France
23/04/2009 20:17

Annulation des municipales à Perpignan

La "fraude à la chaussette" aura eu raison des dernières municipales de Perpignan. Le Conseil d'État a confirmé jeudi l'annulation de ce scrutin de mars 2008, lors duquel le sénateur-maire UMP Jean-Paul Alduy avait été réélu.


L'élection avait été invalidée en octobre dernier par le tribunal administratif de Montpellier. Le préfet des Pyrénées-Orientales "prend donc les rênes de la commune et doit nommer une commission qui organisera un nouveau scrutin dans les deux mois", précise-t-on dans l'opposition. De retour de Paris avec la décision du Conseil sous le bras, la socialiste Jacqueline Amiel-Donat devait annoncer à 18 heures, depuis son local en centre-ville de Perpignan, le lancement de sa campagne.


Le Conseil d'État avait été saisi d'une requête déposée le 7 novembre 2008 par Jean-Paul Alduy, qui lui demandait de revenir sur l'annulation. Il a cependant estimé que le résultat des opérations de vote dans un bureau de Perpignan "ne pouvait être considéré comme sincère eu égard à la manœuvre frauduleuse" constatée le jour du scrutin.

 Il a souligné que, compte tenu du faible écart - 574 voix d'avance pour la liste Alduy sur un total de 41.983 suffrages exprimés -, il n'était pas sûr "qu'en l'absence de fraude, la liste élue l'aurait emporté". Il relève encore que 825 bulletins exprimés avaient été comptabilisés au sein du bureau de vote litigieux.

L'opposition au maire, pleinement satisfaite de la décision, estime que le Conseil reconnaît "une fraude massive" et pas "uniquement le fait du bureau n° 4" - 66 en tout. Lors du dépouillement de celui-ci, son président, frère d'un colistier du maire, avait été trouvé en possession de bulletins et d'enveloppes dissimulés dans ses poches et ses chaussettes.

 Il a été mis en examen pour fraude électorale. Et deux autres personnes, dont la deuxième adjointe au maire, Marie Tjoyas, sont poursuivies pour complicité de fraude électorale.

À présent simple candidat, Jean-Paul Alduy, 56 ans, était maire de Perpignan depuis 1993. Sa liste avait obtenu en mars 2008 au second tour 45,48 % des suffrages exprimés, contre 44,11 % à la socialiste Jacqueline Amiel-Donat et 10,42 % à la liste conduite par Louis Aliot (FN).


Source: Yahoo News


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