Discussions entre Américains et Européens sur un bouclier antimissiles
Le président américain George W. Bush (d) et son homologue polonais Lech Kaczynski à la Maison Blanche le 9 février 2006
Les Etats-Unis discutent actuellement avec leurs alliés européens pour déployer en Europe centrale un bouclier antimissiles qui pourrait contrer toute menace provenant du Moyen-Orient, a indiqué lundi le Pentagone.
"Ces consultations devraient se poursuivre dans les prochaines semaines et mois avec les pays qui ont montré de l'intérêt" pour ce projet, a précisé le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, en soulignant qu'aucune décision n'avait encore été prise. "Nous sommes en train de rassembler et d'évaluer des informations de plusieurs sources avant de prendre une quelconque décision pour placer de nouveaux systèmes antimissiles en Europe", a-t-il ajouté.
Les contacts ont débuté il y a plusieurs années, a rappelé le porte-parole.
L'Iran n'a pas été cité par le porte-parole mais cette initiative américaine est avant tout destinée à contrer toute attaque de ce pays considéré comme la plus grande menace pour les Etats-Unis.
En avril, l'Iran avait indiqué avoir testé une nouvelle génération de missiles à moyenne portée et à multiples têtes mis en oeuvre par un radar sophistiqué. Le Pentagone s'était alors montré sceptique.
Selon le New York Times, le projet devrait coûter 1,6 milliard de dollars et le pays recommandé pour l'implantation de ce bouclier pourrait être annoncé cet été. Parmi les terres d'accueil envisagées figure la Pologne.
Les Américains souhaiteraient installer 10 intercepteurs en Europe pour protéger l'Europe et les Etats-Unis d'attaques de missiles qui pourraient provenir...
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Le président américain George W. Bush (d) et son homologue polonais Lech Kaczynski à la Maison Blanche le 9 février 2006
Les Etats-Unis discutent actuellement avec leurs alliés européens pour déployer en Europe centrale un bouclier antimissiles qui pourrait contrer toute menace provenant du Moyen-Orient, a indiqué lundi le Pentagone.
"Ces consultations devraient se poursuivre dans les prochaines semaines et mois avec les pays qui ont montré de l'intérêt" pour ce projet, a précisé le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, en soulignant qu'aucune décision n'avait encore été prise. "Nous sommes en train de rassembler et d'évaluer des informations de plusieurs sources avant de prendre une quelconque décision pour placer de nouveaux systèmes antimissiles en Europe", a-t-il ajouté.
Les contacts ont débuté il y a plusieurs années, a rappelé le porte-parole.
L'Iran n'a pas été cité par le porte-parole mais cette initiative américaine est avant tout destinée à contrer toute attaque de ce pays considéré comme la plus grande menace pour les Etats-Unis.
En avril, l'Iran avait indiqué avoir testé une nouvelle génération de missiles à moyenne portée et à multiples têtes mis en oeuvre par un radar sophistiqué. Le Pentagone s'était alors montré sceptique.
Selon le New York Times, le projet devrait coûter 1,6 milliard de dollars et le pays recommandé pour l'implantation de ce bouclier pourrait être annoncé cet été. Parmi les terres d'accueil envisagées figure la Pologne.
Les Américains souhaiteraient installer 10 intercepteurs en Europe pour protéger l'Europe et les Etats-Unis d'attaques de missiles qui pourraient provenir...
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Le space power, nouvel horizon de la stratégie américaine
Le Débat Stratégique Nº54 -- Janvier 2001
Par Jean-Michel VALANTIN
L’actuelle course à l’espace américaine n’est pas seulement le fait de la poursuite des capacités nécessaires au déploiement d’une encore hypothétique « national missile defense » (NMD). Elle traduit l’échelle nouvelle des préoccupations militaires concernant l’espace orbital. Le « space medium » est appelé à devenir le lieu de déploiement du nouveau « space power », qui consiste en la sécurisation militarisée de l’espace orbital, et en l’orbitalisation des capacités américaines de projection de puissance globale.
Celles-ci sont considérées comme nécessaires à l’époque de la globalisation, celle de l’économie, de tous les flux en général, et des menaces qui lui sont potentiellement inhérentes. La NMD n’est qu’un des volets du « space power », une matrice technologique d’idées et de territorialisation de l’espace.
Construire le space power de la NMD
Les enjeux ne concernent pas uniquement une nouvelle conception de la défense territoriale des Etats-Unis contre la prétendue menace de la prolifération de missiles balistiques. Ils représentent la conquête militaire de l’espace orbital par la projection de capacités technologiques nécessaires à la transformation de l’espace en « high ground » de la dominance américaine. Les multiples programmes de recherche et développement qui constituent la NMD sont la matrice de stratégies capacitaires dont le but est la production de matériels militaires spatiaux.
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Par Jean-Michel VALANTIN
L’actuelle course à l’espace américaine n’est pas seulement le fait de la poursuite des capacités nécessaires au déploiement d’une encore hypothétique « national missile defense » (NMD). Elle traduit l’échelle nouvelle des préoccupations militaires concernant l’espace orbital. Le « space medium » est appelé à devenir le lieu de déploiement du nouveau « space power », qui consiste en la sécurisation militarisée de l’espace orbital, et en l’orbitalisation des capacités américaines de projection de puissance globale.
Celles-ci sont considérées comme nécessaires à l’époque de la globalisation, celle de l’économie, de tous les flux en général, et des menaces qui lui sont potentiellement inhérentes. La NMD n’est qu’un des volets du « space power », une matrice technologique d’idées et de territorialisation de l’espace.
