Europe
21/05/2008 16:57

Arrestation d'un dirigeant historique de l'ETA à Bordeaux


Les gouvernements français et espagnol estiment avoir obtenu un grand succès dans la lutte contre l'ETA avec l'arrestation mardi soir à Bordeaux de Francisco Javier Lopez Pena, présenté comme un dirigeant important de l'organisation séparatiste basque.



Cet homme de 49 ans, interpellé avec trois autres membres présumés de l'organisation et plus tard mercredi un Français, est présenté par Madrid comme le dirigeant "le plus important" de l'ETA, comme un "haut responsable" par l'Elysée et "un de ses chefs historiques" par Matignon.

Le parquet de Paris dit avoir été saisi seulement mardi soir et se montre très prudent sur l'importance de la prise. "Les qualités respectives de ces personnes au sein de l'organisation ETA ne sont pas à ce stade établies", dit-il dans un communiqué.

Javier Lopez Pena, dit "Thierry" ou "Zulos", était recherché depuis près d'un quart de siècle. Incarcéré en France au début des années 80 pour racket, il serait ensuite passé par Cuba et l'Amérique du sud. Il serait actuellement le chef de l'appareil politique de l'ETA, ou de l'appareil militaire ou des deux, selon des sources françaises.

Après une participation aux discussions entre l'ETA et le pouvoir de Madrid sous le premier gouvernement Zapatero, il serait à l'origine de leur rupture en décembre 2006, après un attentat contre l'aéroport de Madrid, qui a fait deux morts. Il en est présenté par Madrid comme l'organisateur.

"Ce n'est pas une opération de plus. Selon toute probabilité, Francisco Javier Lopez Pena est la personne qui a actuellement le poids politique et militaire le plus important dans le groupe terroriste ETA", a dit le ministre de l'Intérieur espagnol Alfredo Perez Rubacalba dans une conférence de presse.

Il souligne cependant "que l'ETA peut toujours faire beaucoup de mal".

"Les succès obtenus démontrent l'engagement déterminé des policiers, gendarmes et magistrats français, la pertinence d'une coopération internationale étroite à laquelle le président de la République veille tout particulièrement", déclare l'Elysée dans un communiqué. "La France continuera à lutter sans faiblesse contre le terrorisme", ajoute Matignon.

UN CINQUIÈME HOMME, FRANÇAIS, ARRETÉ

Javier Lopez Pena et les trois autres militants présumés de l'organisation, Jon Salaberria, Igor Suberbiola et une femme, Ainhoa Zaeta Mendiondo - ont été interpellés sans avoir résisté vers 23h00 dans un appartement cour de la Marne, dans le centre de Bordeaux, a-t-on appris de source policière.

Selon la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, deux véhicules volés, "sans doute destinés à commettre des attentats" et des documents ont été saisis lors d'une perquisition.

Ont aussi été découverts quatre pistolets automatiques, un kilo de chlorate qui peut servir à fabriquer des explosifs, des faux papiers et des ordinateurs.

L'homme qui avait loué le logement, âgé de 76 ans, connu pour ses sympathies nationalistes basques, a par ailleurs été arrêté mercredi matin à Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques), a-t-on appris de source policière.

Lopez Pena et ses trois compagnons peuvent rester en garde à vue quatre jours, après quoi ils seront présentés à un magistrat antiterroriste à Paris, dans une enquête pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Les arrestations semblent résulter d'une surveillance opérée par les enquêteurs espagnols sur un homme lié à Ainhoa Zaeta, ancien maire de la localité d'Andoain au pays basque espagnol, lui-même été arrêté par la police espagnole mercredi.

Ainhoa Zaeta avait lu en 2006 sur une vidéo une déclaration de cessez-le-feu unilatérale de l'ETA.

L'organisation séparatiste a repris récemment une campagne d'attentats, avec un dernier attentat à la voiture piégée le 14 mai devant une caserne de police, qui a tué un policier.

L'ETA a tué plus de 800 personnes en quatre décennies pour l'indépendance du pays basque. L'opération de Bordeaux ne signifie pas sa fin, car de nombreux responsables restent en fuite. L'organisation n'a pas vraiment de "n°1" et a une direction collégiale.

Source: yahoo news

Arame Diène



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