Régions
26/02/2008 11:00

Calais restera-t-elle communiste ?


Calais, l'une des dernières grandes villes de France à être dirigée par un maire communiste le sera-t-elle encore au soir du 16 mars ?


Le maire PC sortant y croit mais doit affronter une nouvelle forme d'opposition.

Il y a quelques mois, résumer les élections municipales à Calais était simple : le maire communiste, Jacky Hénin se représente et sera réélu.

La ville vote majoritairement pour un candidat communiste depuis 37 ans. Aux dernières municipales, Jacky Hénin avait été largement élu avec presque 58% des voix (47% au premier tour).

L'an dernier, Ségolène Royal est arrivée en tête au second tour de l'élection présidentielle avec 55% des suffrages. Les élections législatives ont ensuite confirmé que la gauche restait bien ancrée dans le Calaisis.

Mais la donne politique locale a changé.

L'UMP Natacha Bouchart, bien que battue aux législatives de juin dernier, a réussi un joli score sur la ville de Calais et du coup se prend à rêver au beffroi.

Elle a décidé de mettre dans sa poche son appartenance à l'UMP pour présenter une liste "d'ouverture populaire et sociale" qui se veut un large rassemblement pour battre le maire communiste.

Sur cette liste, d'anciens membres du Parti socialiste, fatigués, au nom d'accords de fédérations, de devoir se ranger derrière un maire communiste et qui rêvaient d'une liste socialiste autonome.

"Je suis socialiste, je le reste, mais là il y en a assez d'être à la remorque du PCF, les électeurs socialistes choisiront, il faut changer les choses", affirme Philippe Blet.

Ancien membre du PS, il figure en deuxième position sur la liste de Natacha Bouchart, qui lui a promis la présidence de la communauté de communes en cas de victoire.

"DEBAUCHAGES"

D'autres personnalités de gauche sont dans le haut de la liste, des membres du MoDem également, qui soutient l'initiative.

"Cette liste est historique" clame Natacha Bouchart, "ravie" de l'accueil réservé par les Calaisiens.

Cette liste très ouverte laisse de marbre le maire sortant.

Il ironise sur ces "débauchages" et cette union "contre nature" et refuse l'appellation de ville communiste.

Il lui préfère l'expression de "ville où l'union de la gauche a été choisie par les électeurs, union menée par un homme qui lui est communiste".

Jacky Hénin vante son bilan avant de se représenter devant les électeurs.

"Les Calaisiens voient ce qui a été fait, les rénovations, les constructions, le centre commercial, la piscine, la patinoire, le nouveau stade de foot", argumente-t-il, soulignant en outre les réalisations à venir en termes de logement et d'aménagement de zones de commerce.

"Bien sûr, il y a des constructions, ça il bâtit, mais ces constructions coûtent cher et ne rapportent pas d'emplois et le problème à Calais, c'est bien l'emploi" riposte Natacha Bouchart.

Avec un taux de chômage à 14% et plus de 6.000 Rmistes, Calais, plus grande ville du département du Pas-de-Calais, est aussi une de celles les plus touchées socialement.

Les Verts ont décidé de faire cavalier seul, la conseillère régionale Catherine Bourgeois mène la liste.

Le Front National sera présent cette année et mené par François Dubout et sur la ligne de départ figurent également deux listes d'extrême gauche, celle de Dominique Wailly pour Lutte Ouvrière et celle de Laurent Roussel pour la Ligue Communiste Révolutionnaire.

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