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31/01/2009 12:57

Chômage: une onde de choc rapide et mondiale

Le chômage monte partout dans le monde sous l'effet de la crise, d'autant plus rapidement dans les pays où la main d'œuvre est flexible, aggravant les inégalités aux dépens des jeunes salariés, travailleurs âgés ou migrants et intérimaires.



Alors que la zone OCDE affichait en 2007 son plus faible taux de chômage depuis 1980 (5,6%), le marché du travail s'est brutalement retourné.

Désormais, le BIT et l'OCDE estiment que le chômage risque de toucher entre 20 et 25 millions de personnes de plus dans le monde d'ici à 2010, atteignant un record de 210 millions de personnes fin 2009.

De nombreux salariés ont perdu leur emploi dès fin 2007 aux Etats-Unis, en Irlande et en Espagne, où l'immobilier tournait à plein régime mais à crédit. La vague a gagné la plupart des grandes économies en 2008. Même l'Allemagne est touchée depuis décembre.

Banques, BTP, automobile, sidérurgie ou télécoms, les annonces de suppressions d'emploi massives se succèdent. Au point que certains syndicalistes jugent que la crise sert parfois de prétexte.

Avec la mondialisation, "cela a fait tache d'huile, y compris dans les pays qui n'avaient pas fait d'excès en matière d'économie financière", constate Raymond Torres, directeur de l'Institut d'études sociales au Bureau international du travail (BIT).

"Outre les pays directement impliqués dans la crise financière et les pays déjà en ralentissement économique auparavant, le phénomène frappe des pays dépendants des autres par le biais d'exportations, comme la Chine, ou de transferts des migrants, comme le Mexique", précise-t-il à l'AFP.

"Par son ampleur, la hausse du chômage va toucher tout le monde. Mais les plus vulnérables, comme les jeunes ou les moins qualifiés, auront plus de mal à retrouver un emploi décent après la crise. Dans les pays avec une part importante de contrats précaires, le chômage se répand plus vite", dit-il.

Pour Stefano Scarpetta, chef de la division analyse et politique de l'emploi à l'OCDE, la montée du chômage, plus rapide qu'il ne le prévoyait, tient à l'ampleur de la récession, "spectaculaire par sa dimension et par ses incertitudes", "peut-être pire qu'en 1993".

"Les premiers touchés sont les intérimaires", relève-t-il, évoquant aussi "les jeunes, les travailleurs âgés, immigrés ou faiblement qualifiés", qui, "même avant la crise, avaient déjà énormément de mal dans certains pays".

En Grande-Bretagne, les jeunes font partie des plus touchés par un chômage revenu au niveau de 1999. Idem en Suède, qui prévoit la pire récession depuis 30 ans. En Espagne, le chômage, divisé par trois en 13 ans, a bondi en 2008 alimenté par quantité d'ouvriers du bâtiment peu qualifiés et souvent immigrés. Et, en Chine, environ six millions de migrants sont rentrés dans leurs campagnes après avoir perdu leur emploi en ville.

Au Japon, où environ un tiers des salariés sont intérimaires ou en contrat à durée déterminée (proportion la plus élevée derrière les Pays-Bas), au moins 85.000 employés temporaires, souvent immigrés notamment d'origine brésilienne, ont, ou vont, perdre leur emploi d'ici mars.

Le poids croissant des services dans les pays riches étend aussi l'impact à des salariés hors construction ou industrie manufacturière.

Aux Etats-Unis, où 2,6 millions d'emplois ont disparu en 2008 pour la première fois depuis 1945, environ deux tiers des suppressions récentes sont intervenues dans les services. En décembre, le taux de chômage a bondi à 7,2%, son plus haut niveau depuis janvier 1993. En Grande-Bretagne, la crise, partie de la finance devrait affecter aussi les cols blancs.



Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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