France
24/07/2015 22:53

Crise agricole: quelles réponses?

En Europe, le monde agricole est en crise mais pas la consommation de produits alimentaires. On surconsomme et on jette environ un tiers de la nourriture produite. Les éleveurs, les producteurs de lait et les agriculteurs ont manifesté tout au long de la semaine pour se faire entendre par le Gouvernement. Les intérêts des différents intervenants de la filière alimentaire étant contraires, aucune solution satisfaisante et durable ne peut être mise en œuvre. Pour atténuer les tensions, le Gouvernement a débloqué en urgence 600 millions d’euros pour les éleveurs. Revue de presse:



Crise de l’élevage: l’écrasante responsabilité des politiques dans la persistance des problèmes de l’agriculture
Faisons un détour historique : toutes les grandes puissances sont toujours intervenues dans la régulation de l’offre de nourriture et la conquête de leur indépendance alimentaire, depuis les empereurs de Chine ou romains, les pharaons égyptiens, jusqu’aux pères de l’Europe agricole après la guerre. En effet le niveau de la production est très fluctuant : sécheresses, inondations, canicules, grêle, maladies, etc. le rendent très incertain. De l’autre côté chacun entend bien manger tous les jours ! Si on ne fait rien, on a des années de surproduction où les prix s’effondrent et les paysans font faillite, suivies d’années de pénuries où les prix montent rapidement et où on a faim en ville. Ce système est maintenant mondialisé, et nos politiques espèrent que les échanges internationaux puissent le réguler. (atlantico.fr)

Crise agricole: vers une solution européenne?
Stéphane Le Foll a annoncé jeudi qu'un conseil des ministres de l'Agriculture européens serait convoqué en septembre. Les éleveurs plaident pour une régulation accrue du marché agricole européen. Plan d’urgence doté de plus de 600 millions d’euros, service après-vente assuré par le président de la République, succession de réunions avec les représentants du monde agricole. Stéphane Le Foll multiplie depuis quelques jours les signaux d’apaisement en direction des éleveurs. Pas assez pourtant à entendre les agriculteurs, qui promettent de poursuivre la mobilisation faute de solutions durables apportées par l’exécutif. (liberation.fr)

Marc Dufumier : "Il faut revenir à une agriculture artisanale"
Marc Dufumier est agronome et professeur émérite à l'AgroParis Tech.
Que pensez-vous des mesures que le gouvernement va mettre en place ?
- Ces mesures servent de rustine. Ce n’est que du court terme. Elles permettent de régler un problème conjoncturel et non les difficultés de fond. Le gouvernement empêche seulement des débordements. Il fait en sorte que les agriculteurs n’en viennent pas à brûler des préfectures.  
Quelles seraient les "solutions alternatives" ?
- Il faut valoriser la qualité à la quantité, revenir à une agriculture artisanale. Certes, le rendement va diminuer mais les agriculteurs auront plus de valeur ajoutée, et ce marché est rémunérateur. Pour y parvenir, la Politique agricole commune doit être réorientée. (tempsreel.nouvelobs.com)

Bruxelles se défend de participer du malaise des éleveurs français
La nouvelle politique agricole commune n’est pas en cause dans le conflit concernant les éleveurs français, mais plutôt les dysfonctionnements de la filière de la viande dans l’hexagone, a estimé, mercredi 22 juillet, le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici. « Au contraire, la PAC est un encouragement, un facilitateur parce qu’elle contient notamment de nouveaux outils, comme la négociation collective, par exemple dans le domaine de la filière bovine, ce qui vise à renforcer la capacité de négociation des éleveurs vis-à-vis des autres maillons de la chaîne », a expliqué le commissaire français. (lemonde.fr)

Henri Vario-Nouioua



Lu 592 fois




Flashback :