Les activistes pakistanais ont multiplié les attentats à Peshawar, non loin de la frontière afghane, et dans d'autres grandes villes du pays depuis que l'armée pakistanaise a lancé une vaste offensive contre les taliban au Sud-Waziristan, voici près d'un mois.
Mais les attentats ne datent pas de cette période: c'est en réaction à une série d'explosions meurtrières dans les centres urbains, début octobre, que l'armée a activé son offensive.
Un porte-parole de l'armée a déclaré que le kamikaze avait visé le bureau local des services de renseignements militaires (Inter-Services Intelligence, ISI). La façade de ce bâtiment de trois étages, situé dans un quartier militaire, a été complètement détruite.
Un soldat blessé dans l'explosion a raconté que le kamikaze était apparu au volant d'un véhicule utilisé d'ordinaire pour livrer des fournitures médicales.
"Tout à coup, il a surgi, en roulant du mauvais côté de la rue, et s'est rapproché du bâtiment. Les gardes ont ouvert le feu mais il a atteint l'entrée du bâtiment, alors que la fusillade continuait, et a explosé", a témoigné ce soldat.
L'attentat a été perpétré peu avant que le conseiller américain à la sécurité nationale, Jim Jones, n'entame une série d'entretiens avec des chefs militaires et des dirigeants gouvernementaux à Islamabad.
On ignore combien de personnes se trouvaient dans le bâtiment lorsque le kamikaze a fait exploser sa charge vers 06h40 (01h40 GMT), avant l'heure de pointe dans la ville.
Peu de temps auparavant, un autre attentat à la voiture piégée, près de la ville de Bannu, dans le nord-ouest du pays, a tué sept personnes, dont cinq policiers. Bannu est la porte d'entrée vers le Nord-Waziristan, un autre fief des insurgés situé à proximité de la frontière afghane.
Dans la province du Balouchistan (sud-ouest du Pakistan), des activistes ont attaqué des camions-citernes acheminant du carburant aux forces internationales en Afghanistan. Ils ont incendié cinq camions et tué l'un des chauffeurs, a dit la police.
La sécurité a été renforcée dans l'ensemble du pays et les contrôles se multiplient sur les routes. On ignore de ce fait comment, à Peshawar, le kamikaze a réussi à atteindre les bureaux de l'ISI.
Les activistes qui ont attaqué en octobre le Q.G de l'armée à Rawalpindi étaient vêtus d'uniformes militaires et circulaient à bord d'un véhicule portant des insignes de l'armée, ce qui reflète la préparation de plus en plus minutieuse des attentats.
Ils se sont approchés d'un portail donnant accès à l'immense Q.G mais n'ont pu pénétrer à l'intérieur. Au lieu de cela, ils ont pris des otages dans un poste de gardiens, juste en dehors du quartier général.
L'ISI a, par le passé, soutenu les milieux islamistes, à commencer par les mouvements de guérilla qui luttaient contre la présence militaire soviétique en Afghanistan dans les années 1980. Ces dernières années, les services de renseignements militaires sont devenus la cible de factions islamistes.
Source: Reuters via Yahoo News