France
21/04/2009 19:29

Caterpillar: confusion totale dans le conflit

La plus grande confusion régnait mardi soir dans le conflit social à Caterpillar-France. Le comité d'entreprise (CE) et les syndicats rejetaient le protocole d'accord établi dimanche au ministère de l'Economie à Paris, a-t-on constaté sur place.


Le préfet de l'Isère, Albert Dupuy, a proposé d'organiser en préfecture un référendum pour les 2.700 salariés sur le protocole de fin de conflit.

"Le référendum doit être organisé, pour que l'ensemble des salariés puisse s'exprimer", a déclaré Albert Dupuy lors d'une conférence de presse, avant de recevoir une dizaine de délégués et élus syndicaux de Caterpillar. "Ceux qui y sont opposés prennent une responsabilité importante", a ajouté le représentant de l'Etat pour qui "on ne peut pas priver l'ensemble des salariés de s'exprimer de façon objective".

"Un référendum ne s'organise pas aussi facilement que ça", a estimé à l'issue de l'entrevue avec le préfet Patrick Cohen, élu (CGT) au CE.

Affirmant s'exprimer au nom de l'Intersyndicale de Caterpillar, Patrick Cohen a qualifié de piège tendu aux syndicats la réunion organisée dimanche à Paris, à l'issue de laquelle un accord de fin de conflit avait été annoncé comme conclu pour être soumis aux salariés.

"Ce protocole n'a aucune valeur juridique dans la mesure où il a été signé par des élus et non des délégués syndicaux seuls habilités, selon le code du travail, à négocier et signer des accords d'entreprise", a expliqué Me Pierre Janot, l'avocat du CE. Pour lui, "ce protocole d'accord a été le fruit d'une pression inadmissible sur les épaules de personnes qui n'étaient pas mandatées ni habilités pour négocier".

Le protocole de fin de conflit a été discuté dimanche soir au ministère de l'Economie à Paris, par des élus et la direction de Caterpillar autour de Philippe Gustin, conseiller de la ministre de l'Economie Christine Lagarde en charge des restructurations et des mutations économiques. Le texte a été accueilli de façon très mitigée par le personnel des deux usines françaises du constructeur américain, à Grenoble et Echirolles, réuni en assemblée générale dans les locaux du comité d'entreprise.

Il prévoit notamment de ramener le nombre de suppressions de postes de 733, initialement prévus, à 600. La direction s'engage également à essayer de diminuer encore le nombre de licenciements, notamment grâce à des formations offertes aux salariés volontaires.

Dans le document, Caterpillar s'engage à assurer la pérennité de ses sites dans l'Isère au moins jusqu'en 2015 et à y réaliser des investissements. Le texte prévoit enfin des discussions sur l'aménagement du temps de travail avant le 31 octobre 2009.

Enfin, les procédures disciplinaires engagées contre huit salariés pour "occupation illicite des locaux" et "atteinte à la liberté du travail" seraient abandonnées et les discussions sur l'application du PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), qui devaient s'achever en début de semaine, prolongées jusqu'au 30 avril.

Parallèlement au conflit social qui agite la branche française du groupe américain, la maison mère, basée à Peoria, dans l'Illinois, a annoncé mardi des pertes de 112 millions de dollars (86 millions d'euros) au premier trimestre 2009. Les résultats du groupe leader mondial dans les engins de travaux publics, ont été plombés par les 558 millions de dollars (431 millions d'euros) dépensés dans le cadre de plans de licenciements, et par une baisse de ses commandes d'engin.

Au total Caterpillar a annoncé depuis l'automne le licenciement de 22.000 salariés à travers le monde. Le groupe employait 113.000 personnes fin 2008.

Source: AP via Yahoo News


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