Afrique et Moyen-Orient
25/03/2010 19:29

Au Rwanda, la loi réprimant l''idéologie du génocide

Le Rwanda, adulé par les Occidentaux pour ses succès économiques et sa stabilité, peut-il progresser vers la démocratie seize ans après le traumatisme du génocide ? L'interpellation de Victoire Ingabire, potentielle candidate d'opposition à Paul Kagamé à la présidentielle d'août à l'aéroport de Kigali, mardi 23 mars, pose cette question largement occultée jusqu'à présent par l'ombre portée du génocide de 1994.


'Mme Ingabire tentait de quitter le pays alors qu'elle est visée par des investigations, a déclaré Louise Mushikiwabo, porte-parole du gouvernement. Cette femme ne pense pas qu'elle doit respecter les lois qui gouvernent ce pays.'
Mercredi, l'intéressée est rentrée libre à son domicile après huit heures d'interrogatoire, explique au Monde Joseph Bukeye, dirigeant des Forces démocratiques unifiées (FDU), parti que préside Mme Ingabire. 'Elle voulait simplement rendre visite à sa famille aux Pays-Bas, ajoute-t-il. Mais le gouvernement veut prouver par tous les moyens qu'elle est une criminelle pour empêcher l'enregistrement de notre parti et de sa candidate à la présidentielle.'
La présidente du FDU n'est pas la seule opposante visée. Frank Habineza, président du parti Vert, a été menacé physiquement et Bernard Ntaganda, dirigeant du Parti social idéal (PS-Imberakuri) a été accusé d''idéologie du génocide'.
Mme Ingabire, elle, est une femme d'affaires de 41 ans, arrivée à Kigali le 16 janvier en provenance des Pays-Bas où elle vivait en exil. Depuis le discours qu'elle a prononcé ce jour-là au mémorial du génocide des Tutsi réclamant que les auteurs des crimes commis contre les Hutu soient également jugés, les autorités l'accusent de 'divisionnisme'.

Source: LeMonde.fr via Yahoo


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