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04/11/2008 16:55

Commerzbank accepte les remèdes proposés par l'Etat

La Commerzbank vient d'ouvrir la première brèche dans le front que les banques allemandes tenaient jusqu'ici face au gouvernement. Elle a accepté l'apport de 8,2 milliards d'euros à son capital, ainsi que la caution de l'Etat pour 15 milliards d'euros de dette



Mais le tout en contrepartie d'engagements drastiques sur la politique de rémunération des dirigeants et des actionnaires.

Au troisième trimestre, la Commerzbank a enregistré une perte nette de 285 millions d'euros, là où en 2007 elle réalisait un profit de 339 millions. Elle a notamment perdu 357 millions dans la faillite de la Lehman Brothers, et 232 autres millions liés aux délais de paiement accordés à l'Islande. L'urgence d'une recapitalisation se faisait pressante : les marchés ont maintenant une véritable aversion pour le risque, et d'autres banques avaient relevé leur ratio de solvabilité bancaire.

La Commerzbank doit renforcer son assise, d'autant qu'elle a à digérer l'intégration de la Dresdner. Grâce aux capitaux apportés, son ratio de solvabilité va atteindre le niveau confortable de 11,2 %. A moyen terme, il devrait frôler les 9 %, alors qu'il était initialement de 7 % ou 8 %. L'Etat allemand apporte en prime sa caution à un nouvel emprunt pouvant aller jusqu'à 15 milliards d'euros, mais la Commerzbank affirme ne pas avoir besoin de refinancement. Elle s'engage à suspendre le versement de dividendes aux actionnaires en 2009 et en 2010, et de primes aux cadres dirigeants en 2008 et 2009.

Pendant chacune de ces deux années-là, la rémunération des membres du comité de direction, y compris celle du directeur général Martin Blessing, sera plafonnée à 500 000 euros. D'autres établissements pourraient être tentés d'emboîter le pas à la Commerzbank, comme la Landesbank et peut-être les "banques de l'automobile", ces organismes de crédit que des constructeurs comme Volkswagen ou Daimler ont constitués pour financer les achats de leurs clients.

La Deutsche Bank a refusé cette méthode curative, jugeant qu'elle la mettrait à genoux. A l'heure où le marché exige que le capital soit arrimé avec ceintures et bretelles, celle qui est la plus grande banque du pays sera peut-être amenée à regretter sa décision. Le dispositif allemand de recapitalisation par l'Etat réclame un tribut plus modeste qu'au Royaume-Uni. La Deutsche Bank devrait prendre garde à ne pas suivre l'exemple de la banque britannique Barclays.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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