Afrique et Moyen-Orient
09/01/2023 08:00

Burkina Faso la présence militaire française en sursis

La présence française en Afrique se retrouve de plus en plus à l’épreuve du sentiment anti français. Il faut commencer par se demander si plusieurs pays africains dont le Burkina Faso ne sont pas en train de suivre déjà l’exemple du Mali. La coopération militaire entretenue par la France avec ce pays risque de prendre un coup les jours à venir.



Départ de la base des forces spéciales françaises de Ouagadougou ?

On n'en est pas encore là, mais la probabilité d’en arriver est très forte au regard des dernières nouvelles. Il faut rappeler que cette base installée depuis 2011, fait actuellement objet de plusieurs critiques. Avec une concordance des informations de plusieurs sources, une étude d’un possible départ de la base serait en cours. Les derniers événements après le dernier coup d'État en disent long. On se souvient encore du rassemblement anti français des manifestants qui supportaient les actuels dirigeants après le coup de force. Ce 30 Septembre 2022 date du coup d’état entrera-t-il dans l’histoire de fin de coopération militaire entre le Burkina Faso et la France ? 
Le cas du Mali risque de se reproduire même si ce n’est pas avec la même brutalité. On parle déjà de « reformatage et de nouvelles modalités de coopération ». Cette proposition faite à la junte au pouvoir envisage une sorte de restriction et plus d’implication avec les forces spéciales burkinabées.  L’ambassadeur Hallade en parlait d’ailleurs en novembre 2022, sans parler formellement de départ même s’il conditionnait la présence de ces forces françaises à la volonté des actuels dirigeants.

Le Burkina Faso à l’école du Mali ?

C’est bien possible lorsqu’on observe ce qui se passe sur le terrain et les prises de décisions. Tous militaires et arrivés au pouvoir de la même manière, c’est-à-dire après un coup d'État, les dirigeants du Mali comme ceux du Burkina semblent avoir une même politique. L’un avait d’ailleurs rendu visite à l’autre il y a quelques jours. Il faut peut-être retourner à la succession d'événements pour comprendre la logique de ceux qui parlent de possibilité de fin de coopération militaire entre la France et le Burkina. Tout récemment, la junte a exigé le remplacement de l’ambassadeur français.
S’il faut revenir sur les déclarations de l’ambassadeur qui disait en Novembre que les forces resteraient tant que les autorités le souhaitent, il faut se demander si ces autorités le veulent.
Difficile de répondre avec certitude mais comme au Mali il faut dire que ces dirigeants profitent bien du sentiment antifrançais développé par la population pour se faire une légitimité.  

Frank Robin








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