Sénégal d'Aujourd'hui
14/05/2009 19:40

Autoroute à péage de Dakar : les usagers gagneront 30 minutes dès fin 2009

L’achèvement des travaux de l’autoroute à péage en cours sur le tronçon Patte-d’Oie – Pikine, prévu en juillet prochain, permettra de gagner à la fin de l’année une demi-heure sur le trajet Dakar-Diamniadio (36 km), a annoncé le directeur général de l’Agence de promotion des investissements et des grands travaux (APIX)



’’Les travaux en cours sur le projet d’autoroute à péage seront achevés en juillet’’, a annoncé Aminata Niane qui s’exprimait jeudi, lors d’une réunion sur les projets d’infrastructures du secteur privé au Sénégal, tenue en marge des 44-ème Assemblées du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD).

En 1978, sa réalisation devait coûter 40 millions de dollars, soit dix fois moins cher à l’Etat du Sénégal que son coût global (évolutif) estimé maintenant à 246,7 milliards de francs CFA. En 30 ans, le trafic entrant et sortant de Dakar, une capitale administrative et économique nichée dans une presqu’île, est passé de 10.000 véhicules à dix fois plus actuellement.

Le nombre de voies sera doublé, surtout jusqu’à Thiaroye. Ce doublement permettra de réduire l’engorgement, grâce également à la réalisation de neuf échangeurs que nécessite un tel projet en zone urbaine. ‘’60%du trafic s’arrête à Pikine’’, a révélé Mme Niane. ‘’Nous avons des banlieue très peuplée’’, a-t-elle ajouté.

Sur 36 km, distance Dakar-Diamniadio, l’autoroute qui traverse une zone essentiellement urbaine, avec des poches de forêts, demande un nouveau déplacement de 3.000 ménages de la banlieue dakaroise vers des sites aménagés. Dotés d’équipements sociaux, les sites sont créés par le gouvernement au profit des déplacés qui seront dédommagés.

’’L’indemnisation suit les normes internationales, sur directives de la Banque mondiale’’, a précisé le directeur général de l’APIX qui rappelle que la première du projet avait subi les mêmes contraintes de libération des empreintes occupées diversement par des habitations, des vergers et de petites activités.

’’Deux tronçons ont été libérés sans trouble ni plainte en justice’’, s’est félicité Mme Niane qui annonce par ailleurs, dans les phases ultérieure, un déplacement d’une zone boisée et la replantation des espèces. Cela s’effectuera dans la forêt classée de Mbao considérée comme un poumon vert de la capitale sénégalaise.

’’C’est un projet difficile avec la libération d’emprise et complexe à la fois’’, reconnaît-elle, signalant en outre ‘’le problème spécifique de la fermeture de la décharge de Mbeubeuss pour sécuriser le projet d’autoroute’’, une des conditions du financement des bailleurs. Cependant, la responsable se refuse au découragement, au motif que ’’l’engagement est très fort du côté des partenaires’’.

Ironie du sort, ce projet subit la même contrainte que ses futurs bénéficiaires : sortir de Dakar. Une fois dépassée l’étape de la banlieue, son déroulement se fera sans encombre, selon l’APIX. Pour ne pas vivre la même situation, ses dirigeants envisagent de prendre le chemin inverse.

’’Avant fin 2009, a indiqué Aminata Niane, les travaux commenceront en venant de Diamniadio, le temps que les emprises de Pikine se libèrent et leurs occupants relogés au fur et à mesure, tandis que les travaux d’aménagement du site de reclassement seront terminés’’.

La fin des travaux sur la partie Diamniadio-Keur Massar est annoncée pour 2011, alors que l’ensemble du projet sera au complet en 2012, devant faire passer le temps de trafic d’1h 30 à une demi-heure. Mieux, selon elle, dès la fin de l’année, la durée sera réduite d’un tiers avec l’achèvement des travaux de l’autoroute au niveau de Pikine.

A terme, Dakar-Diamniadio se fera en moins de 35 minutes, a-t-elle affirmé.

La Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement et l’Agence française de développement sont parmi les partenaires qui accompagnent le gouvernement du Sénégal dans la réalisation de ses grands projets d’infrastructures.

Déroulés en concertation avec le Fonds monétaire international qui se montre soucieux de leur impact sur l’équilibre des finances publiques, ces projets sont jugés comme des infrastructures structurantes par la Banque mondiale, autre partenaire.


Source: Rewmi

Awa Diakhate



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