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05/11/2007 17:07

Carburants: le gouvernement tente d'agir en convoquant les pétroliers.


Face à la montée inexorable des prix des carburants, le gouvernement tente de montrer qu'il n'est pas impuissant en convoquant les pétroliers pour leur demander d'atténuer les hausses subies par des Français inquiets pour leur pouvoir d'achat.



Alors que le pétrole atteint des sommets à plus de 90 euros le baril, le prix des carburants ne cesse d'augmenter: le gazole (1,14 euro le litre) et le fioul domestique (0,71 euro) viennent de battre leurs records, tandis que le super sans plomb 95 frôle les 1,30 euro.

Après avoir dans un premier temps vanté les mérites du vélo et du covoiturage, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a annoncé lundi son intention de convoquer les groupes pétroliers pour évoquer "la manière dont ils répercutent les hausses", dont "ils envisagent de les lisser" en évitant le "gonflement des marges".

Elle devrait les recevoir rapidement, ainsi que les représentants de la grande distribution, avec le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo. Aucune date n'a encore été annoncée.

C'est la troisième année successive que Bercy demande aux compagnies pétrolières de rogner un peu sur leurs profits considérables pour limiter la hausse des prix à la pompe.

Le gouvernement tente ainsi de répondre à l'inquiétude croissante des Français sur leur pouvoir d'achat, un des grands thèmes de campagne de Nicolas Sarkozy, au moment où 85% d'entre eux pensent que le gouvernement n'est pas efficace contre la hausse des prix, selon un sondage TNS-Sofres.

"La facture ne cesse de grimper et c'est très inquiétant", juge François Carlier, directeur adjoint des études de l'UFC-Que choisir, en soulignant que les produits pétroliers, "comme les produits alimentaires et le logement, sont des dépenses contraintes".

Mais la réunion avec les pétroliers, "c'est de la foutaise, parce que de toute façon le baril augmente", juge M. Carlier, qui prône des investissements à plus long terme pour réduire la dépendance au pétrole: transports en commun, moteurs économes, fret ferroviaire, énergies renouvelables et augmentation des capacités de raffinage.

Le PS a lui aussi réclamé du "concret", notamment la mise en oeuvre "effective" du chèque transport instauré en début d'année, "le rétablissement de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) flottante, un impôt sur les sociétés supplémentaire pour les grands groupes pétroliers".

Mme Lagarde a déjà répondu qu'il n'était "pas envisagé à l'heure actuelle" de revenir à la TIPP flottante, un mécanisme en vigueur sous le gouvernement Jospin permettant de diminuer la taxe à mesure qu'augmentait le prix du pétrole.

L'Etat se garde ainsi de plomber un peu plus un budget déjà lourdement déficitaire en se privant d'une partie des recettes de la TIPP, qui a représenté 24,8 milliards d'euros en 2006, dont 19 milliards pour l'Etat.

La ministre a en revanche promis que la prime à la casse annoncée par Nicolas Sarkozy pour inciter les Français à acquérir des véhicules neufs moins gourmands en carburant serait "en vigueur dès cet hiver". Elle sera financée par une écopastille sur les voitures les plus polluantes.

Mercredi, ce sera au tour du ministre de l'Agriculture Michel Barnier de trouver des arguments face aux pêcheurs, qui ont durci leur mouvement lundi en bloquant l'accès de dépôts de carburants en Bretagne pour réclamer des mesures face à l'envolée des prix du gazole.

http://www.edicom.ch

Y-DN/Source Web



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