«Ouf! Ils n'ont pas osé...» C'est un peu le sentiment général qui s'est exprimé, hier peu après 21 heures, à l'annonce du verdict du Tribunal d'Appel de la FIA qui avait à juger de l'appel présenté par McLaren contre la décision des commissaires sportifs du GP du Brésil de ne pas sanctionner les écuries Williams-Toyota et BMW Sauber, pourtant clairement coupables d'une infraction au règlement technique de la F1, à savoir une température d'essence trop basse de 2 à 3 degrés de plus que les 10 autorisés en dessous de la température ambiante.
Une bêtise, une erreur anodine, qui n'apportait pas grand-chose. 10 degrés de refroidissement du carburant se traduit par un gain de puissance estimé à moins de 1%. Soit quelque 7 ch, sur les 700 d'un moteur V8 2,4 actuel. Un gain insignifiant en performance, mais qui ne pouvait pas être laissé impuni, sous peine d'ouvrir la porte à toutes sortes de dérives. Et c'est pour cela que McLaren avait fait appel, pour faire respecter un principe important. Malgré des «preuves» discutables, l'équipe anglo-allemande avait été sévèrement sanctionnée (100 millions de dollars d'amende et exclusion du championnat du monde) dans l'affaire du soi-disant «espionnage» au détriment de Ferrari, et elle n'entend désormais rien laisser passer à ses adversaires. Ainsi, la convocation de Renault devant le prochain Conseil Mondial de la FIA, le 6 décembre, pour répondre du même chef d'accusation possession de documents confidentiels appartenant à une autre équipe, en l'occurrence... McLaren est à inscrire dans la même mouvance.
Mais, derrière l'appel de McLaren, il y avait le risque voire le secret espoir? que le Tribunal d'Appel décide de revenir sur la décision des commissaires sportifs du GP du Brésil, et d'exclure les voitures concernées, en annulant non seulement les points des écuries, mais aussi ceux des pilotes. Ce qui aurait pu faire avancer Lewis Hamilton de la 7e à la 4e place, assez pour que le titre mondial remporté par Kimi Raikkonen à Interlagos ne revienne finalement, sur le tapis vert, au jeune phénomène anglais de McLaren. Malgré les dénégations de l'équipe («nous ne cherchons pas à renverser l'issue du championnat») et du pilote («je ne veux pas gagner de cette façon, le titre doit se jouer sur la piste»).
Le Tribunal d'Appel de la FIA a contourné le piège, sans se prononcer sur le fond du problème l'essence trop froide , se contentant de juger l'appel de McLaren «irrecevable»: l'écurie aurait dû déposer protêt contre le classement du GP du Brésil (ce qu'elle n'avait pas voulu faire), et non pas se contenter de contester après coup une absence de sanction des commissaires sportifs. Mais le simple fait qu'il ait fallu attendre 48 heures pour obtenir un verdict qui semblait pourtant évident bien avant l'ouverture du tribunal, soulève d'autres questions. La FIA aurait voulu enterrer l'impact de ce verdict qu'elle ne s'y serait pas pris autrement.
Une fois de plus, ce nouvel épisode de la grande saga judiciaire de la F1 ne lui fait pas honneur. Autant que la remise en question continuelle des règlements techniques et sportifs, le sentiment qui prédomine est que c'est tout l'ensemble des institutions gérant la F1 et le sport automobile, au travers de quelques personnages imbus de leur médiatisation, qui mériterait un bon coup de balai.
Une bêtise, une erreur anodine, qui n'apportait pas grand-chose. 10 degrés de refroidissement du carburant se traduit par un gain de puissance estimé à moins de 1%. Soit quelque 7 ch, sur les 700 d'un moteur V8 2,4 actuel. Un gain insignifiant en performance, mais qui ne pouvait pas être laissé impuni, sous peine d'ouvrir la porte à toutes sortes de dérives. Et c'est pour cela que McLaren avait fait appel, pour faire respecter un principe important. Malgré des «preuves» discutables, l'équipe anglo-allemande avait été sévèrement sanctionnée (100 millions de dollars d'amende et exclusion du championnat du monde) dans l'affaire du soi-disant «espionnage» au détriment de Ferrari, et elle n'entend désormais rien laisser passer à ses adversaires. Ainsi, la convocation de Renault devant le prochain Conseil Mondial de la FIA, le 6 décembre, pour répondre du même chef d'accusation possession de documents confidentiels appartenant à une autre équipe, en l'occurrence... McLaren est à inscrire dans la même mouvance.
Mais, derrière l'appel de McLaren, il y avait le risque voire le secret espoir? que le Tribunal d'Appel décide de revenir sur la décision des commissaires sportifs du GP du Brésil, et d'exclure les voitures concernées, en annulant non seulement les points des écuries, mais aussi ceux des pilotes. Ce qui aurait pu faire avancer Lewis Hamilton de la 7e à la 4e place, assez pour que le titre mondial remporté par Kimi Raikkonen à Interlagos ne revienne finalement, sur le tapis vert, au jeune phénomène anglais de McLaren. Malgré les dénégations de l'équipe («nous ne cherchons pas à renverser l'issue du championnat») et du pilote («je ne veux pas gagner de cette façon, le titre doit se jouer sur la piste»).
Le Tribunal d'Appel de la FIA a contourné le piège, sans se prononcer sur le fond du problème l'essence trop froide , se contentant de juger l'appel de McLaren «irrecevable»: l'écurie aurait dû déposer protêt contre le classement du GP du Brésil (ce qu'elle n'avait pas voulu faire), et non pas se contenter de contester après coup une absence de sanction des commissaires sportifs. Mais le simple fait qu'il ait fallu attendre 48 heures pour obtenir un verdict qui semblait pourtant évident bien avant l'ouverture du tribunal, soulève d'autres questions. La FIA aurait voulu enterrer l'impact de ce verdict qu'elle ne s'y serait pas pris autrement.
Une fois de plus, ce nouvel épisode de la grande saga judiciaire de la F1 ne lui fait pas honneur. Autant que la remise en question continuelle des règlements techniques et sportifs, le sentiment qui prédomine est que c'est tout l'ensemble des institutions gérant la F1 et le sport automobile, au travers de quelques personnages imbus de leur médiatisation, qui mériterait un bon coup de balai.