La France a créé en 2007, grâce au BTP et aux services, plus de 300.000 emplois salariés, dynamisme inédit depuis 2000, mais ces bons résultats ne vont pas se reproduire en 2008 et ne révèlent rien de la précarité de l'emploi, selon des économistes et des syndicalistes.
Mais une croissance moindre de l'emploi comparé à la croissance du PIB indiquerait "une baisse de la productivité", ce qui étonne l'économiste Eric Heyer (OFCE), lequel penche plutôt pour "une croissance sous-estimée".
La France comptait plus de 18 millions de salariés fin 2007, indiquent les chiffres publiés jeudi par le ministère de l'Economie et de l'Emploi.
L'Unedic, qui ne couvre que les entreprises affiliées à l'assurance chômage, a fait état de 306.800 créations d'emploi salarié sur l'année (+1,9%) et a totalisé 16.596.400 salariés fin décembre. Elle a aussi noté une progression de 5,3% des emplois en intérim en 2007, soit 36.800 postes en plus.
"C'est une très bonne surprise. Il faut remonter à 2000 pour observer des créations d'emploi supérieures sur un an (593.400 postes)", a commenté l'Unedic.
Par secteur, l'emploi dans le tertiaire, en augmentation quasi continue depuis la mi-2001, a augmenté de 2,6% sur un an, avec 247.600 nouveaux postes, après 171.700 en 2006.
L'intérim, comptabilisé dans le tertiaire même quand il s'agit de missions dans l'industrie ou le bâtiment, a progressé de 4,6% comparé à 2006. Mais, après "la hausse exceptionnelle" du premier trimestre, il a reculé les trois trimestres suivants.
La construction, l'un des moteurs de l'emploi depuis 2003, a créé 58.600 emplois en 2007 (+4,2%), après 59.300 en 2006. Mais "l'année s'achève sur un rythme un peu moins soutenu", note la Dares.
En revanche, dans l'industrie, l'hémorragie entamée depuis six ans s'est poursuivie mais a décéléré: les effectifs ont reculé de 1,1% comparé à 2006. Sur l'année, 40.700 emplois ont été détruits dans l'industrie, après 60.600 en 2006.
Ces destructions d'emplois industriels affectent surtout des salariés âgés et peu qualifiés et illustrent l'érosion d'un modèle de salariat fait de contrats de travail durables et à temps complet.
"Il y a un vrai problème de qualité de l'emploi, il ne faut pas perdre de vue les 50.000 emplois détruits dans l'industrie, souvent en CDI, à temps plein, correctement payés, alors que les services à la personne sont en général de l'emploi précaire", a souligné mercredi Bernard Van Craeynest (CFE-CGC).
Les statistiques des créations d'emplois ne disent rien cependant de la nature des emplois. Or, a récemment rappelé François Chérèque (CFDT), "on assiste à un développement de l'emploi précaire, 70% des embauches se faisant en CDD, et à un développement des temps partiels imposés".
Autre point noir, les économistes, y compris à l'Unedic, tablent en 2008 sur des créations d'emploi bien moins dynamiques et sur une moindre baisse du chômage, sur fond de dégradation de la conjoncture économique mondiale.
"On ne pourra pas compter éternellement sur le bâtiment pour voler au secours d'un emploi défaillant", a prévenu Alexander Law, économiste de la société d'études Xerfi, pour lequel "il ne faut pas s'attendre à de nouvelles créations de postes massives".
De son côté, l'OFCE table sur "environ 150.000 créations d'emplois, deux fois moins qu'en 2006".
yahoo.com
Mais une croissance moindre de l'emploi comparé à la croissance du PIB indiquerait "une baisse de la productivité", ce qui étonne l'économiste Eric Heyer (OFCE), lequel penche plutôt pour "une croissance sous-estimée".
La France comptait plus de 18 millions de salariés fin 2007, indiquent les chiffres publiés jeudi par le ministère de l'Economie et de l'Emploi.
L'Unedic, qui ne couvre que les entreprises affiliées à l'assurance chômage, a fait état de 306.800 créations d'emploi salarié sur l'année (+1,9%) et a totalisé 16.596.400 salariés fin décembre. Elle a aussi noté une progression de 5,3% des emplois en intérim en 2007, soit 36.800 postes en plus.
"C'est une très bonne surprise. Il faut remonter à 2000 pour observer des créations d'emploi supérieures sur un an (593.400 postes)", a commenté l'Unedic.
Par secteur, l'emploi dans le tertiaire, en augmentation quasi continue depuis la mi-2001, a augmenté de 2,6% sur un an, avec 247.600 nouveaux postes, après 171.700 en 2006.
L'intérim, comptabilisé dans le tertiaire même quand il s'agit de missions dans l'industrie ou le bâtiment, a progressé de 4,6% comparé à 2006. Mais, après "la hausse exceptionnelle" du premier trimestre, il a reculé les trois trimestres suivants.
La construction, l'un des moteurs de l'emploi depuis 2003, a créé 58.600 emplois en 2007 (+4,2%), après 59.300 en 2006. Mais "l'année s'achève sur un rythme un peu moins soutenu", note la Dares.
En revanche, dans l'industrie, l'hémorragie entamée depuis six ans s'est poursuivie mais a décéléré: les effectifs ont reculé de 1,1% comparé à 2006. Sur l'année, 40.700 emplois ont été détruits dans l'industrie, après 60.600 en 2006.
Ces destructions d'emplois industriels affectent surtout des salariés âgés et peu qualifiés et illustrent l'érosion d'un modèle de salariat fait de contrats de travail durables et à temps complet.
"Il y a un vrai problème de qualité de l'emploi, il ne faut pas perdre de vue les 50.000 emplois détruits dans l'industrie, souvent en CDI, à temps plein, correctement payés, alors que les services à la personne sont en général de l'emploi précaire", a souligné mercredi Bernard Van Craeynest (CFE-CGC).
Les statistiques des créations d'emplois ne disent rien cependant de la nature des emplois. Or, a récemment rappelé François Chérèque (CFDT), "on assiste à un développement de l'emploi précaire, 70% des embauches se faisant en CDD, et à un développement des temps partiels imposés".
Autre point noir, les économistes, y compris à l'Unedic, tablent en 2008 sur des créations d'emploi bien moins dynamiques et sur une moindre baisse du chômage, sur fond de dégradation de la conjoncture économique mondiale.
"On ne pourra pas compter éternellement sur le bâtiment pour voler au secours d'un emploi défaillant", a prévenu Alexander Law, économiste de la société d'études Xerfi, pour lequel "il ne faut pas s'attendre à de nouvelles créations de postes massives".
De son côté, l'OFCE table sur "environ 150.000 créations d'emplois, deux fois moins qu'en 2006".
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