Humeurs - Rumeurs
10/10/2007 23:39

Clearstream: de Villepin aurait informé Raffarin et Chirac

Dominique de Villepin, qui sera à nouveau entendu jeudi par les juges chargés du dossier Clearstream, a annoncé leur avoir écrit pour expliquer notamment qu'il avait informé à l'été 2004 Jean-Pierre Raffarin et Jacques Chirac de ses initiatives aujourd'hui contestées.



"J'ai voulu expliquer très clairement les modalités de gestion de cette affaire Clearstream pour montrer que dans cette affaire, l'Etat avait failli", a-t-il dit à l'émission "Questions d'info", sur LCP et France info.

En juillet 2004, lorsqu'étant ministre de l'Intérieur il a demandé à la DST des vérifications sur les listings de comptes bancaires qui semblaient compromettre Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin dit avoir prévenu le Premier ministre d'alors et le président de la République.

"Comme ministre des Affaires étrangères, j'ai saisi (en janvier 2004-NDLR) une personne compétente, M. Rondot, qui n'a pas été en mesure de m'apporter les éléments de réponse", a-t-il raconté.

Le général Philippe Rondot, principal témoin de l'affaire, dit au contraire en procédure qu'il a conclu très vite que les listings étaient faux.

"Comme ministre de l'Intérieur, j'ai saisi la DST (en juillet 2004-NDLR) en accord avec le Premier ministre et le président de la République, j'ai rendu compte et au Premier ministre et au président de la République de l'évolution des vérifications administratives qui étaient engagées", a poursuivi Dominique de Villepin.

C'est la première fois qu'il implique dans l'affaire les deux têtes de l'exécutif de 2004. Jean-Pierre Raffarin, déjà entendu comme témoin l'année dernière par les juges, a déclaré avoir été tenu à l'écart de ce dossier. Jacques Chirac a dit aux juges qu'il refusait de témoigner en invoquant la Constitution.

Dominique de Villepin, qui avait déjà envoyé aux juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons un imposant dossier avant sa première audition le 13 septembre, dit leur avoir encore envoyé ce mercredi "un dossier de 75 pages pour faire le point sur de nombreuses questions".

"J'apporte des éléments nouveaux, beaucoup d'éléments nouveaux, (...) sur la façon dont cette affaire s'est déroulée qui montrent que j'ai agi de façon irréprochable dans le cadre du service de l'Etat", a-t-il ajouté.

"J'irai jusqu'au bout de cette affaire Clearstream, parce que j'estime que les Français doivent savoir. (...) Je serai blanchi par ce dossier, je l'espère sur le plan judiciaire et en tout état de cause par l'Histoire. Je suis un faux coupable", déclare-t-il.

Dominique de Villepin est mis en examen depuis juillet dernier pour "complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol, recel d'abus de confiance et complicité d'usage de faux".

Il est soupçonné d'avoir suscité la remise en 2004 à un juge anti-corruption, Renaud Van Ruymbeke, des fausses listes de comptes bancaires de la société financière luxembourgeoise Clearstream, qui semblaient compromettre, parmi plusieurs centaines de personnalités, Nicolas Sarkozy.

C'était après avoir demandé les enquêtes Rondot et DST qui ont toutes deux conclu, selon le dossier, que les listings étaient des faux. L'enquête menée par le juge Van Ruymbeke, tenu dans l'ignorance des enquêtes Rondot et DST, a abouti à blanchir Nicolas Sarkozy seulement fin 2005.

S/D Source Web



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