Source blog.choc.fr
Trop de détails tuent-ils la vérité ? Vendredi, au deuxième jour du procès de l'Arche de Zoé devant la cour criminelle de N'Djamena, les juges et les avocats des parties civiles se sont concentrés sur des points annexes. Cette stratégie a permis aux Français de mettre leur responsabilité à l'abri du même type d'ambiguïté que lorsque, face aux familles en France, ils naviguaient entre les notions d'accueil et d'adoption. Ainsi, l'association expliquait qu'elle voulait mettre en place une « prise en charge multiple ». Comment des paysans illettrés pouvaient-ils s'y retrouver quand les centres de Children Rescue, le nom de l'organisation au Tchad, offraient accueil, soins, activités d'éveil, mais aussi, à Adré, cours de français, de Coran et d'arabe ?
Interrogés sur la pose de faux bandages avant le départ programmé des enfants vers la France, Nadia Merimi, l'infirmière, et Philippe Van Winkelberg, le médecin, ont insisté sur l'état de santé des enfants, affirmant qu'ils étaient presque tous dénutris et avaient, pour certains, besoin de soins en France. « S'il y avait eu des moyens de les soigner sur place, bien entendu, on l'aurait fait », explique ainsi Van Winkelberg, comme si l'envoi en France « d'orphelins du Darfour » n'avait pas été, avant même l'arrivée au Tchad, l'objectif unique de l'association.
L'attention portée aux nombreux mensonges des intermédiaires a fait oublier que les Français sont inculpés d'enlèvement pour avoir voulu faire partir en France 103 enfants. D'un côté, ils ont fait signer des attestations spécifiant que les enfants leur étaient confiés définitivement. De l'autre, ils ont prétendu vouloir les prendre en charge dans la région. Les traquenards des intermédiaires répondent à ceux de l'association qui n'a jamais informé de ses intentions réelles.
Dans leur volonté de sauver à tout prix des « orphelins du Darfour », les membres de l'Arche ont fait preuve d'un incroyable amateurisme, à la limite de l'honnêteté. Comment, par exemple, ont-ils pu avoir la certitude que les 15 enfants venus de Tiné étaient bien des orphelins du Darfour, alors qu'ils n'ont disposé que de deux jours pour mener leurs enquêtes dans un contexte complexe ? Comment n'ont-ils pas été assaillis par le doute sur l'origine des enfants quand, dès leur arrivée à Abéché, trois d'entre eux, comme d'autres à Adré, ont été réclamés par leurs parents, auxquels ils ont été rendus ? Autant de questions pour l'instant laissées en suspens par les juges.
C. B.
________________
Contact Alwihda: alwihda@aol.com
Interrogés sur la pose de faux bandages avant le départ programmé des enfants vers la France, Nadia Merimi, l'infirmière, et Philippe Van Winkelberg, le médecin, ont insisté sur l'état de santé des enfants, affirmant qu'ils étaient presque tous dénutris et avaient, pour certains, besoin de soins en France. « S'il y avait eu des moyens de les soigner sur place, bien entendu, on l'aurait fait », explique ainsi Van Winkelberg, comme si l'envoi en France « d'orphelins du Darfour » n'avait pas été, avant même l'arrivée au Tchad, l'objectif unique de l'association.
L'attention portée aux nombreux mensonges des intermédiaires a fait oublier que les Français sont inculpés d'enlèvement pour avoir voulu faire partir en France 103 enfants. D'un côté, ils ont fait signer des attestations spécifiant que les enfants leur étaient confiés définitivement. De l'autre, ils ont prétendu vouloir les prendre en charge dans la région. Les traquenards des intermédiaires répondent à ceux de l'association qui n'a jamais informé de ses intentions réelles.
Dans leur volonté de sauver à tout prix des « orphelins du Darfour », les membres de l'Arche ont fait preuve d'un incroyable amateurisme, à la limite de l'honnêteté. Comment, par exemple, ont-ils pu avoir la certitude que les 15 enfants venus de Tiné étaient bien des orphelins du Darfour, alors qu'ils n'ont disposé que de deux jours pour mener leurs enquêtes dans un contexte complexe ? Comment n'ont-ils pas été assaillis par le doute sur l'origine des enfants quand, dès leur arrivée à Abéché, trois d'entre eux, comme d'autres à Adré, ont été réclamés par leurs parents, auxquels ils ont été rendus ? Autant de questions pour l'instant laissées en suspens par les juges.
C. B.
________________
Contact Alwihda: alwihda@aol.com