Construire le space power de la NMD
Les enjeux ne concernent pas uniquement une nouvelle conception de la défense territoriale des Etats-Unis contre la prétendue menace de la prolifération de missiles balistiques. Ils représentent la conquête militaire de l’espace orbital par la projection de capacités technologiques nécessaires à la transformation de l’espace en « high ground » de la dominance américaine. Les multiples programmes de recherche et développement qui constituent la NMD sont la matrice de stratégies capacitaires dont le but est la production de matériels militaires spatiaux.
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Analyse de la gauche canadienne
Non au ralliement canadien au projet américain de Bouclier antimissiles !
lundi 19 mai 2003, par Bernard Rioux
Décembre 2002, le président George W. Bush fait l’annonce officielle du lancement du projet de Bouclier anti-missile. Soumis aux pressions de l’industrie d’armement et de ses propres militaires, le gouvernement Chrétien essaie de préparer la population canadienne à un ralliement. Le ministre des affaires extérieures, Graham refuse de soumettre ce choix aux discussions parlementaires. Le gouvernement canadien nous prépare un choix majeur qui aura des conséquences économiques et sociales désastreuses. Chrétien essaie de nous faire croire que le bouclier américain est un projet modeste qui n’a plus rien à voir avec la guerre des étoiles. Paul Martin, pour sa part, s’y déjà fait le défenseur de ce projet.
Le nouveau cadre stratégique américain
Le projet Bush de Bouclier antimissiles s’inscrit dans un cadre stratégique différent du projet Reagan de la guerre des étoiles. Ce projet militariste pharaonique visait à sanctuariser le territoire américain en le protégeant de l’arrivée sur son sol de missiles intercontinentaux soviétiques. Il visait à rompre l’équilibre des forces par le déploiement dans l’espace de capteurs divers et de missiles permettant de détruire les missiles ennemis que ce soit au départ, durant leur parcours. En fait, les ambitions du projet de guerre des étoiles dépassaient les capacités technologiques de l’époque et il a tourné court.
Avec l’effondrement de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide, le cadre stratégique soutenant ce projet de bouclier antimissiles ne va pas être abandonné mais redéfini entièrement. Il sera voté , (« National missile Defense Act ) par les Démocrates et les Républicains au Congrès en 1999. Et c’est George Bush qui a entrepris maintenant de le mettre en chantier sous le nom Missile Defense System (MDS).
Pour assurer sa domination planétaire, le gouvernement américain vise à la maîtrise des armes les plus avancés et la création d’un déséquilibre stratégique en leur faveur. Toutes les démarches visant à assurer un équilibre stratégique et la non-prolifération des armes nucléaires sont abandonnées. C’est pourquoi les États-Unis ont refusé de ratifier le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) signé par 150 pays en 1996 à New York. C’est pour la même raison que Washington refuse de signer les conventions sur les mines antipersonnelles et que le retrait (annoncée en juillet 2001) du Traité américano-russe anti-ballistique devient effective en juin 2002. Pour le gouvernement Bush, les choix stratégiques des États-Unis ne doivent pas être entravés par des engagements multilatéraux quels qu’ils soient.
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lundi 19 mai 2003, par Bernard Rioux
Décembre 2002, le président George W. Bush fait l’annonce officielle du lancement du projet de Bouclier anti-missile. Soumis aux pressions de l’industrie d’armement et de ses propres militaires, le gouvernement Chrétien essaie de préparer la population canadienne à un ralliement. Le ministre des affaires extérieures, Graham refuse de soumettre ce choix aux discussions parlementaires. Le gouvernement canadien nous prépare un choix majeur qui aura des conséquences économiques et sociales désastreuses. Chrétien essaie de nous faire croire que le bouclier américain est un projet modeste qui n’a plus rien à voir avec la guerre des étoiles. Paul Martin, pour sa part, s’y déjà fait le défenseur de ce projet.
Le nouveau cadre stratégique américain
Le projet Bush de Bouclier antimissiles s’inscrit dans un cadre stratégique différent du projet Reagan de la guerre des étoiles. Ce projet militariste pharaonique visait à sanctuariser le territoire américain en le protégeant de l’arrivée sur son sol de missiles intercontinentaux soviétiques. Il visait à rompre l’équilibre des forces par le déploiement dans l’espace de capteurs divers et de missiles permettant de détruire les missiles ennemis que ce soit au départ, durant leur parcours. En fait, les ambitions du projet de guerre des étoiles dépassaient les capacités technologiques de l’époque et il a tourné court.
Avec l’effondrement de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide, le cadre stratégique soutenant ce projet de bouclier antimissiles ne va pas être abandonné mais redéfini entièrement. Il sera voté , (« National missile Defense Act ) par les Démocrates et les Républicains au Congrès en 1999. Et c’est George Bush qui a entrepris maintenant de le mettre en chantier sous le nom Missile Defense System (MDS).
Pour assurer sa domination planétaire, le gouvernement américain vise à la maîtrise des armes les plus avancés et la création d’un déséquilibre stratégique en leur faveur. Toutes les démarches visant à assurer un équilibre stratégique et la non-prolifération des armes nucléaires sont abandonnées. C’est pourquoi les États-Unis ont refusé de ratifier le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) signé par 150 pays en 1996 à New York. C’est pour la même raison que Washington refuse de signer les conventions sur les mines antipersonnelles et que le retrait (annoncée en juillet 2001) du Traité américano-russe anti-ballistique devient effective en juin 2002. Pour le gouvernement Bush, les choix stratégiques des États-Unis ne doivent pas être entravés par des engagements multilatéraux quels qu’ils soient.
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