tête de l'Etat.


Eloigné du pouvoir depuis le 31 juillet 2006 à la suite d'une opération intestinale, le vieux leader cubain n'a, en principe, cédé la présidence à son frère Raul que de manière provisoire.

Dans un article publié samedi par la presse officielle cubaine, Fidel Castro a loué le système électoral comme étant l'"antithèse" des élections américaines, entachées selon lui par "la fraude, les manipulations, la discrimination ethnique et même la violence".

"Nos élections sont l'antithèse de celles qui se déroulent aux Etats-Unis (...). Là-bas, le plus important, c'est d'être riche ou de compter sur l'aide de fonds importants", affirme-t-il.

"Pour être élu (aux Etats-Unis), il faut des centaines de millions qui viennent des grands monopoles. Un candidat peut être élu avec une minorité de voix au niveau national", ajoute Fidel Castro, notant que "de moins en moins d'électeurs se rendent aux urnes".

En vigueur depuis 1976, le système dit du "pouvoir populaire", mis en place par le parti communiste cubain qui ne présente officiellement aucun candidat, prévoit d'abord l'élection au vote direct et à bulletin secret de près de 15.000 délégués aux 169 Assemblées municipales du pays.

Plus de 8,3 millions d'électeurs, âgés de plus de 16 ans, sont appelés aux urnes à cette occasion.

Le scrutin, prévu sur deux tours les 21 et 28 octobre, devrait être suivi en avril 2008 de la désignation des délégués des 14 Assemblées provinciales ainsi que des 600 députés du parlement national.

L'ensemble de ces élus nommeront, à leur tour, les trente et un membres du Conseil d'Etat, c'est-à-dire le gouvernement cubain, présidé depuis son instauration par Fidel Castro.

Ce marathon électoral pourrait déboucher sur l'annonce officielle de la succession du "lider maximo" mais aussi sur un statu quo, avec le maintien du gouvernement provisoire.

Selon les observateurs, Fidel Castro ne reviendra sans doute pas au pouvoir, se retranchant désormais dans un rôle de "gardien" de la révolution, tandis que son frère continuera d'impulser progressivement des changements économiques dans l'île.

Depuis sa convalescence, Fidel Castro, apparu dimanche dernier dans le programme télévisé de son allié vénézuélien Hugo Chavez, se consacre à son activité de "chroniqueur", faisant publier dans la presse officielle ses "réflexions" sur l'actualité.

Partisan de Fidel Castro, Felipe Perez, un habitant du quartier Miramar, assure: "Avec notre vote massif, nous allons aider le Comandante à récupérer".

Mais au-delà du cas de Castro, les Cubains attendent du gouvernement qu'il améliore leurs conditions de vie en s'attaquant aux bas salaires, au manque de transport ou de logements.

"Je vais aller voter tôt afin d'en terminer avec ça. Je n'ai pas envie qu'ils viennent frapper à ma porte ou d'être fichée. Ce n'est pas que je croie que les choses vont changer", dit à l'AFP une étudiante en droit de 28 ans.

La dissidence cubaine a qualifié de "farce" le processus électoral, vanté par les autorités comme le système le plus démocratique au monde malgré les critiques venues des Etats-Unis ou d'Europe.

"Cela continue d'être le même modèle de vote sous un régime totalitaire qui ne cherche qu'à se reproduire et à se légitimer lui-même", a déclaré à l'AFP Elizardo Sanchez, président de la Commission cubaine pour les droits de l'homme et la réconciliation nationale (CCDHRN, illégale mais tolérée).

Selon Tom Casey, porte-parole adjoint du département d'Etat américain, ces élections "ne permettent pas aux gens de choisir mais seulement (...) de ratifier le contrôle de l'actuelle dictature, que ce soit Fidel ou Raul Castro".


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