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14/09/2010 16:43

Berlusconi s'occupe de lui

Malgré la défection de son allié Fini, le Cavaliere, maître dans l'art de la survie politique, devrait se maintenir au pouvoir. Comme elle paraît éloignée l'époque où Silvio Berlusconi avait réponse à tout et où, à chaque nouveau défi, il opposait une formule lapidaire, prononcée en dialecte milanais: "Ghe pensi mi" (Je m'en occupe)... Le Premier ministre italien a paru désemparé, ce qui ne lui ressemble guère, dans les jours qui ont suivi la rupture définitive avec son allié depuis seize ans, Gianfranco Fini.


Berlusconi s'occupe de lui
Malgré la défection de son allié Fini, le Cavaliere, maître dans l'art de la survie politique, devrait se maintenir au pouvoir. Comme elle paraît éloignée l'époque où Silvio Berlusconi avait réponse à tout et où, à chaque nouveau défi, il opposait une formule lapidaire, prononcée en dialecte milanais: "Ghe pensi mi" (Je m'en occupe)... Le Premier ministre italien a paru désemparé, ce qui ne lui ressemble guère, dans les jours qui ont suivi la rupture définitive avec son allié depuis seize ans, Gianfranco Fini. Ce dernier, président de la Chambre des députés, a prononcé le 4 septembre un discours d'une violence inhabituelle, assimilant les initiatives du Cavaliere, anticommuniste passionné, à la "pire espèce de stalinisme". Privé de l'appui des 33 députés fidèles à Fini, qui lui garantissaient une majorité absolue à la Chambre, Berlusconi a d'abord envisagé des élections avant la fin de l'année. Pari hasardeux: dans plusieurs de ses fiefs du Nord, son mouvement, Peuple de la liberté (PDL), risquait de pâtir d'une forte abstention et d'être supplanté par la Ligue du Nord, le mouvement populiste d'Umberto Bossi, dont la popularité croît au fur et à mesure que celle du Premier ministre baisse. Coup de théâtre, le 12 septembre: Berlusconi renonce aux élections et annonce la tenue d'un vote de confiance au Parlement avant la fin du mois de septembre. Que s'est-il passé? Gianfanco Fini, sans doute effrayé par la perspective d'un scrutin anticipé, a annoncé qu'il continue à soutenir la majorité. Pour le moment. A défaut de gouverner le pays et de mener d'indispensables réformes, Berlusconi devrait parvenir à rester au pouvoir.(l'expresse)

Expulsions de Roms par la France: une "honte", selon la commissaire européenne à la Justice Viviane Reding
Les expulsions de Roms par la France sont une "honte", a estimé mardi à Bruxelles la commissaire européenne à la Justice Viviane Reding. "Consternée" par ces expulsions, Mme Reding se dit "convaincue" qu'une procédure sera engagée contre la France pour infraction à la législation européenne. "Je suis personnellement convaincue que la Commission n'aura pas d'autre choix que de déclencher une procédure d'infraction contre la France" pour "application discriminatoire" de la directive européenne sur la libre circulation des citoyens et transposition insuffisante de ce texte. Les services de la Commission vont procéder à une analyse juridique de la situation avant qu'une décision soit prise, a-t-elle précisé au cours d'une conférence de presse. La commissaire européenne a déploré que le gouvernement français n'ait pas pas mentionné lors de ses explications fin août à l'UE l'existence d'une circulaire du ministère de l'Intérieur, en date du 5 août, ciblant explicitement les Roms. "Je ne peux qu'exprimer mes plus profonds regrets que les assurances fournies par deux ministres français soient maintenant ouvertement contredites", a-t-elle ajouté, en parlant du ministre de l'Immigration Eric Besson et du secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Pierre Lellouche. Eric Besson a déclaré lundi ne pas avoir eu connaissance de la consigne donnée par le ministère de l'Intérieur aux préfets, ajoutant ne pas être destinataire de cette circulaire. "Je donnerai bien entendu aux autorités françaises le droit de soumettre leurs observations au cours des prochains jours. Mais je voudrais dire clairement que ma patience a des limites: ça suffit", a lancé Viviane Reding. "J'ai été personnellement consternée par la situation qui a donné l'impression que des gens sont expulsés d'un Etat membre de l'Union européenne simplement parce qu'ils appartiennent à une minorité ethnique. C'est une situation dont je pensais que l'Europe ne serait pas témoin après la deuxième guerre mondiale", a-t-elle ajouté. "Après 11 ans d'expérience à la Commission, j'irai même plus loin: c'est une honte. Que les choses soient claires, la discrimination sur la base de l'origine ethnique ou de la race n'a pas de place en Europe", a déclaré Mme Reding. Jeudi 9 septembre, le Parlement européen à Strasbourg s'est déclaré "vivement préoccupé par les mesures prises par les autorités françaises et les autres Etats membres" et rappelé que "les expulsions collectives violent le droit européen car elles constituent une discrimination fondée sur la race". Le Parlement a rappelé que la loi européenne sur la liberté de circulation "stipule qu'en aucun cas, l'absence de revenus ne peut justifier une expulsion automatique des citoyens de l'Union", et que les restrictions à la liberté de circulation et de séjour ne peuvent se fonder "que sur un comportement individuel et non sur des considérations générales relevant de la prévention ni sur l'origine ethnique ou nationale". Les députés européens ont en outre regretté dans une résolution adoptée jeudi la rhétorique "provocatrice et discriminatoire" de certains décideurs politiques, ainsi que le manque d'engagement du Conseil (représentant les Etats membres) et de la Commission dans cette affaire. L'Elysée n'a pas souhaité réagir aux propos de la commissaire européenne à la Justice. "Nous avons pris connaissance avec étonnement des déclarations de Mme Reding", a de son côté commenté Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. "Nous ne pensons pas que c'est avec ce type de déclaration que nous pourrons améliorer le sort et la situation des Roms qui sont au coeur de nos préoccupations et de notre action. L'heure n'est pas à la polémique, n'est pas aux déclarations de ce type. L'heure est au travail en faveur de la population Rom", a-t-il ajouté lors d'un point de presse. "C'est dans cet esprit et avec cet objectif que nous coopérons très étroitement avec les autorités de Bucarest. Comme l'a illustré il y a quelques jours à peine la visite en Roumanie de M. Besson et Lellouche. C'est un travail que nous entendons mener avec nos partenaires roumains et avec la Commission européenne", selon M. Valero.(AP)

Source: Yahoo Actualités


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