France
28/01/2014 22:30

Chômage, croissance et croissance du chômage

Le chômage ne pourra reculer que si la croissance reprend. C’est ce que déclarait cet après-midi François Hollande, le président de la république, dans un mea culpa courageux.


Politiquement, ce mea culpa intervient juste après l’annonce de la séparation du couple présidentiel. Comme pour nous suggérer que François Hollande avait été courageux aussi dans cette épreuve personnelle. (Il affronte courageusement la courbe du chômage. Donc il est courageux. Donc il a été courageux également lors de la rupture. C’est bon pour l’image.)  Il me semble bien que c’est pourtant Valérie Trierweiler qui fait preuve de courage et non pas son compagnon qui a montré, lui, de l’autorité.
Autorité. La suggestion pourrait-elle opérer dans les deux sens? François Hollande a fait preuve d’autorité lors de la rupture. C’est un homme autoritaire. Il fait preuve d’autorité vis-à-vis du chômage…  De fait, il a fait une tentative dans ce sens, parlant de détermination et de force: "Ce qui compte c'est la visibilité de ma politique, la confiance qu'elle peut susciter et la détermination qui est la mienne. Je le dis avec force: contre le chômage, on n'a jamais tout essayé." Hélas, le chômage est insensible à l’autorité comme à la force.
Nous en serions probablement enchantés. Au lieu de cela, on évalue la courbe et on constate, les bras ballants, la croissance du chômage. On essaie de ne pas imaginer le drame que peut représenter le chômage pour des millions de personnes. On attend. On attend depuis les débuts de la mécanisation, on attend depuis les débuts de la robotisation. Et l’on sait maintenant que le temps viendra très prochainement où personne ne pourra plus tirer ses ressources du travail. Alors, plutôt que de tenter d’inverser la courbe du chômage et ne regarder que le bout de son nez, plutôt que faire preuve de courage ou d’autorité, peut-être pourrait-on commencer à imaginer la société de demain?


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