France
27/05/2008 10:08

Avec les plaidoires de la défense, le procès Fourniret touche à sa fin


Les avocats de Monique Olivier, accusée de complicité avec son mari Michel Fourniret ont demandé lundi aux jurés des assises des Ardennes de "faire la différence" entre leur cliente et le tueur en série présumé.



Le procès Fourniret devant la Cour d'assises des Ardennes touche à sa fin avec les plaidoiries de la défense de Michel Fourniret jugé pour sept meurtres aggravés et autant de viols ou tentatives entre 1987 et 2001. Le verdict est attendu mercredi.

Au premier jour des plaidoiries de la défense, les avocats de Monique Olivier, 59 ans, accusée d'être coauteur d'un meurtre et complice dans trois autres, se sont attachés, pendant deux heures, à différencier les parcours criminels de Michel Fourniret, "le tueur", et de Monique Olivier "qui n'est pas un tueur, qui est une complice". Jeudi, l'avocat général avait requis des peines quasi identiques pour les deux accusés: la prison à vie, sans aucun aménagement de peine pour lui, avec une sûreté de 30 ans pour elle.

Me Jean-Paul Delgenés, un des trois avocats commis d'office de l'ancienne garde-malade, a d'abord insisté sur l'absence de passé criminel de sa cliente avant sa rencontre en 1987 avec le tueur en série présumé. "Monique Olivier, avant de le rencontrer, n'avait rien fait, n'avait aucune idée de haine, de violence, de vengeance, pas de désir d'agresser, de voler et de tuer", a-t-il déclaré.

L'avocat a souligné à l'inverse le passé criminel de Michel Fourniret, 66 ans, condammné dès 1966 et emprisonné en 1987 pour des agressions sexuelles. C'est en détention qu'il avait rencontré Monique Olivier, après avoir passé une petite annonce dans un hebdomadaire catholique. "Que chasse Michel Fourniret quand il passe une annonce dans Le Pélerin dont on connaît le lectorat?", s'interroge l'avocat.

Selon lui, l'accusée est une victime supplémentaire du "pouvoir de manipulation de Michel Fourniret", capable aussi bien d'une "fausse contrition" à son premier procès aux assises en 1987 que de "créer l'événement lorsqu'il prétend prendre la parole" devant la cour des Ardennes. "Monique Olivier n'est pas Michel Fourniret. Je n'ai jamais pensé qu'une défense soit plus utile qu'aujourd'hui", a renchéri Me Richard Delgenés, venant à la barre prendre la suite de son père.

Le jeune avocat risque une double question: "Michel Fourniret serait-il un tueur sans Monique Olivier? Mais Monique Olivier serait-elle dans cette cour d'assises sans Michel Fourniret?"

Concernant le meurtre de Jeanne-Marie Desramault, 21 ans, que Monique Olivier est accusée d'avoir étouffée avec son mari, Me Richard Delgenés a rappelé que l'avocat général avait admis, dans son réquisitoire, ne pas "avoir de preuve" qu'elle ait apposé du sparadrap sur le visage de la victime et que cela ait causé sa mort.

De la même façon, il a réfuté l'existence d'un "pacte criminel" conclu entre les deux accusés dans leurs courriers échangés en 1987: "sur ce pacte, on n'a fait que des raccourcis (...) Monique Olivier était à des années-lumière de vouloir devenir une criminelle. Ce n'était pas un pacte criminel, c'était un diktat criminel", a-t-il plaidé. Si les deux avocats ont indiqué que Monique Olivier n'avait pas "contesté sa culpabilité", ils ont répété que c'était elle qui était passée aux aveux, en 2004 en Belgique.

"Il y a derrière ces aveux le début des remords et des regrets, le germe de la repentance", a déclaré Richard Delgenés.

"Ce que je vous demande, c'est une différence de peine symbolique" entre les deux accusés, a-t-il conclu à l'adresse des jurés.

Reprise de l'audience mardi à 14H00 avec les plaidoiries de la défense de Michel Fourniret. Le verdict est attendu mercredi.

Source: news.yahoo.com

Y.K/sourcesWeb



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