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29/04/2009 21:04

Contraction sans précédent du PIB espagnol

L'Espagne a subi au premier trimestre 2009 sa pire contraction économique depuis la Seconde Guerre mondiale, la récession mondiale et l'effondrement de l'immobilier ayant provoqué une flambée du chômage, montrent les prévisions actualisées publiées mercredi par la banque centrale.



Le PIB espagnol devrait, en temps normal, s'être contracté de 2,9% en rythme annuel au premier trimestre, après -0,7% au quatrième trimestre 2008, et de 1,8% d'un trimestre sur l'autre (-1% au T4 2008), tandis que le taux de chômage a atteint 17,4%, de loin le plus élevé de l'Union européenne, la Banque d'Espagne, dans son rapport mensuel publié mercredi.

Ces projections sont conformes à celles du secteur privé et les économistes pensent que le premier trimestre pourrait constituer le sommet de la récession en Espagne, laquelle devrait se poursuivre jusqu'à l'an prochain.

Une première estimation officielle du PIB du premier trimestre sera publiée le 14 mai par l'institut national de la statistique INE.

"Nous avons touché le fond, dans le sens où nous avons atteint les taux de contraction les pires", commente Angel Laborda, économiste de FUNCAS, un consultant des caisses d'épargne.

La banque centrale explique que les difficultés économiques de l'Espagne, parties du BTP, se sont propagés aux services durant le premier trimestre et que "les premiers mois de 2009 ont montré une intensification de la tendance récessionniste observée à la fin 2008".

La demande intérieure de l'Espagne a chuté de 4,9% annuellement au premier trimestre et le résultat économique de cette période aurait été encore pire s'il n'y avait pas eu une forte baisse des importations, qui a atténué l'impact du déficit commercial sur le PIB.

La Banque d'Espagne ne voit pas de retour à la croissance avant la fin 2010 car le pays devra à la fois se remettre de la crise mondiale et d'une crise intérieure provoquée par la chute du secteur de la construction, qui avait connu dix ans d'activité intensive.

L'institut d'émission, à l'image du FMI et de la plupart des économistes, recommande de tirer parti de la conjoncture actuelle pour engager des réformes structurelles d'envergure afin de doper la productivité et de réduire la dépendance de l'économie aux millions d'emplois à faible qualification.

Jusqu'à présent, le président du gouvernement Jose Luis Zapatero estime que le moment d'une réforme économique radicale n'est pas venu et il a choisi la voie des projets d'investissement publics pour relancer la machine économique.

Le déficit du secteur public approchera des 9% du PIB en 2010, soit trois fois le plafond admis par la Banque centrale européenne, et, estime la Banque d'Espagne, le gouvernement ne dispose que d'une marge de manœuvre budgétaire limitée pour financer la relance.

La récession a eu également pour conséquence que l'Espagne a connu en mars sa première inflation négative depuis 1952 mais pour autant la Banque d'Espagne n'anticipe pas de déflation sur le long terme.

Elle explique que cette contraction de l'inflation doit se mesure à l'aune de prix pétroliers particulièrement élevés au premier semestre 2008. "On ne peut conclure de cela que l'économie espagnole connaîtra une situation de baisse des prix généralisée, et pas davantage que la prochaine étape sera une spirale déflationniste".



Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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