BANON (Alpes-de-Haute-Provence), 31 juil 2005 (AFP) - Dans les Alpes provençales, le petit village de Banon, 878 habitants, abrite une extraordinaire success story : passée en 15 ans de 77 ouvrages à 100.000, sa librairie attire aujourd'hui les lecteurs de toute la région, voire de l'étranger, et compte bien s'agrandir encore. "Lorsque je me suis installé, tout le monde m'observait. Les habitants se demandaient qui était ce fou et les éditeurs me regardaient d'un drôle d'oeil", raconte Joël Gattefossé, 54 ans, propriétaire de la librairie "Le Bleuet" et de ses quasi 500 m2 de rayonnages.
Menuisier originaire de Courances (Essonne), il raconte avoir "cassé (sa) vie" à la mort de ses parents, à la fin des années 1980. "J'ai vendu mon atelier, j'ai divorcé et j'ai basculé dans le livre, peut-être car je n'avais pas bien connu l'homme qui était mon père", imprimeur de profession, explique-t-il.
Il s'installe un peu par hasard à Banon, village des Alpes-de-Haute-Provence niché au pied de la montagne de Lure, réputé pour son fromage éponyme, où il achète en 1990 la "Papeterie, cadeaux". Il hérite alors de 77 ouvrages en propriété et de 250 en dépôt. Après une période difficile, où ce libraire autodidacte traverse une grave dépression, la librairie décolle.
Résultat, "Le Bleuet" compte aujourd'hui 60.000 titres (100.000 ouvrages) pour un chiffre d'affaires 2005 attendu de 1,2 M EUR, soit une progression de près de 40% des ventes sur les sept premiers mois par rapport à 2004.
La librairie ne va pas en rester là, avec 300 m2 d'agrandissements prévus, ce qui portera l'investissement total depuis 1990 à quelque 2 M EUR. "En 2012, je veux figurer parmi les 10 premières librairies indépendantes de France en fonds littéraire disponible, avec 140.000 titres", affirme Joël Gattefossé.
Bouche à oreille.
De fait, en ce mercredi de juillet, les clients se bousculent à la caisse. "Toujours ça s'agrandit, vous allez être obligé de pousser les murs", lance une habituée au libraire. Un touriste dit à son compagnon : "tu as vu ce qu'ils ont, c'est incroyable!".
En moyenne, la librairie, ouverte sept jours sur sept sauf le 1er janvier, vend 219 livres par jour, avec un record à 928.
Les raisons du succès? "Le bouche à oreille dû à un fonds sans cesse en constitution", estime le libraire. "Les gens savent que je développe les collections à fond", dit-il, citant en exemple Babel (Actes Sud, 600 titres), les Cahiers rouges (Grasset, 300 titres) ou encore la prestigieuse collection de la Pléiade. "Je laisse aussi du temps au livre. Contrairement à d'autres librairies où ils sont renvoyés à l'éditeur au bout de trois mois, les livres peuvent rester chez moi quelques années".
D'autres s'écoulent beaucoup plus vite comme les 30 Harry Potter, tome 6, vendus en six jours (en anglais...).
La clientèle vient de toute la région, d'Aix-en-Provence à Nice en passant par Marseille, mais aussi de Belgique ou d'Allemagne. "Certains viennent passer le week-end à Banon exprès", ajoute Joël Gattefossé, citant le cas d'un client de Fort-de-France qui, n'ayant pu effectuer sa visite semestrielle, lui a demandé de lui adresser pour 200 EUR de livres de son choix.
Menuisier originaire de Courances (Essonne), il raconte avoir "cassé (sa) vie" à la mort de ses parents, à la fin des années 1980. "J'ai vendu mon atelier, j'ai divorcé et j'ai basculé dans le livre, peut-être car je n'avais pas bien connu l'homme qui était mon père", imprimeur de profession, explique-t-il.
Il s'installe un peu par hasard à Banon, village des Alpes-de-Haute-Provence niché au pied de la montagne de Lure, réputé pour son fromage éponyme, où il achète en 1990 la "Papeterie, cadeaux". Il hérite alors de 77 ouvrages en propriété et de 250 en dépôt. Après une période difficile, où ce libraire autodidacte traverse une grave dépression, la librairie décolle.
Résultat, "Le Bleuet" compte aujourd'hui 60.000 titres (100.000 ouvrages) pour un chiffre d'affaires 2005 attendu de 1,2 M EUR, soit une progression de près de 40% des ventes sur les sept premiers mois par rapport à 2004.
La librairie ne va pas en rester là, avec 300 m2 d'agrandissements prévus, ce qui portera l'investissement total depuis 1990 à quelque 2 M EUR. "En 2012, je veux figurer parmi les 10 premières librairies indépendantes de France en fonds littéraire disponible, avec 140.000 titres", affirme Joël Gattefossé.
Bouche à oreille.
De fait, en ce mercredi de juillet, les clients se bousculent à la caisse. "Toujours ça s'agrandit, vous allez être obligé de pousser les murs", lance une habituée au libraire. Un touriste dit à son compagnon : "tu as vu ce qu'ils ont, c'est incroyable!".
En moyenne, la librairie, ouverte sept jours sur sept sauf le 1er janvier, vend 219 livres par jour, avec un record à 928.
Les raisons du succès? "Le bouche à oreille dû à un fonds sans cesse en constitution", estime le libraire. "Les gens savent que je développe les collections à fond", dit-il, citant en exemple Babel (Actes Sud, 600 titres), les Cahiers rouges (Grasset, 300 titres) ou encore la prestigieuse collection de la Pléiade. "Je laisse aussi du temps au livre. Contrairement à d'autres librairies où ils sont renvoyés à l'éditeur au bout de trois mois, les livres peuvent rester chez moi quelques années".
D'autres s'écoulent beaucoup plus vite comme les 30 Harry Potter, tome 6, vendus en six jours (en anglais...).
La clientèle vient de toute la région, d'Aix-en-Provence à Nice en passant par Marseille, mais aussi de Belgique ou d'Allemagne. "Certains viennent passer le week-end à Banon exprès", ajoute Joël Gattefossé, citant le cas d'un client de Fort-de-France qui, n'ayant pu effectuer sa visite semestrielle, lui a demandé de lui adresser pour 200 EUR de livres de son choix.